j’ai cherché ce texte parce que je voudrais approfondir surtous le lecture d’Isaia
j’ai cherché ce texte parce que je voudrais approfondir surtous le lecture d’Isaia parce que pour moi elle a été très significative, du site:
http://www.cef.fr/catho/prier/commentaire.php
Commentaire a le lectur de ce jour 25.3.07
Tous les textes de ce dimanche auront le même discours : oublie le passé, ne t’attarde pas sur lui… que rien, pas même les souvenirs, ne t’empêche d’avancer. Dans la première lecture, Isaïe s’adresse au peuple exilé… dans l’Evangile, Jésus parle à une femme prise en flagrant délit d’adultère : apparemment, ce sont deux cas bien différents (encore que le rapprochement, que nous propose ici la liturgie, soit intéressant !… ) mais, dans les deux cas, le discours est le même : tourne-toi résolument vers l’avenir, ne songe plus au passé.
Ce langage d’encouragement est très habituel chez l’auteur du texte que nous venons d’entendre : il s’agit de celui qu’on appelle le deuxième Isaïe ; sa prédication couvre les chapitres 40 à 55 du livre d’Isaïe dans la Bible (le livre entier qui porte le nom d’Isaïe n’est pas l’oeuvre d’un seul auteur mais très probablement de trois auteurs au moins qui ont prêché entre le huitième et le sixième siècles av. J.C.). Le deuxième Isaïe, celui que nous lisons aujourd’hui, vit au sixième siècle pendant l’Exil à Babylone (qui a duré de 587 à 538 av. J.C.).
Nous avons souvent eu l’occasion de parler de cette période qui fut une terrible épreuve. Et, franchement, on ne voyait pas bien pourquoi l’horizon s’éclaircirait ! S’ils sont en exil à Babylone, c’est parce que Nabuchodonosor, roi de Babylone, a vaincu le tout petit royaume juif dont Jérusalem est la capitale. Et pour l’instant les affaires de Nabuchodonosor marchent encore très bien ! Et puis, à supposer que l’on arrive à s’enfuir un jour… de la Babylonie à Jérusalem, il faudrait traverser le désert de Syrie qui couvre des centaines de kilomètres, et en fuyards, c’est-à-dire dans les pires conditions qui soient.
Le prophète a donc fort à faire pour redonner le moral à ses contemporains : mais il le fait si bien qu’on appelle son livre « le livre de la Consolation d’Israël » parce que le chapitre 40 commence par cette phrase superbe : « Consolez, consolez mon peuple, dit votre Dieu » ; et le seul fait de dire « votre Dieu » est un rappel de l’Alliance, une manière de dire « l’Alliance de Dieu n’est pas rompue, Dieu ne vous a pas abandonnés ». Car l’une des formulations de l’Alliance entre Dieu et son peuple était « Vous serez mon peuple et je serai votre Dieu » ; et chaque fois que l’on entend cette expression « mon Dieu » ou « votre Dieu », ce possessif est un rappel de l’Alliance en même temps qu’une profession de foi.
Isaïe va donc, de toutes ses forces, raviver l’espoir chez les exilés : Dieu ne les a pas abandonnés, au contraire, il prépare déjà leur retour au pays. On ne le voit pas encore, mais c’est sûr ! Pourquoi est-ce sûr ? Parce que Dieu est fidèle à son Alliance, parce que, depuis qu’il a choisi ce peuple, il n’a cessé de le libérer, de le maintenir en vie à travers toutes les vicissitudes de son histoire.
Ce sont ces arguments-là qu’Isaïe développe ici : Nabuchodonosor vous fait peur ? Mais Dieu a déjà fait mieux : il vous a délivrés de Pharaon ! Le désert vous fait peur ? Mais le désert du Sinaï, c’était bien pire et Dieu a protégé son peuple tout du long !
Chose étonnante, Isaïe dit « Ne vous souvenez plus d’autrefois, ne songez plus au passé » … et justement il ne cesse de rappeler le passé ! « Le Seigneur fit une route à travers la mer, un sentier au milieu des eaux puissantes, il mit en campagne des chars et des chevaux, des troupes et de puissants guerriers ; et les voilà couchés pour ne plus se relever, ils se sont éteints, ils se sont consumés comme une mèche. » C’est, bien sûr, un rappel de l’Exode. Mais ce rappel du passé n’a qu’un but : garder confiance en l’avenir ; sous-entendu « ce que Dieu a fait une fois, il le refera » : « Oui, je vais faire passer une route dans le désert, des fleuves dans les lieux arides. » Comme il a fait passer son peuple à travers la Mer à pied sec au moment de la sortie d’Egypte, on garde confiance : il fera passer son peuple « à pied sec » à travers toutes les eaux troubles de son histoire.
L’espérance d’Israël s’appuie toujours sur son passé : c’est le sens du mot « Mémorial » ; on fait mémoire de l’oeuvre de Dieu depuis toujours, pour découvrir que cette oeuvre de Dieu se poursuit pour nous aujourd’hui, et y puiser la certitude qu’elle se poursuivra demain. Passé, Présent, Avenir : Dieu est à jamais présent aux côtés de son peuple. C’est l’un des sens du Nom de Dieu « Je suis » (sous-entendu, « Je suis avec vous en toutes circonstances). Ce rappel a aussi un autre but dans la prédication des prophètes : détourner le peuple des idoles ; Dieu seul sauve, il ne faudra jamais l’oublier. Un peu plus haut, Isaïe disait : « C’est moi, c’est moi qui suis le Seigneur, en dehors de moi, pas de Sauveur. C’est moi qui ai annoncé et donné le salut, moi qui l’ai laissé entendre, et non pas chez vous un dieu étranger. » (Is 43, 11). Bien sûr, si Isaïe juge bon d’affirmer que Dieu seul est Dieu, c’est probablement parce que la tentation d’idolâtrie existait encore !
C’est là que le rapprochement entre cette première lecture et l’évangile de la femme adultère est intéressant : les prophètes ont souvent comparé les tentations d’idolâtrie du peuple à un adultère, une infidélité. Et, à leurs yeux, l’idolâtrie était le pire fléau qui pouvait menacer Israël. Cette lutte contre l’idolâtrie menée par tous les prophètes à toutes les époques avait un triple enjeu : premièrement si Dieu est le Dieu UN, comme on le récite tous les jours, tout autre culte est sacrilège ; deuxièmement, l’idolâtrie est un danger pour nous, car Dieu seul est libérateur, et toute idolâtrie nous réduit à l’esclavage ; enfin, troisièmement, le peuple élu a une vocation très haute : être le témoin du Dieu unique et fidèle au milieu des nations. Il ne peut l’être qu’en étant lui-même fidèle.
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