Archive pour le 10 mars, 2007

poesie (mienne…ehm!!!) 10.3.07

10 mars, 2007

Un ancien homme…(10.3.07)

Est saturée de non vie 

L’ obscurité des ombres , 

Mais un ancien homme, 

Avec une petite bougie, 

va à remplir de étoiles, 

de nouveau,  tout les choses, 

le soleil phare du jour, 

la lune chandelle de la nuit, 

toute en nouveau luisante, 

qui est-toi mon ancien vieux ? 

mais-il ne répond pas, 

je, pourtant, je sais : 

c’est Celui qui enflamme 

le ciel et la terre:

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Gabriella

Benoît XVI reçoit en audience une délégation de l’Académie des sciences morales et politiques de Paris

10 mars, 2007

Du site internet d’un journal « Il Giornale » italien :

http://www.ilgiornale.it/a.pic1?ID=155973

d’Andrea Tornielli – dimanche 11 février 2007, 07:00 de Rome

Benoît XVI reçoit en audience une délégation de l’Académie des sciences morales et politiques de Paris et tourne à parler de sa préoccupation pour la mentalité relativiste qui se répand en Europe :

« La confusion au niveau du mariage et de la reconnaissance de l’être humain dans toutes les étapes de son existence, de la conception à la fin naturelle – il a dit le Pape – ne laissent pas penser qu’il y ait des périodes où l’être humain n’existe pas vraiment ». Ratzinger a exhorté à avoir « dans la vie personnelle comme dans celle-là publie, le courage de dire la vérité et de la suivre, d’être libre en rapport avec le monde qui a souvent la tendance à imposer des modalités de voir et les comportements à adopter ». « Il est important ne pas se laisser enchaîner – il a expliqué Bénit XVI – d’éléments comme le relativisme, la recherche du pouvoir et du profit à tous coûts, drogue et la relation affectives désordonné ». Il intervient par contre directement en manifestant des doutes sur « Dico » (la loi sur les unions de fait) de le quotidien des évêques italiens, « Avvenire ». « La préoccupation – il explique le journal catholique dans l’éditorial non signé de première page – naît de ce que je dessine de loi affirme et prévoit, mais même – et pas de moins – de la tendance qui risque de stimuler sur le plan des dynamiques culturelles et sociaux. Un double impact négatif, qui motive des graves réserves de fond et impose un arrêt et un sévère jugement « . Selon le quotidien des « Cei » il est comme si d’aujourd’hui dans ensuite pour les jeunes « ils s’ouvraient deux voies toutes les deux juridiquement reconnus et protégées pour poursuivre son le projette de vie. Une, qui engage et publie, le mariage, l’autre – l’union de fait – plus légère et privée, mais même plus d’avantageux et donc plus qui gagne « . L’éditorial se conclut avec un auspice : « Nous ne pouvons pas ne pas espérer que le Parlement voudra maintenant faire – pour entier et avec somme liberté – sa partie, dans la conscience qui on traite de défendre pas la vestige du passé, mais dans le format de nos futur ». il insiste sur l’ « engagement de défense de la famille fondée sur le mariage », annonce la publication le 13 février d’une monographie sur famille, le mariage prochain et unions de fait avec des citations de le Pape et revendique la répondue « aux attaques de quel, encore aujourd’hui, ils voudraient boucher la bouche à l’Église et à le Pape sur des thèmes très délicats combien considérables ». Sur le « ddl » (décrète loi) approuvé il y à deux jours du gouvernement il est intervenu même l’archevêque de Lecce Cosmos Francesco Cassai, président des évêques des Pouilles : « On a fait un grand tapage autour de ce dessine de loi, dénommé Dis, mais on ne comprend pas bien à quel vraiment esclave né quels en soient les urgences ». « Les préoccupations, continûment soulevées de le Pape – il a continué – et prises de positions unanimes des bergers des Églises italiennes répondent pas à des motivations théologiques, mais sociales ; ce qu’il intéresse n’est pas l’obéissance à celle-ci ou à cette loi canonique, mais bien des familles et bien des futures générations, qu’elles voient s’affaiblir la famille de tout ceci « can can », qu’on fait dans ces jours. Nous espérons que Parlement – il a conclu l’archevêque de Lecce – corrige teste de ce dessine de loi et rapporte le discours de la famille ses aux vraies et réelles priorités « . Sur « Dico » il intervient finalement même l’évêque de Piacenza et le vice-président des « Cei », Luciano Monari, avec une intervention sur « Avvenire » : « Le motive pour lequel nous ne réussissons pas à accepter le Pacs, ou « similia », comme nouvelle figure juridique – il explique – n’est pas éthique, mais politique. Nous ne disons pas : les cohabitations sont contre le morale catholique et donc nous sommes contraires à les reconnaître juridiquement. Nous disons par contre : les cohabitations sont risquées pour bien de la société « 

Du Vatican : Observateur Romain

 

P. Cantalamessa : Se convertir n’est pas seulement un devoir, c’est une bonne nouvelle

10 mars, 2007

P. Cantalamessa : Se convertir n’est pas seulement un devoir, c’est une bonne nouvelle

Commentaire de l’Evangile du dimanche 11 mars

ROME, Vendredi 9 mars 2007 (ZENIT.org) Nous publions ci-dessous le commentaire de lEvangile de ce dimanche proposé par le père Raniero Cantalamessa OFM Cap, prédicateur de la Maison pontificale.

Evangile de Jésus Christ selon saint Luc 13, 1-9

A ce moment, des gens vinrent rapporter à Jésus l’affaire des Galiléens que Pilate avait fait massacrer pendant qu’ils offraient un sacrifice. Jésus leur répondit : « Pensez-vous que ces Galiléens étaient de plus grands pécheurs que tous les autres Galiléens, pour avoir subi un tel sort ? Eh bien non, je vous le dis ; et si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous comme eux. Et ces dix-huit personnes tuées par la chute de la tour de Siloé, pensez-vous qu’elles étaient plus coupables que tous les autres habitants de Jérusalem ? Eh bien non, je vous le dis ; et si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de la même manière. »
Jésus leur disait encore cette parabole : « Un homme avait un figuier planté dans sa vigne. Il vint chercher du fruit sur ce figuier, et n’en trouva pas. Il dit alors à son vigneron : ‘Voilà trois ans que je viens chercher du fruit sur ce figuier, et je n’en trouve pas. Coupe-le. A quoi bon le laisser épuiser le sol ?’ Mais le vigneron lui répondit : ‘Seigneur, laisse-le encore cette année, le temps que je bêche autour pour y mettre du fumier. Peut-être donnera-t-il du fruit à l’avenir. Sinon, tu le couperas.’ »

La prédication de Jésus
L’Evangile du troisième dimanche de Carême nous offre un exemple typique de la manière dont prêchait Jésus. Il part d’un fait divers (l’assassinat de Galiléens sur ordre de Pilate et la chute d’une tour qui a fait dix-huit morts) pour parler de la nécessité de veiller et de se convertir. Conformément à son style, il renforce son enseignement par une parabole : « Un homme avait un figuier planté dans sa vigne… ». En suivant le programme que nous nous sommes fixé pour ce Carême, nous allons partir de ce passage pour étendre notre regard à toute la prédication de Jésus, en cherchant à comprendre ce qu’elle nous dit sur qui était Jésus.Jésus commença à prêcher par une déclaration solennelle : « Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle » (Mc 1, 15). Nous nous sommes habitués au son de ces paroles et nous n’en percevons plus le caractère nouveau et révolutionnaire. Par ces paroles Jésus signifiait : le temps de l’attente est terminé ; l’heure de l’intervention décisive de Dieu dans l’histoire humaine, annoncée par les prophètes, a sonné ; cette heure, c’est maintenant ! Tout se décide maintenant et tout se décide en fonction du comportement que chacun adoptera face àmes paroles.On perçoit cette notion d’accomplissement, d’objectif finalement atteint, dans différents dictons de Jésus dont on ne peut mettre en doute l’authenticité historique. Un jour, s’adressant aux disciples qu’il avait pris à part, il dit : « Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez ! Car, je vous le déclare : beaucoup de prophètes et de rois ont voulu voir ce que vous voyez, et ne l’ont pas vu, entendre ce que vous entendez, et ne l’ont pas entendu » (Lc 10, 23-24).Dans le discours sur la montagne Jésus dit entre autre : « Vous avez entendu qu’il a été dit (par Moïse !)… Eh bien ! moi je vous dis ». Imaginons qu’un prédicateur monte en chaire et commence à dire : « Vous avez entendu que Jésus vous a dit… Eh bien ! moi je vous dis ». C’est à peu près l’impression que les paroles du Christ ont dû susciter chez ses contemporains. Face à de telles affirmations, il n’y a pas beaucoup d’explications : ou bien celui qui parle est un fou exalté, ou il dit tout simplement la vérité. Cependant un fou ne vit pas et ne meurt pas comme l’a fait Jésus et ne continue pas à ébranler l’humanité vingt siècles aprè

s sa disparition.La confrontation avec Jean-Baptiste illustre très clairement la nouveauté en ce qui concerne la personne et la prédication de Jésus. Jean parlait toujours d’un événement futur, d’un jugement sur le point de se produire ; Jésus parle du présent, d’un règne qui est arrivé et qui est en vigueur. Jean est l’homme du « pas encore », Jésus est l’homme du « déjà ».Jésus affirme : « Parmi les hommes, aucun n’est plus grand que Jean ; et cependant le plus petit dans le royaume de Dieu est plus grand que lui ». (Lc 7, 28) ou encore : « Jusqu’à Jean Baptiste, il y a eu la Loi et les Prophètes ; depuis lors, le royaume de Dieu est annoncé, et chacun emploie toute sa force pour y entrer » (Lc 16, 16). Ces paroles montrent qu’entre la mission de Jean et celle de Jésus a eu lieu un saut qualitatif : le plus petit dans le nouvel ordre se trouve dans une meilleure position que le plus grand dans l’ ordre ancien.Ce sont ces raisons qui ont conduit les disciples de Bultmann (Bornkamm, Konzelmann…) a se séparer de leur maître, mettant la grande ligne de séparation entre l’ancien et le nouveau, entre judaïsme et christianisme, dans la vie et dans la prédication du Christ et non dans la foi de l’Eglise après Pâques. Ceci montre clairement qu’il est impossible de soutenir sur le plan historique, les thèmes de ceux qui enferment Jésus à l’intérieur du monde juif contemporain, en faisant de lui un juif comme les autres, qui n’a jamais eu l’intention de réaliser une rupture avec le passé, ou d’apporter une nouveauté substantielle. Ceci signifie faire régresser la recherche historique sur Jésus à un stade dépassé depuis longtemps.Revenons, comme de coutume, au passage de l’Evangile de dimanche, pour en tirer quelques enseignements pratiques. Jésus commente la nouvelle du massacre perpétré par Pilate et de l’écroulement de la tour de Siloé en disant : « Pensez-vous qu’elles [les victimes] étaient plus coupables que tous les autres habitants de Jérusalem ? Eh bien non, je vous le dis ; et si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de la même manière ». Nous en tirons un enseignement très important. Les malheurs ne sont pas, contrairement à ceux que pensent certains, un signe de châtiment divin à l’é gard des victimes ; ils sont tout au plus un avertissement pour ceux qui restent.
Ceci est une clé de lecture indispensable pour ne pas perdre la foi devant les catastrophes terribles qui se produisent chaque jour dans le monde, souvent parmi les populations les plus pauvres et sans défense. Jésus nous fait comprendre comment nous devrions réagir lorsque le soir la télévision nous rapporte des nouvelles de tremblements de terre, d’inondations, ou de massacres comme celui de Pilate. Non pas par de stériles « les pauvres ! », mais en en faisant la base d’une réflexion sur la précarité de la vie, sur la nécessité d’être prêts et de ne pas s’attacher de manière exagérée à ce qui d’un jour à l’autre peut disparaî
tre. On retrouve dans ce passage de l’Evangile le terme par lequel Jésus a commencé sa prédication : conversion. Je voudrais toutefois faire remarquer que se convertir n’est pas seulement un devoir mais aussi une possibilité pour tous, presque un droit. C’est une bonne et non une mauvaise nouvelle ! Personne n’est exclu de la possibilité de changer. Personne ne peut être considéré comme irrécupérable. Il existe dans la vie des situations morales qui semblent sans issue : divorcés remariés, couples avec enfants qui cohabitent sans être mariés, de lourds antécédents pénaux, des conditionnements de toutes sortes.Pour ceux-là aussi il existe la possibilité de changer. Lorsque Jésus fit remarquer qu’il était plus facile pour un chameau de passer par le trou d’une aiguille que pour un riche d’entrer dans le royaume des cieux, les apôtres répondirent : « Qui donc peut être sauvé ? » Jésus répondit par une phrase qui vaut également pour les cas que j’ai mentionnés : « Pour les hommes c’est impossible mais pour Dieu tout est possible ».

P. Cantalamessa : Se convertir n’est pas seulement un devoir, c’est une bonne nouvelle dans Père Cantalamessa cantalamessa

Père Cantalamessa

« Heureux les cœurs purs » : Première méditation de Carême du p. Cantalamessa

10 mars, 2007

du site Zenith: 

2007-03-09

« Heureux les cœurs purs » : Première méditation de Carême du p. Cantalamessa

Texte intégral

ROME, Vendredi 9 mars 2007 (ZENIT.org) Nous publions ci-dessous le texte intégral de la première méditation de Carême prononcée ce vendredi matin par le prédicateur de la Maison pontificale, le père Raniero Cantalamessa OFM Cap, en présence du pape et de ses collaborateurs de la curie.

 P. Raniero Cantalamessa
« Heureux les coeurs purs car ils verront Dieu »

Premi
ère prédication de Carê
me 1. De la pureté rituelle à la pureté du cœurPoursuivant notre réflexion sur les béatitudes évangéliques, commencée durant les semaines de lAvent, nous voulons réfléchir, dans cette première méditation de Carême, sur la béatitude des cœurs purs. Quiconque lit ou entend proclamer aujourdhui : « Heureux les cœurs purs car ils verront Dieu », pense instinctivement à la vertu de pureté, comme si la béatitude était l’équivalent positif et intériorisé du sixième commandement : Tu ne commettras pas dactes impurs ». Cette interprétation, avancée sporadiquement dans le courant de lhistoire de la spiritualité chrétienne, est devenue prédominante à partir du XIXème siècle.En réalité, dans la pensée de Jésus, avoir le cœur pur nest pas une vertu particulière, mais une qualité qui doit accompagner toutes les vertus, afin que celles-ci soient vraiment des vertus et non de « splendides vices ». Son contraire le plus direct nest pas limpureté mais lhypocrisie. Un peu dexégèse et dhistoire nous aideront à
mieux comprendre.Ce que Jésus entend par « cœur pur », se déduit clairement à partir du contexte du sermon sur la montagne. Selon lEvangile, ce qui décide de la pureté ou de limpureté dune action quil sagisse de laumône, du jeûne ou de la prière cest lintention, cest-à-dire si cette action est faite pour être vue par les hommes, ou pour plaire à Dieu :

« Quand donc tu fais laumône, ne va pas le claironner devant toi ; ainsi font les hypocrites, dans les synagogues et les rues, afin d’être glorifiés par les hommes ; en vérité je vous le dis, ils tiennent déjà leur récompense. Pour toi, quand tu fais laumône, que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite, afin que ton aumône soit secrète ; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra » (Mt 6, 2-6).Lhypocrisie est le péché que Dieu dénonce avec le plus de force tout au long de la Bible, et la raison de cela est claire. En faisant acte dhypocrisie lhomme déclasse Dieu, le relègue au second plan, et place devant les créatures, le public. « Il ne sagit pas de ce que voient les hommes, car ils ne voient que les yeux, mais Yavhé voit le coeur » (1 S 16, 7) : cultiver lapparence plus que le cœur, signifie donner plus dimportance à lhomme qu’à

Dieu.Lhypocrisie est donc essentiellement un manque de foi ; mais cest aussi un manque de charité envers le prochain, dans ce sens quelle tend à réduire les personnes à des admirateurs. Elle ne leur reconnaît pas une dignité propre mais les voit uniquement en fonction de leur image.Le jugement de Jésus sur lhypocrisie est sans appel : Receperunt mercedem suam: ils ont déjà reçu leur récompense ! Une récompense qui est de plus illusoire, également sur le plan humain, puisque la gloire, on le sait, échappe à tous ceux qui la recherchent, et poursuit ceux qui la fuient.Les paroles violentes que Jésus prononce contre les scribes et les pharisiens, qui sont toutes centrées sur lopposition entre le « dedans » et le « dehors », lintérieur et lextérieur de lhomme, aident également à comprendre le sens de la béatitude des cœurs purs.« Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites, qui ressemblez à des sépulcres blanchis : au-dehors ils ont belle apparence, mais au-dedans ils sont pleins dossements de morts et de toute pourriture ; vous de même, au-dehors vous offrez aux yeux des hommes lapparence de justes, mais au-dedans vous êtes pleins dhypocrisie et diniquité »

(Mt 23, 27-28).La révolution que Jésus réalise dans ce domaine est dune portée incalculable. Avant lui, mises à part quelques rares allusions chez les prophètes et dans les psaumes (Ps 24, 3 : « Qui montera sur la montagne de Yahvé ? et qui se tiendra dans son lieu saint ? »), la pureté était présentée dans le sens de rite et de culte ; elle consistait à se tenir à l’écart des choses, des animaux, des personnes ou des lieux censés contaminer lhomme ou l’éloigner de la sainteté de Dieu. La naissance, la mort, lalimentation, la sexualité, surtout, entrent dans ce cadre-là. C’était le cas aussi dans dautres religions, en dehors de la Bible, sous dautres formes et avec des présupposés différents.Jésus fait table rase de tous ces tabous. Par les gestes quil accomplit tout dabord : il mange avec les pécheurs, touche les lépreux, fréquente les païens : tout ce que lon considérait comme potentiellement contaminant pour lhomme ; puis par les enseignements quil donne. Le ton solennel quil utilise pour introduire son discours sur le pur et limpur fait comprendre combien lui-même était conscient de la nouveautéde son enseignement :« Il nest rien dextérieur à lhomme qui, pénétrant en lui, puisse le souiller, mais ce qui sort de lhomme, voilà ce qui souille lhomme Car cest du dedans, du cœur des hommes, que sortent les desseins pervers : débauches, vols, meurtres, adultères, cupidités, méchancetés, ruse, impudicité, envie, diffamation, orgueil, déraison. Toutes ces mauvaises choses sortent du dedans et souillent lhomme » (Mc 7, 14-15. 21-23).« Ainsi il déclarait purs tous les aliments », relève avec émerveillement l’évangéliste (Mc 7,19). Face à certains judéo-chrétiens qui souhaitent restaurer cette distinction entre pur et impur dans les aliments et dans dautres secteurs de la vie, lEglise apostolique réaffirmera avec force : « Tout est pur pour les purs », omnia munda mundis

(Tt 1, 15; cf. Rm 14, 20).La pureté, comprise dans le sens de continence et de chasteté, nest pas absente de la béatitude évangélique (parmi les choses qui polluent le cœur, Jésus cite également, nous lavons entendu, « les débauches, ladultère, limpudicité »); mais la place quelle occupe est limitée et pour ainsi dire « secondaire ». Cest un domaine parmi dautres. Ce qui est mis en évidence cest la place quoccupe le « cœur ». Il dit par exemple : « Quiconque regarde une femme pour la désirer a déjà commis, dans son cœur, ladultère avec elle » (Mt 5, 28).En réalité, dans le Nouveau Testament, les mots « pur » et « pureté » (katharos, katharotes) ne servent jamais à indiquer ce que nous entendons nous aujourdhui par ces mots, cest-à-dire labsence des péchés de la chair. Cest la raison pour laquelle on utilise dautres mots : maîtrise de soi (enkrateia), tempérance (sophrosyne), chasteté (hagneia).De tout ce qui a été dit, apparaît clairement que Jésus est lhomme au cœur pur par excellence. Ses adversaires sont obligés de dire de lui : « Maître, nous savons que tu es véridique et que tu ne te préoccupes pas de qui que ce soit ; car tu ne regardes pas au rang des personnes, mais tu enseignes en toute vérité la voie de Dieu » (Mc 12, 14). Jésus pouvait dire de lui : « Je ne cherche pas ma gloire » (Jn 8, 50).

2. Un aperçu historique

Dans l
exégèse des Pères nous voyons se profiler très vite les trois directions fondamentales vers lesquelles la béatitude des cœurs purs tendra et auxquelles lhistoire de la spiritualité chrétienne donnera son interprétation : morale, mystique et ascétique. Linterprétation morale met laccent sur la rectitude dintention, linterprétation mystique sur la vision de Dieu, linterprétation ascétique sur la lutte contre les passions de la chair. Ces trois exemples sont expliqués, respectivement, par Augustin, Grégoire de Nysse et Jean Chrysostome.En respectant fidèlement le contexte évangélique, Augustin interprète la béatitude dun point de vue moral, comme un refus de « pratiquer votre justice devant les hommes pour vous faire remarquer deux » (Mt 6, 1), donc comme quelque chose de simple et de franc qui soppose à lhypocrisie. « Seul celui qui s’élève au dessus des louanges humaines ; qui, en faisant le bien, na en vue et ne cherche à plaire qu’à Celui qui pénètre les consciences, a le cœur simple, cest-à-dire pur » (1), écrit-il.Le facteur qui décide si notre cœur est pur ou pas est ici lintention. « Nos actes sont honnêtes et agréables à Dieu, si nous les accomplissons dun cœur pur, cest à dire tourné vers le ciel, dans un but damour Ce nest donc pas tant lacte en soi quil nous faut considérer mais lintention avec laquelle on laccomplit » (2). Ce modèle interprétatif qui fait levier sur lintention se perpétuera dans toute la tradition spirituelle postérieure, spécialement dans la tradition ignacienne (3).L’interprétation mystique dont linitiateur est Grégoire de Nysse, interprète la béatitude en fonction de la contemplation. Il faut purifier son cœur de tout lien avec le monde et avec le mal ; de cette manière le cœur de lhomme redeviendra cette image de Dieu pure et limpide quil était au commencement et la créature pourra « voir Dieu » dans son âme comme dans un miroir. « Si, avec une vie consciencieuse et attentive, tu laves les laideurs qui se sont déposées sur ton cœur, la beauté divine resplendira en toi En te regardant, tu verras en toi celui qui est le désir de ton cœur et tu seras bienheureux » (4).Ici le poids est entièrement sur lapodose, sur le fruit promis à la béatitude ; avoir le cœur pur est le moyen ; lobjectif est « voir Dieu ». On note, au niveau du langage, une influence de la spé

culation de Plotin qui est encore plus claire chez saint Basile (5).Cette ligne interprétative aura également une suite dans toute lhistoire successive de la spiritualité chrétienne qui passe par saint Bernard, saint Bonaventure et les mystiques rhénans (6). Dans certains milieux monastiques on ajoute toutefois une idée nouvelle et intéressante : celle de la pureté comme unification intérieure que lon obtient en voulant une seule chose, lorsque cette « chose » est Dieu. Saint Bernard écrit : « Heureux les cœurs purs car ils verront Dieu. Comme si on disait : purifie ton cœur, sépare-toi de tout, cest-à-dire soit seulement moine, cherche une seule chose du Seigneur et poursuis-la (cf. Ps 27, 4), libère-toi de tout et tu verras Dieu (cf. Ps 46, 11) (7).L’interprétation ascétiqueen fonction de la chasteté, qui deviendra prédominante, je le disais, à partir du XIXème siècle est en revanche assez isolée. Saint Jean Chrysostome en fournit lexemple le plus clair (8). En suivant cette ligne, le mystique Ruusbroec distingue une chasteté de lesprit, une chasteté du cœur et une chasteté du corps. La béatitude évangélique se réfère à la chasteté du cœur. Celle-ci, écrit-il, « rassemble et renforce les sens extérieurs, tandis qu’à lintérieur, elle freine et maîtrise les instincts brutaux elle ferme le cœur aux réalités terrestres et aux appâts trompeurs, tandis quelle louvre aux réalités célestes et à la vérité » (9).Avec des niveaux de bonheur différents, toutes ces interprétations orthodoxes restent dans le cadre de lhorizon nouveau de la révolution opérée par Jésus qui reconduit tout discours moral au cœur. Paradoxalement, ceux qui ont trahi la béatitude évangélique des purs (katharoi) de cœur sont précisément ceux qui en ont tiré leur nom : les cathares avec tous les mouvements semblables qui les ont précédés et suivis dans lhistoire du christianisme. Ceux-ci tombent en effet dans la catégorie de ceux qui font consister la pureté dans le fait d’être séparés, sur le plan rituel et social, de personnes et de choses jugées impures en soi, dans une pureté plus extérieure quintérieure. Ce sont les héritiers du radicalisme sectaire des pharisiens et des esséniens plus que de l’évangile du Christ.3. L’hypocrisie laïque

On met souvent en relief la portée sociale et culturelle de certaines béatitudes. Il nest pas rare de trouver écrit sur les banderoles de cortèges pacifistes « Heureux les artisans de paix ». La béatitude des doux qui possèderont la terre est à juste titre invoquée en faveur du principe de la non-violence, pour ne pas parler ensuite de la béatitude des pauvres et des persécutés par la justice. Mais on ne parle jamais de limportance sociale de la béatitude des cœurs purs, apparemment reléguée au domaine strictement personnel. Je suis convaincu au contraire que cette béatitude peut exercer aujourdhui une fonction critique dans notre société.Nous avons vu que pour Jésus, la pureté du cœur ne soppose pas, tout dabord, à limpureté mais à lhypocrisie. Un défaut très courant chez lhomme et qui est pourtant si peu confessé. Il y a des hypocrisies individuelles et des hypocrisies collectives.Lhomme écrit Pascal a deux vies : sa vraie vie et une vie imaginaire, qui vit dans lopinion, la sienne ou celle des autres. Nous travaillons sans cesse à embellir et conserver notre être imaginaire et négligeons le véritable. Si nous possédons une vertu ou un mérite, nous nous empressons de le faire savoir, dune manière ou dune autre, pour enrichir notre être imaginaire de cette vertu ou de ce mérite, quitte même à nous en passer, pour lui ajouter quelque chose, jusqu’à accepter parfois d’être lâche pour sembler courageux et de donner même sa vie pourvu que les gens en parlent (10).Cette tendance à donner plus dimportance à limage qu’à la réalité mise en lumière par Pascal , est fortement accentuée par notre culture actuelle, dominée par les mass media (film, télévision et monde du spectacle en général). Descartes dit : Cogito ergo sum

, je pense donc je suis ; mais aujourdhui on tend plutôt à remplacer cela par « je parais, donc je suis ».A lorigine, le terme hypocrisie était réservé à lart du théâtre. Il signifiait simplement réciter, représenter sur scène. Saint Augustin le rappelle dans son commentaire sur la béatitude des cœurs purs. « Les hypocrites écrit-il sont des auteurs de fictions comme des présentateurs dautres caractères dans les représentations théâtrales » (11).Lorigine du mot nous met sur la voie pour découvrir la nature de lhypocrisie. Elle consiste à faire de sa vie un théâtre où lon récite devant un public; à mettre un masque, à cesser d’être une personne pour devenir un personnage. Jai lu quelque part cette caractérisation des deux choses : « Le personnage nest autre que la corruption de la personne. La personne est un visage, le personnage un masque. La personne est nudité radicale, le personnage tout habillement. La personne aime ce qui est authentique et essentiel, le personnage vit de fiction et dartifices. La personne obéit à ses propres convictions, le personnage obéit à un scénario. La personne interprète la vie comme une traversée du désert, le personnage ne connaît que lespace dune brève apparition sur scène. La personne est humble et légère, le personnage est lourd et encombrant ».Mais la fiction théâtrale est une hypocrisie innocente car, malgré tout, elle fait toujours la distinction entre la scène et la vie. Ce nest pas parce quAgamemnon est sur scène (lexemple cité par Augustin) que les spectateurs pensent que la personne qui joue est vraiment Agamemnon. Or aujourdhui on assiste à un fait nouveau et inquiétant qui consiste à vouloir annuler ce décalage, et transformer la vie même en spectacle. Cest ce que prétendent les « reality show » qui envahissent désormais les chaînes de télévision dans le monde entier.Selon le philosophe français Jean Baudrillard, décédé il y a trois jours, il est désormais devenu difficile de distinguer les événements réels (11 septembre, guerre du Golfe) de leur représentation médiatique. On confond ce qui est ré

el et ce qui est virtuel.Le rappel à lintériorité qui caractérise notre béatitude et tout le sermon sur la montagne est une invitation à ne pas se laisser emporter par cette tendance qui cherche à vider la personne, la réduisant à une image, ou pire (selon un terme cher à Baudrillard) à un simulacre.Kierkegaard montre que laliénation est le résultat dune existence vécue dans la « pure extériorité », toujours et uniquement devant les hommes, et jamais devant Dieu et son propre moi. Un gardien de troupeau relève-t-il peut être un « moi » face à ses vaches, sil vit toujours avec elles et quil na quelles pour se confronter. Un roi peut être un « moi » face à ses sujets et se sentir un « moi » important. Même chose pour lenfant par rapport à ses parents, ou pour le citoyen face à lEtat…Mais ce sera toujours un « moi » imparfait, car il manque la mesure. « Quelle réalité infinie mon moi acquiert-il en revanche, quand il prend conscience dexister devant Dieu, et quil devient un moi humain dont Dieu constitue la mesure…Quel accent infini tombe sur le moi au moment où il obtient Dieu comme mesure ! ».On dirait un commentaire du dicton de saint François dAssise : « Ce quest lhomme qui est devant Dieu, voilà ce quil est et rien de plus » (12).

4. L’hyprocrisie religieuse

Ce que l
on peut faire de pire, en parlant dhypocrisie, cest de sen servir uniquement pour juger les autres, la société, la culture, le monde. Cest précisément ceux-là que Jésus qualifie dhypocrites : « Hypocrite, ôte d’abord la poutre de ton oeil, et alors tu verras clair pour ôter la paille de l’oeil de ton frère ! » (Mt 7, 5).En tant que croyants, nous devons rappeler le dicton dun rabbin juif de l’époque du Christ qui affirmait que 90% de lhypocrisie du monde se trouvait alors à Jérusalem (13). Le martyr saint Ignace dAntioche sentait déjà le besoin de réprimander ses frères dans la foi en écrivant : « Il vaut mieux être chrétiens sans le dire que le dire sans l’être » (14).Lhypocrisie trompe surtout les personnes pieuses et religieuses et la raison en est simple : là où lestime des valeurs de lesprit, de la piété et de la vertu (ou de lorthodoxie !) est particulièrement forte, la tentation de les exhiber pour ne pas en sembler privé, est également forte. Cest parfois notre propre fonction qui nous pousse à le faire. « Or, comme lintérêt de la société humaine écrit saint Augustin dans les Confessions y fait un devoir de lamour et de la crainte, lennemi de notre véritable félicité nous presse, et par tous les pièges quil sème sous nos pas, il nous crie : Courage, courage ! Il veut que notre avidité à recueillir nous laisse surprendre ; il veut que nos joies se déplacent et quittent votre vérité pour se fixer au mensonge des hommes ; il veut que nous prenions plaisir à nous faire aimer et craindre, non pour vous, mais au lieu de vous »(15).Lhypocrisie la plus pernicieuse serait de cacher sa propre hypocrisie. Dans aucun schéma dexamen de conscience je ne me souviens avoir trouvé la question : « Ai-je été hypocrite ? Me suis-je préoccupé davantage du regard des hommes sur moi que de celui de Dieu ? » A un moment donné de ma vie, jai dû introduire moi-même ces questions dans mon examen de conscience et jai rarement pu passer indemne à la question suivanteUn jour, le passage dEvangile de la messe était la parabole des talents. En l’écoutant jai brusquement compris une chose. Entre la possibilité de faire fructifier les talents et celle de ne pas les faire fructifier il existe une troisième possibilité : celle de les faire fructifier mais pour soi-même, non pour le patron, pour sa propre gloire ou son propre avantage, et ceci est peut-être un péché plus grave que de les enterrer. Ce jour-là, au moment de la communion, jai dû faire comme le voleur surpris en flagrant délit qui, rempli de honte, vide ses poches et jette aux pieds du propriétaire tout ce quil lui a dérobé

.Jésus nous a laissé un moyen simple et exceptionnel pour rectifier nos intentions plusieurs fois par jour, les trois premières demandes du Notre Père : « Que ton nom soit sanctifié. Que ton règne vienne. Que ta volonté soit faite ». Elles peuvent être récitées comme des prières mais également comme des déclarations dintention : tout ce que je fais, je veux le faire afin que ton nom soit sanctifié, afin que ton règne vienne et que ta volonté soit faite.Ce serait une contribution précieuse pour la société et pour la communauté chrétienne si la béatitude des cœurs purs nous aidait à garder vivante en nous la nostalgie dun monde propre, vrai, sincère, sans hypocrisie, ni religieuse ni laïque ; un monde dans lequel les actions correspondent aux paroles, les paroles aux pensées et les pensées de lhomme à celles de Dieu. Ceci nadviendra pleinement que dans la Jérusalem cé leste, la ville toute faite de verre, mais nous devons au moins tendre vers cela.Une auteure de fables a écrit une fable intitulée « Le pays de verre ». Elle parle dune enfant qui arrive, comme par magie, dans un pays de verre : avec des maisons en verre, des oiseaux en verre, des arbres en verre, des personnes qui se meuvent comme de gracieuses statues de verre. Rien ne sest jamais brisé car tous ont appris à sy mouvoir avec délicatesse pour ne pas se faire de mal. Lorsquelles se rencontrent, les personnes répondent aux questions avant que celles-ci ne soient formulées car même les pensées sont devenues ouvertes et transparentes ; personne nessaie plus de mentir, sachant que tous peuvent lire ce que lautre pense (16).On frissonne à lidée de ce qui se passerait si cela arrivait maintenant parmi nous ; mais il est salutaire de tendre au moins vers un tel idéal. Cest le chemin qui porte à la béatitude que nous avons tenté de commenter : « Heureux les cœurs purs car ils verront Dieu ».____________________________________
NOTES
(1) St Augustin, De sermone Domini in monte
, II, 1,1 (CC 35, 92)
(2) Ib. II, 13, 45-46.
(3) cf. Jean-Fran
çois de Reims, La vraie perfection de cette vie
, 2e partie, Paris 1651, Instr. 4, p.160 s).
(4) Gr
égoire de Nysse, De beatitudinibus
, 6 (PG 44, 1272).
(5) St Basile,
Sullo Spirito Santo
, IX,23; XXII,53 (PG 32, 109.168).
(6) Cf. Michel Dupuy,
Pureté, purification
, in DSpir. 12, coll, 2637-2645.
(7) St Bernard de Claivaux,
Sententiae
, III, 2 (S. Bernardi Opera, ed. J. Leclerq
H. M. Rochais).
(8) St Jean Chrysostome,
Homiliae in Mattheum
, 15,4.
(9) Giovanni Ruusboec,
Lo splendore delle nozze spirituali
, Roma, Città
Nuova 1992, pp.72 s.
(10) Cf. B. Pascal,
Pensées
, 147 Br.
(11) St Augustin,
De sermone Domini in monte
, 2,5 (CC 35, p. 95).
(12) St Fran
çois dAssise, Ammonizioni
, 19 (Fonti Francescane, n.169).
(13) Cf. Strack-Billerbeck, I, 718.
(14) St Ignace d
Antioche, Efesini
15,1 (“È meglio non dire ed essere che dire e non essere) et Magnesiaci, 4 (Bisogna non solo dirsi cristiani, ma esserlo
).
(15) Cf. St Augustin,
Confessions
, X, 36, 59.
(16) Lauretta,
Il bosco dei lillà
, Ancora, Milano, 2° ed. 1994, pp. 90 ss.

commentaire à l’évangile du jour – 10.3.07

10 mars, 2007

Saint Macaire (?-405), moine en Égypte
Homélie 16 de la 3e collection (trad. SC 275, p.207)
Le retour du fils prodigueApprochons-nous du Seigneur, de la porte spirituelle, et frappons pour qu’il nous ouvre. Demandons à le recevoir lui-même, lui le pain de la vie (Jn 6,34). Disons-lui : « Donne-moi, Seigneur, le pain de la vie afin que je vive, car je vais à ma perte, tenaillé par la famine du péché. Donne-moi le vêtement lumineux du salut afin que je cache la honte de mon âme, car je suis nu, privé de la puissance de ton Esprit et honteux de l’indécence de mes passions » (Gn 3,10).

Et s’il te dit : « Tu avais un vêtement, qu’en as-tu fait ? » réponds-lui : « Je me suis heurté à des brigands, ils m’ont dépouillé et laissé à demi-mort, puis ils m’ont dévêtu et me l’ont pris (Lc 10,30s). Donne-moi des sandales spirituelles, car les pieds de mon esprit sont transpercés par les épines et les chardons (Gn 3,18) ; j’erre dans le désert et je ne peux plus avancer. Donne la vue à mon coeur, afin que je voie de nouveau ; ouvre les yeux de mon coeur, car mes ennemis invisibles m’ont aveuglé en me recouvrant du voile de la ténèbre, et je ne peux plus contempler ton visage céleste et tant désiré. Donne-moi l’ouïe spirituelle, car mon intelligence est sourde et je ne peux plus entendre tes entretiens si doux et agréables. Donne-moi l’huile d’allégresse (Ps 44,8) et le vin de la joie spirituelle, pour que je l’applique sur mes blessures et puisse reprendre vie. Guéris-moi et rends-moi la santé car mes ennemis, de redoutables brigands, m’ont laissé étendu à demi-mort ».

Heureuse l’âme qui supplie avec persévérance et foi, comme indigente et blessée, parce qu’elle recevra ce qu’elle demande ; elle obtiendra la guérison et le remède éternels et elle sera vengée de ses ennemis, les passions du péché.