Archive pour le 9 mars, 2007

Jean-Marie Lustiger – La Promesse. « Mes yeux devancent la fin de la nuit pour méditer sur ta promesse »

9 mars, 2007

pour écouter de nouveaux Père Lustiger, du site Esprit & Vie Fevrier 2003:

http://www.esprit-et-vie.com/article.php3?id_article=275

Jean-Marie Lustiger

La Promesse. « Mes yeux devancent la fin de la nuit pour méditer sur ta promesse »

Sr Cécile Rastoin, o.c.d.

Paris, Éd. Parole et silence, coll. « Essais de l’école cathédrale », 2002. – (14×21), 220 p., 18 €.

Esprit & Vie n°75 / février 2003 – 1e quinzaine, p. 7-9.

La promesse : « Mes yeux devancent la fin de la nuit pour méditer sur ta promesse (Ps 119, 148) ». Reprenant les mots du psalmiste, l’auteur s’adresse au Dieu d’Israël pour lui confier son espérance. C’est en lui seul que l’on peut trouver le courage d’aborder le mystère d’Israël : « Je sais le risque que je prends en mettant ces propos à la disposition de tous. Certains passages pourront paraître excessifs ou parfois déconcertants à des lecteurs juifs, et d’autres, déconcertants ou parfois excessifs à des lecteurs catholiques. Que les uns et les autres m’accordent le crédit de la bonne foi, dans le service de la Parole de Dieu livrée aux hommes pour le bonheur et le salut de tous » (Introduction, p. 9-10). 1. Mystère d’Israël au cœur de la réalité chrétienne

La première partie de l’ouvrage est une méditation prêchée à des moniales, où le P. Jean-Marie LUSTIGER, alors jeune prêtre du diocèse de Paris, prie à haute voix l’évangile de saint Matthieu. Nous sommes en 1979 et les moines du Bec- Hellouin viennent de commencer la fondation d’Abu Gosh. Il s’agit de conduire les moniales, qui les soutiennent par leur prière, à pénétrer l’enjeu de l’événement et approfondir le mystère d’Israël. Le choix de l’évangile de Matthieu n’est pas un hasard : le plus visiblement pétri des Écritures [d'Israël !], il manifeste aussi que l’Église est « le peuple de l’Alliance destiné à ouvrir aux païens la richesse d’Israël en attendant sa venue [du Messie] dans la gloire » (p. 106). À travers les pages d’évangile se déploie le grand midrash sur l’appel lancé aux juifs et aux païens à suivre Jésus, le Messie. Les bergers et les mages dans leur consentement, les scribes et Hérode en leur opposition manifestent que les deux grandes catégories de l’histoire du salut (p. 119) que sont les juifs et les païens semblent éclater en présence de Jésus de Nazareth…

« Dieu n’est pas adultère en ce sens qu’il est absolument fidèle à son Alliance » (p. 36). L’Alliance avec Israël est irrévocable ; en douter est blasphématoire car cela reviendrait à mettre en doute la fidélité de Dieu. « La réponse de Jésus [sur l'indissolubilité du mariage] vise l’Alliance de Dieu et de son peuple : « Ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas. » Elle s’applique donc à Israël et à l’indissolubilité de la promesse » (p. 19). Cette reconnaissance de la permanence de l’Alliance d’Israël est donc la première condition exigée des païens pour pouvoir être greffés sur la promesse. Et « les païens n’entreront dans l’histoire du salut que s’ils font de cette histoire [d'Israël] leur propre histoire » (p. 48). Ils ont alors accès aux « richesses d’Israël » : l’histoire sainte, la Loi de Dieu, la Parole inspirée, la prière d’Israël, la terre, le règne, la rédemption, la repentance… Chasser les marchands du Temple, du parvis des païens, c’est d’abord pour le Christ une manière d’annoncer que le parvis des païens est désormais soumis aux mêmes exigences de sainteté que le parvis des juifs, c’est annoncer par un geste prophétique l’entrée des païens dans l’Alliance (p. 149).

Il n’y a pas rejet d’Israël de la part de Dieu, ni substitution de l’Église de Jésus au peuple d’Israël (voir p. 131). « Il n’y a pas substitution mais agrégation » (p. 132). Tel est le signe de Jonas proposé aux juifs : voir les païens entrer dans l’Alliance. Que ce signe n’ait pas été « lu » par tout le peuple juif, mais seulement par une partie, les juifs devenus disciples de Jésus, donne à réfléchir et conduit à un sérieux examen de conscience de la part des « pagano-chrétiens ». 2. Une histoire qui fait pleurer Rachel

La méditation du P. J.-M. LUSTIGER rejoint ici l’histoire en ce qu’elle a de plus douloureux. La grande fracture, au-delà des polémiques initiales, est sans doute l’extinction de l’Église de Jérusalem, qui représentait justement l’Église issue de la circoncision. L’Église, en devenant quasi exclusivement pagano-chrétienne (et qui plus est religion d’État !), devenait plus vulnérable encore à la tentation de rejeter Israël et de s’accaparer par la violence ce qui lui était offert dans la gratuité de la miséricorde de Dieu. « L’Église, là où elle s’est pratiquement identifiée à un pagano-christianisme, voit celui-ci s’effondrer sous ses propres critiques et perd de vue sa propre identité chrétienne. La raison qui l’explique en partie est qu’elle s’est coupée de ses racines juives… » (p. 80). On retrouve déjà ici la pensée du futur cardinal sur l’évolution de la civilisation occidentale et de la philosophie des Lumières [1].

Le midrash de Matthieu nous propose son éclairage cru et dense sur cette histoire douloureuse : la mort des enfants de Bethléem et les pleurs de Rachel. « Si Rachel refuse le Consolateur, c’est à cause du péché des païens, sa douleur est trop grande. Elle masque jusqu’à son espérance et elle ne peut reconnaître, dans le massacre de ses fils qu’elle pleure, l’espérance du Consolateur qui cependant lui est donné » (p. 53). Méditant sur l’histoire à la suite de Matthieu, l’auteur explicite comment l’hostilité des pagano-chrétiens a empêché une grande partie d’Israël de reconnaître son Messie, et que ce refus par les seconds a exacerbé l’hostilité des premiers. Boucle mortelle de haine et d’incompréhension dont la Shoah fut, sans doute, comme le paroxysme, mais aussi peut-être la fin en réveillant la conscience chrétienne.

Le P. Jean-Marie LUSTIGER, s’aventurant dans la prière aux frontières de l’indicible, trouve des accents proprement juifs pour marquer les limites de la parole, quand le respect impose silence : « Nous ne pouvons méditer sur Israël à la place de celui-ci ; nous devons méditer sur nous-mêmes, à notre place » (p. 127). « Même pour Israël, sa propre souffrance est une énigme. Le chrétien ne peut la lui expliquer ; il ne peut que faire comme le Christ qui entre dans le silence de sa Passion. Le Christ n’explique pas sa Passion ; il l’annonce et il y entre en se taisant » (p. 75). Le chrétien est alors acculé à prier au pied de la croix, « prier à la fois pour que les péchés soient pardonnés et pour que cette Passion trouve son sens. C’est un immense secret, qui ne peut être partagé que par ceux qui acceptent de porter le même poids. Mais il ne faut pas chercher à consoler Rachel » (p. 64). Le P. LUSTIGER retrouve ici presque littéralement les mots d’une fille d’Israël disciple de Jésus, sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix, qui, devenue carmélite, mourut à Auschwitz en 1942 [2]. 3. Une promesse plus grande que le cœur de l’homme

Paradoxalement, c’est dans la souffrance d’Israël, persécuté au nom de son rejet de Jésus, que transparaît le visage du serviteur souffrant, indissociablement figure d’un peuple-serviteur et d’un homme-serviteur. Le peuple juif en son histoire dit à la conscience chrétienne quelque chose du Christ humilié et souffrant pour nos péchés : « Si l’on a osé parler de déicide à propos d’Israël et du Christ, il faudrait parler de déicide à propos des peuples dits chrétiens d’Occident et du sort qu’ils ont réservé au peuple juif » (p. 76). « Les pagano-chrétiens ont tué les juifs sous le prétexte que ceux-ci ont tué le Christ ; ce qui est blasphème manifeste, révélation claire que c’est l’esprit du monde et non pas l’esprit du Christ qui les animait » (p. 76). On pourrait aussi mentionner la contagion d’aveuglement qui a saisi aussi de nombreux juifs devenus chrétiens, et antisémites, au cours de l’histoire, même si l’auteur ne s’étend pas sur ce point.

La conclusion, toute paulinienne, reprend l’épître aux Romains (voir p. 157) : nous avons tous besoin d’un salut offert en toute gratuité. Tous, le fils aîné comme le fils prodigue. Le fils aîné peut accueillir le salut dans la mesure où il accepte ce cadet pécheur, gracié sans mérite de sa part ; et le cadet peut entrer dans la joie de son Père par son humilité, en reconnaissant que seul l’aîné avait encore le droit d’être appelé fils (voir p. 139). N’est-ce pas la promesse, cette joie partagée des fils enfin réunis dans la maison de leur Père prodigue ? Et l’espérance partagée d’une terre nouvelle, sans pleurs ni souffrances, n’est-elle pas déjà promesse ?

La repentance de la conscience pagano-chrétienne face aux juifs, que Jean-Marie LUSTIGER appelle de ses vœux, en 1979, a commencé à s’accomplir en acte sous l’impulsion du pape, dans la grâce jubilaire. Mais il faut encore qu’elle pénètre tout le corps de l’Église, qu’elle évangélise en profondeur les cœurs. L’Église prend conscience qu’elle ne saurait être vraiment « catholique » si elle se coupe de ses racines juives, qu’elle défigure le Christ et l’outrage quand elle dénie le droit d’exister au peuple juif. Les textes de la deuxième partie du livre ont été prononcés en 2002 devant des interlocuteurs juifs, à Tel-Aviv, Paris, Bruxelles et Washington. Les lieux ne sont pas sans importance. La reconnaissance de l’État d’Israël par le Vatican, dont le P. LUSTIGER parle en 1979, s’est produite, non sans manifester d’une manière toute nouvelle la complexité de la condition juive, l’enchevêtrement humainement inextricable des conflits, des droits et des torts. Le cardinal LUSTIGER peut en parler ouvertement à Washington devant le Congrès juif mondial, pour la simple raison qu’il peut dire « nous » : « Nous sommes un peuple différent des Nations, parce que formé par Dieu pour le servir ; et nous sommes une Nation semblable aux autres, lorsqu’elle réclame roi et pouvoir comme les autres nations du monde » (p. 211). Chacun est renvoyé à sa propre responsabilité, et non pas à celle de l’autre ! Il y a deux paraboles : la parabole des talents et celle du jugement entre brebis et boucs. Selon la parabole des talents, qui concerne Israël, ce dernier sera jugé sur la manière dont il aura géré les dons irrévocables de son Maître, apparemment absent de la scène de l’histoire ; et viendra aussi le jugement des nations païennes, quand elles découvriront Dieu au dernier jour et seront jugées sur leur relation à autrui.

Mais ces deux catégories de l’histoire du salut, juifs et païens, ont justement éclaté depuis la mort de Jésus de Nazareth : les chrétiens forment l’assemblée messianique composée de juifs et de païens, qui ont reçu la mission de suivre le Christ jusqu’au bout (voir p. 66-67).

Ce livre, qui explore une déchirure énigmatique, porte aussi une espérance immense : si la résurrection de l’Église de Jérusalem porte déjà de tels fruits, que sera-ce à la fin des temps lorsque ceux, qui furent mis à l’écart, seront admis et à nouveau greffés sur leur propre olivier ?… Ô abîme de la sagesse et de la science de Dieu ! À lui soit la gloire éternellement [3] !

[1] Voir, entre autres, Osez croire, osez vivre, Paris, Éd. du Centurion, 1985, et Le choix de Dieu, Paris, Éd. de Fallois, 1987.

[2] Edith Stein écrit en 1933 :« Je parlais avec le Sauveur et lui dis que je savais que c’était sa croix dont était maintenant chargé le peuple juif. La plupart ne le comprendraient pas ; mais ceux qui le comprendraient devaient la prendre sur eux de plein gré au nom de tous » (Vie d’une famille juive, Éd. du Cerf-Ad Solem, 2001, p. 492). Le P. Lustiger conclut de même sa méditation douloureuse : « La vocation chrétienne, au sens le plus fondamental et le plus rigoureux du mot, trouve là une signification d’une force extrême : prendre part à la Passion du Christ qui porte la souffrance de son peuple et travaille à la rédemption du monde » (p. 79).

[3] Voir Rm 11.

France : Les mourants ont besoin des soins palliatifs, pas d’une nouvelle loi

9 mars, 2007

encore un important reflexion, du site Zenith:

2007-03-08

France : Les mourants ont besoin des soins palliatifs, pas d’une nouvelle loi

ROME, Jeudi 8 mars 2007 (ZENIT.org) En France, les mourants ont besoin des soins palliatifs, pas dune nouvelle loi, affirme Marie de Hennezel, alors que des candidats à l’élection présidentielle se prononcent pour une nouvelle loi et que des médecins et infirmiers déclarent : « Nous avons aidé des patients à mourir… ». Explications dans la synthèse de presse de la fondation Jérôme Lejeune (www.genethique.org).

Accusées d’empoisonnement pour avoir donné la mort à une patiente atteinte d’un cancer en phase terminale, le Dr Laurence Tramois et l’infirmière Chantal Chanez seront jugées du 12 au 16 mars par les assises de la Dordogne (cf revue de presse 19/05/06). Elles risquent 30 ans de réclusion criminelle.Avant ce procès et en pleine campagne présidentielle, 2 314 médecins et infirmières affirment dans « Le Nouvel Observateur » et « Ouest France » avoir aidé des patients à mourir avec décence. « Parce que, de façon certaine, la maladie lemportait sur nos thérapeutiques, parce que, malgré des traitements adaptés, les souffrances physiques et psychologiques rendaient la vie du patient intolérable, parce que le malade souhaitait en finir, nous, soignants, avons, en conscience, aidé médicalement des patients à mourir avec décence »

, affirment les signataires du manifeste.
Jugeant
« insuffisantes » les améliorations apportées par la loi sur la fin de vie d’avril 2005 (dite loi Leonetti), les signataires relèvent que « les récentes mises en examen de médecins et dinfirmières ayant aidé leurs patients à mourir prouvent que la loi est toujours aussi répressive et injuste car en décalage avec la réalité médicale »
.

La majorité des soignants qui « assistent régulièrement leurs patients jusqu’à la mort, utilisent, dans les circonstances décrites, des substances chimiques qui précipitent une fin devenue trop cruelle, tout en sachant que cette attitude est en désaccord avec la loi actuelle », ajoutent les signataires.Ils demandent « l’arrêt immédiat des poursuites à l’encontre des soignants mis en accusation », « une révision de la loi » et « des moyens adaptés permettant d’accompagner les patients en fin de vie »

.

Ce « manifeste des 2 000 soignants » rappelle celui des « 343 salopes ». En 1971, ces femmes y affirmaient avoir pratiqué des avortements clandestins ce qui avait ouvert la voie au débat sur l’avortement et abouti à sa dépénalisation.Fadek Beloucif, anesthésiste-réanimateur, qui a participé à un avis du Comité consultatif national d’éthique (CCNE) sur « la fin de vie, l’arrêt de vie et l’euthanasie » tempère : « La loi Leonetti est l’une des 2 seules lois votées au XXème siècle à l’unanimité. Elle règle les choses de manière humaine ». Elle offre une solution à toutes les situations « pour des patients qui souffrent »

, ajoute-t-il.

Pour Marie de Hennezel, psychologue, ce n’est pas d’une nouvelle loi dont les mourants ont besoin mais d’un véritable effort en faveur des soins palliatifs, qui sont encore absents de près de la moitié des départements français. Il n’existe que 700 lits pouvant accueillir les patients en soins palliatifs alors qu’au moins 10 000 personnes devraient en bénéficier, ajoute-t-elle.Bernard Debré, professeur de médecine et auteur de « Nous t’avons tant aimé. L’euthanasie, l’impossible loi », explique dans « La Vie » que les « médecins disposent de l’arsenal thérapeutique nécessaire pour soulager la majeure partie des douleurs [...] mais qu’il est évident que nous manquons d’unités de fin de vie et d’équipes mobiles de soins palliatifs ». Il précise que « tuer doit rester une transgression pour la société »

.

L’acharnement thérapeutique est « inconvenant », explique-t-il. Au cours de sa carrière, il a appris que « pour beaucoup, la dignité est rendue par le regard de l’autre ». « Dans les unités de soins palliatifs, les patients n’ont plus envie de demander la mort », souligne-t-il. Revenant sur l’affaire Humbert, il explique que l’important est que la transgression ait été reconnue : « la transgression doit être jugée. Je ne dis pas qu’elle doit être condamnée ». Enfin, il craint que le recours à l’euthanasie soit lié aux intérêts économiques car « la maladie, la vieillesse, le handicap coûtent cher ».Par ailleurs, dans le cadre de la mort de Piergiogio Welby, cet italien qui demandait à être euthanasié (cf revue de presse du 22/12/06), les procureurs n’ont retenu aucune charge contre le médecin qui l’a aidé à mourir. Ils ont estimé que l’anesthésiste avait agi dans l’esprit des droits constitutionnels de son patient. En Italie, l’euthanasie est illé

gale.

La synthèse de presse permet de retrouver en ligne, le manifeste en faveur de la dépénalisation de l’euthanasie et la liste des signataires.

Sources : Le Nouvel Observateur (Isabelle Monnin) 8-14/03/07 – Ouest France 08/03/07 – Libération (Julie Lestrade) 08/03/07 – La Croix 08/03/07 – 20 minutes 08/03/07 – La Vie 08/03/07 – 7sur7.be

Sort des petites filles, le Saint-Siège appelle à « briser le silence »

9 mars, 2007

 sur le petite filles maltraitées, du site Zenith:

2007-03-08

ONU : Sort des petites filles, le Saint-Siège appelle à « briser le silence »

Y compris contre la pratique de l’avortement sélectif

ROME, Jeudi 8 mars 2007 (ZENIT.org) A lONU, le Saint-Siège défend le sort des petites filles maltraitées, en luttant aussi contre la « sélection pré-natale du sexe », l « infanticide », et la préférence pour un « fils » plutôt quune « fille », qui conduit à la pratique de « lavortement sélectif », souligne la Mission dObservation du Saint-Siège à New York qui souhaite que la Commission ad hoc « brise le silence ».

En effet, la 51e session de la Commission de lONU sur le Statut de la Femme (« CSW ») sachève dans trois jours. Le thème des travaux de cette année était particulièrement important, souligne la Mission conduite par Mgr Celestino Migliore : l’élimination de la discrimination et de la violence contre les petites filles dans leur vie quotidienne, dans le monde entier.

Il a été notamment question de la mutilation génitale, des mariages forcés, ou précoces. Le Saint-Siège a exprimé son soutien aux textes qui reflètent les besoins dune petite fille, notamment l’éducation, l’élimination de toute forme de violence, et du travail infantile, lamélioration de la santé, lapaisement des conflits, l’éradication des mutilations, la suppression des mariages forcés ou précoces, et le trafic des petites filles.

Mais le Saint-Siège soulignait que la Commission doit également affronter des thèmes importants comme la « sélection pré-natale du sexe », l « infanticide », et la préférence pour un « fils » plutôt quune « fille ».

Le saint-Siège souhaite que ces questions apparaissent dans les « Conclusions » finales de la commission et soient accompagnées de « résolutions » à adopter par cette 51e session de la CSW.

La pratique de lavortement sélectif nest pas nouvelle, reconnaît la délégation. Le sujet a été évoqué lors des grandes conférences de lONU sur la femme. Et des rapports récents du secrétaire général de lONU ont demandé que la question soit affrontée.

Mais en dépit de limportance du sujet, la Commission est restée silencieuse sur cette sélection pré-natale du sexe, linfanticide et la préférence pour un enfant mâle, déplore la délégation qui demande que lon « brise le silence » qui enveloppe encore ces questions si importantes.

Denier de Saint Pierre : Le « témoignage silencieux mais éloquent de l’amour » – Audience au cercle Saint-Pierre (Circolo San Pietro)

9 mars, 2007

Aujoud’hui nous avons plusière nouvelle, du site Zenith:

2007-03-08

Denier de Saint Pierre : Le « témoignage silencieux mais éloquent de l’amour »

Audience au cercle Saint-Pierre (Circolo San Pietro)

ROME, Jeudi 8 mars 2007 (ZENIT.org) Benoît XVI encourage le « témoignage silencieux mais éloquent de l’amour » manifesté par les activités du Cercle Saint-Pierre et loffrande des fidèles par le « Denier de Saint-Pierre ».Le pape Benoît XVI a reçu en fin de matinée, en la Salle des Papes, les membres du cercle Saint-Pierre (Circolo San Pietro) qui lui ont remis le fruit de la collecte pour « le Denier de Saint-Pierre ».Cette collecte est faite chaque année dans les paroisses et auprès des institutions catholiques du diocè

se de Rome, et du monde.Le pape a encouragé le Cercle à continuer avec enthousiasme son œuvre caritative mais aussi son « service d’honneur et d’accueil des fidèles lors des cérémonies présidées par le pape en la basilique vaticane ».Cette collecte, soulignait le pape « remonte aux premières communautés chrétiennes »

.Les premiers chrétiens avaient en effet conscience, précisait le pape, « de la nécessité de soutenir matériellement l’annonce de lEvangile et d’aider les pauvres et les personnes dans le besoin ».Aujourdhui encore, on collecte tous les ans le Denier de Saint-Pierre ou Obole de Saint-Pierre (Obolo di San Pietro) « dans chaque diocèse, dans chaque paroisse ou communauté »

.Le fruit de cette collecte est remis au pape pour quil puisse répondre « aux appels à l’aide qui lui parviennent ». Le pape a encouragé les fidèles à y participer.Benoît XVI a remercié les membres du Cercle pour « l’important service ecclésial qu’ils rendent », et il a souhaité quils puissent « réaliser tous leurs projets »

.En outre, depuis six ans, le Cercle romain finance lHospice du Sacré-Cœur pour les malades hospitalisés à Rome et leurs familles.Benoît XVI voit dans cette œuvre de charité « un témoignage silencieux mais éloquent de l’amour pour la vie et pour toute personne, qui mérite attention et respect jusqu’à son dernier soupir »

.Créé en 1869 à Rome, le Cercle de Saint Pierre compte aujourd’hui quelque 600 membres, engagés dans différentes activités de solidarité. Ils travaillent dans les paroisses, les hôpitaux, les centres d’accueil pour la nuit. Il offre des lits à plusieurs dizaines de sans-abri, surtout l’hiver, et des vêtements à plusieurs milliers de personnes.Une commission a été créée par l’association pour s’occuper plus particulièrement des mères célibataires ou des mères en difficulté. Un centre spécialisé

accueille par ailleurs des malades pauvres en phase terminale. Lan dernier, lors de laudience du 25 février, Benoît XVI avait souligné : « Le Denier de Saint-Pierre est lexpression la plus typique de la participation de tous les fidèles aux initiatives de
charit
é de l’évêque de Rome envers l’Église universelle. La valeur de ce geste nest pas seulement pratique, mais aussi symbolique, étant un signe de communion avec le Pape et un signe dattention aux nécessités de nos frères ; en cela, votre service possède une valeur profondément ecclésiale »
.Sur le site du Vatican, on peut faire un don en ligne (cf. http://www.vatican.va)

commentaire à l’évangile du jour – 9.3.07

9 mars, 2007

Saint Grégoire de Nysse (vers 335-395), moine et évêque
3ème homélie sur le Cantique des Cantiques (trad. cf. Delhougne, p. 176 et Canevet, Cerf 1992, p. 33)

Donner du fruit en Celui qui en a donné à la plénitude du temps

« Mon bien-aimé est une grappe de raisin de Chypre, dans la vigne d’En-Gaddi » (Ct 1,14)… Cette grappe divine se couvre de fleurs avant la Passion et verse son vin dans la Passion… Sur la vigne, la grappe ne montre pas toujours la même forme, elle change avec le temps : elle fleurit, elle gonfle, elle est achevée, puis, parfaitement mûre, elle va se transformer en vin. La vigne promet donc par son fruit : il n’est pas encore mûr et à point pour donner du vin, mais il attend la plénitude des temps. Toutefois, il n’est pas absolument incapable de nous réjouir. En effet, avant le goût, il charme l’odorat, dans l’attente des biens futurs, et il séduit les sens de l’âme par les parfums de l’espérance. Car l’assurance ferme de la grâce espérée devient jouissance déjà pour ceux qui attendent avec constance. Il en est ainsi du raisin de Chypre qui promet du vin avant de le devenir : par sa fleur — sa fleur c’est l’espérance — il nous donne l’assurance de la grâce future…

Celui dont la volonté est en harmonie avec celle du Seigneur, parce qu’« il la médite jour et nuit », devient « un arbre planté près d’un ruisseau, qui donne du fruit en son temps, et jamais son feuillage ne meurt » (Ps 1,1-3). C’est pourquoi la vigne de l’Époux, qui a pris racine dans la terre fertile de Gaddi, c’est-à-dire dans le fond de l’âme, qui est arrosée et enrichie par les enseignements divins, produit cette grappe fleurissante et épanouie dans laquelle elle peut contempler son propre jardinier et son vigneron. Bienheureuse cette terre cultivée dont la fleur reproduit la beauté de l’Epoux ! Puisque celui-ci est la lumière véritable, la vraie vie et la vraie justice…et bien d’autres vertus encore, si quelqu’un, par ses oeuvres, devient pareil à l’Époux, lorsqu’il regarde la grappe de sa propre conscience, il y voit l’Epoux lui-même, car il reflète la lumière de la vérité dans une vie lumineuse et sans tache. C’est pourquoi cette vigne féconde dit : « Ma grappe fleurit et bourgeonne » (cf Ct 7,13). L’Epoux est en personne cette vraie grappe qui se montre attachée au bois, dont le sang devient une boisson de salut pour ceux qui exultent dans leur salut.