Pourquoi le Mal, si Dieu est amour ?

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 Pourquoi le Mal, si Dieu est amour ? 

Rien ne peut justifier la souffrance causée par la maladie d’un enfant, la mort qui frappe les victimes d’un cataclysme. Rien ne peut réparer les massacres commis par les hommes, au nom d’un Dieu qu’ils n’ont pas compris, au nom d’une idéologie ou d’une violence intérieure qui les aveugle… Que fait Dieu… Pourquoi ne se manifeste-t-il pas ? Face à cette question fondamentale, et suite à la shoah, ce massacre sans nom, le philosophe juif Hans Jonas a développé une thèse intéressante : Dieu ne se manifeste pas, car il se rétracte en lui-même pour laisser l’homme, sa créature vivre pleinement sa liberté. 

Les chrétiens, à la suite de théologien comme F. Varillon ajoute que devant ce mal, Dieu souffre, comme le Christ sur la Croix à souffert par la faute du mal. Par cette souffrance, Dieu affirme sa présence aimante et donne, sans mettre en cause notre liberté, un message d’espérance. Dieu est en devenir, parce que l’Amour est en devenir. Croire en Dieu, c’est partager sa souffrance avec celle des autres hommes, c’est croire, comme l’affirme le Cantique des Cantiques, que l’Amour est plus fort que la mort (cf. Cant 8,6).  La mort du Christ et sa résurrection est le dernier signe manifeste de cette espérance avant le retrait de Dieu, l’aboutissement d’une révélation faite à l’homme et à laquelle il est libre d’adhérer… Ce « cadeau de Dieu », cette souffrance du Père comme du Fils, acceptée et donnée librement par Jésus et où Dieu apparaît respectueux du chemin du Fils est en effet un aboutissement. En acceptant la condition humaine, en se faisant serviteur jusqu’au bout, Jésus avec l’entier soutien du Père nous trace un chemin pour convertir notre propre souffrance et en faire un chemin d’amour. Mais en aucun cas, notre liberté de croire n’est mise en cause dans cet « abaissement de Dieu ». La mort d’amour est image du Dieu Amour…     Pourquoi les chrétiens font-ils le mal ? 

Inquisition, guerre de religion, massacre des juifs, évangélisation forcée, ignorance du prochain…* Les chrétiens, comme tous les hommes portent leur part de responsabilité dans le maintien du mal « de faute ». Moi-même, nous-mêmes « ne faisons pas le bien que nous voulons et faisons le bien que nous ne voulons pas » comme l’exprimait déjà Saint-Paul dans Romains 7 (15,18-19). Je fais le mal, parce que je n’ai pas été assez loin dans mon « humanisation », parce que loin de me laisser aller à l’abandon de mon moi tout-puissant j’ignore ce Dieu qui m’invite à l’amour, je refuse de suivre ce Christ qui loin de faire le mal s’est donné entièrement pour me montrer le chemin… Il est « le chemin, la vérité et la vie… » (Jn 14,6). 

* Toutes ces fautes pour lesquelles le Pape Jean Paul II a demandé pardon, à l’occasion du Jubilé   Chrétiens, quelle différence ?  A priori aucune. Dieu n’habite pas que les chrétiens, l’amour n’est pas le monopole de la foi catholique. Et pourtant, les chrétiens trouvent dans leur foi, un chemin, une écoute, qu’ils ne trouvent pas ailleurs. Le pourquoi du croire, le pourquoi de la pratique ne se justifie pas autrement… 

  

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