Archive pour février, 2007

San Pierre et mon Copropriété –

16 février, 2007

San Pierre et mon Copropriété

Hier (15) après midi :

Hier ( nuit 14-15) j’ai rêvé que du haut il tombait un caillou, et une voix que j’ai pensé que fosses Dieu m’a dit d’écrire une poésie sur la « pierre », naturellement lorsque je me suis réveillée ai pensé « à Pierre » et ensuite à le Pape ; toutefois elle m’est restée l’impression qu’elle me demandait d’écrire sur Pierre l’apôtre, une poésie, une prière, mais je ne me sais même pas qu’est-ce que dire à l’Apôtre ; avant tout je le regarde dans les statues et dans les icône avec clé en main, les clés du « Règne », ensuite je pense à son incrédulité, à son trahison, mais même à sa passion à le sien amour pour Jésus et, peut-être, je pense à quel était près de nous cet homme imparfait auquel Jésus a confié les frères et l’Église – ce naissant et celle future – alors me semble, lui, ainsi grand et  imparfaits ; mais qu’est-ce que je peux « dire », je, à Pierre, peut-être : il y à besoin de sentir toujours ta présence dans cette Église, fait sentir tien présente au Saint Père, à Benoît, fait nous comprendre la croix que tu as vécu avec les Seigneur et celle sur laquelle tu es mort étais à teste vers la terre, disent, n’es pas certes salée au ciel avec les pieds, alors ce ciel que nous voyons est marque du ciel « vrai », c’est-à-dire de Dieu même, n’a pas sur n’a pas en bas, mais comme il est, mais nous avons répondu : il est Dieu même et ce Dieu est amour, même lorsque nous ne le sentons pas et il nous semble silencieux, même lorsque les faits du monde nous scandalisent, même lorsque on approche l’ombre des la mortes ; Pierre, restes toi avec nous, bénisse le Pape Benoît, protèges l’Église et ses fils, soin qui ne soit pas divisé des origines de l’histoire que toi et les apôtres tous as vécu avec Jésus ; préoccupé toi parce que cette histoire devienne « notre histoire », parce que dans le chemin vers les Seigneur nous pouvons calquer, selon notre temps, tes traces, les pas des disciples, le chemin des femmes, les élever de Marie ; lorsque je vais prier sur ta tombe fait que je me souviens de tous et pour tous prie, comme Jésus nous a enseigné, parce que le Père céleste fait lever le soleil sur les bons et sur les mauvais ; il y à que nous revenons à l’innocence de ta passion pour les Gesù, à courir vers de lui, dans la mer, même dans le doute ; aides nous à avoir, chacun de nous une petite clé personnelle, pour ouvrir la porte du Règne ;

Aujourd’hui après midi h. 19,00

nous refaisons la corniche du palais au est ma maison parce qu’il devait être restructuré, ont commencé à novembre en disant qu’ils faisaient vite et encore n’est pas finie ; toutefois aujourd’hui, derrière ma suggestion, je et ma soeur nous sommes allées à visiter la tombe de Saint Pierre et la tombe du Pape Jean Paul II dans la crypte de la Basilique qui est voisin sur la droite ; de la visite nous avons été contentes, naturellement, même si quelqu’un s’arrêtait devant la tombe de Jean Paul II et passait au-delà cette de Pierre (de toujours avec les omniprésentes appareils photo en main et prêtes au déclenchement, trois hommes sont passe (ont prié ?) devant la tombe de précédente Pape et ensuite ils sont passés indifférentement devant cette de Pierre ; je ai arrêtés en homme et je lui ai dit : celle-ci est la tombe de Saint Pierre, et ceux-là, dans très compréhensible espagnol ma répondu : nous sommes des espagnols, à que je lui ai répondu : alors vous avez compris ce qui ai dit? ; ensuite salés dans
la Basilique autre petite – mais cette fois amusant obstacle – dans une chapelle de la Basilique de Saint Pierre dédiée exclusivement à la prière et dans laquelle il est prohibé entrer avec les une machine photographiques ou à de la reprise, un jeune – cette fois romain – en faisant feinte de rien il entrait dans la chapelle avec la machine photographique devant les yeux en belle vue, à qu’un de son surveillant en plaisantant lui a dit (en italien vient hors en rime et résulte battu) : « beau ! tu n’as pas lu le panneau d’avis » (en italien bello-cartello), ainsi le jeune si l’elle est mise en poche ; toutefois les problèmes du Copropriété nous ont harcelés toute le matin à que nous avons mangé dehors notre maison et, après, nous sommes allés à l’Administrateur du Copropriété de premier après-midi pendant le horaire d’ouverture ; tourne-je en arrière avec le récit, ce que s’était passé ? Que l’a structure pour le travail assez imposant appuyé à le mure du palais – en second lieu les règlements de sûreté,
la Commune de Rome etc. etc. – faits les travaux devait être enlevés et devrait être sous peu lorsque, quelques copropriétaire nous ont dit – peut-être ils se sont exprimés mal, mais j’en doute, c’est-à-dire je doute de la bonne foi – que la structure pour le travail elle ne devait pas être enlevée parce qu’ils devaient se restructurer  les balconnets, il y l’impression a eu qu’ils se restructurer les balconnets avec l’argent du copropriété, je et ma soeur nous sommes allées sur toutes les fureurs – notre chat en effets était incertain sur quoi il devait croire, dans le doute a pensé bien de se manger ses croquette et se mettre à dormir, à l’après-midi nous sommes allées, comme disais, à l’Administrateur et avons su que l’ingénieur devait faire des contrôles de sûreté des balconnets ensuite doit-il décider ce que retient juste faire, avertir toujours l’Administrateur qui doit convoquer une assemblée des copropriétaires (aide !!!) pour établir à se faire, mais si les gens avant de parler – comme disaient en bureau de moi – rejoignaient le cerveau avec la bouche ? En somme ce soir nous sommes plus tranquilles qui quelqu’un on ne fait pas les travaux de sa maison avec l’argent de tous les copropriétaire, mais prêtes à la bataille ; et San Pierre? vous me demanderez, pense, Pierre est toujours  de 2000 ans, peu moins, ici, et, maintenant me semble qu’il nous regarde souriant et patient, c’est-à-dire avec beaucoup, beaucoup, de patience lorsque doit s’occuper de nous romains,

en grand baise a toi notre bon Pierre,

Gabriella

San Pierre et mon Copropriété -  dans nouvelle peter

commentaire de l’évangile du jour – 16.2.7

16 février, 2007

Saint Isaac le Syrien (7ème siècle), moine à Ninive, près de Mossoul dans l’actuel Irak
Discours ascétiques, 1ère série, n° 4 (trad. Touraille, DDB 1981, p. 75)

« Celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie pour moi et pour l’Evangile la sauvera »

La voie de Dieu est une croix quotidienne. Nul n’est jamais monté au ciel confortablement ; nous savons où mène cette voie du confort. Dieu ne laisse jamais sans souci celui qui se consacre à lui de tout son coeur ; il lui donne d’avoir le souci de la vérité. C’est d’ailleurs à cela qu’on connaît que Dieu veille sur un tel homme : il le conduit à travers des afflictions.

La Providence ne laisse jamais tomber dans les mains des démons ceux qui passent leur vie dans les épreuves. Et surtout s’ils embrassent les pieds de leurs frères, s’ils couvrent leurs fautes (1P 4,8) et les cachent comme si elles étaient leurs propres fautes. Celui qui veut être sans souci dans le monde, celui qui a ce désir et qui en même temps cherche à marcher sur le chemin de la vertu, a quitté le chemin. Car les justes non seulement combattent de toute leur volonté pour accomplir les oeuvres bonnes, mais ils luttent malgré eux dans les tentations ; ainsi est éprouvée leur patience.

Que fait Dieu quand la haine déchaîne la barbarie ?*

15 février, 2007

une demande que propose autre demande du site: 

http://biblio.domuni.org/index.php 

Fr. Bernard REY, op 

Que fait Dieu
quand la haine
déchaîne la barbarie ?*
 

QUESTIONS HUMAINES – QUESTIONS CHRÉTIENNES 

*Ce texte est la reprise développée par l’auteur de la fin du chapitre VI de son livre La discrétion de Dieu, Cerf, 1997, réédité en 1999. 


Imprimer  es réflexions qui suivent ont été suscitées par l’expérience contemporaine du peuple juif. Mais l’on peut – et même l’on doit - l’étendre à toute barbarie atteignant d’autres peuples, comme le suggère cette réflexion du philosophe Paul Ricœur : « Les victimes d’Auschwitz sont, par excellence, les délégués, auprès de notre mémoire, de toutes les victimes de l’histoire » (Temps et récits, III, Le Seuil, p. 272). Notre siècle en effet - pour nous en tenir à lui -, est vraiment un siècle noir du fait des guerres et des dictatures qui ont perpétré tant de massacres : l’Arménie, l’Argentine, Chili, le Cambodge, les Balkans,
la Tchétchénie, le Rwanda et tant d’autres pays du continent africain… et la liste pourrait être encore prolongée ! On se gardera également d’oublier les violences – quand ce n’est pas la torture -, que des personnes voient surgir un jour dans leur existence, parfois même dans leurs relations familiales : l’amour violé, l’innocence persécutée… 

La situation juive n’est donc pas la seule concernée, mais l’on sait que ce génocide, dont l’horreur a été scientifiquement programmée et méticuleusement mise en œuvre - six millions de Juifs, dont un million d’enfants, exterminés dans les camps de la mort -, a légitimement et très vigoureusement interpellé la conscience humaine, et suscité dans le judaïsme de profondes révisions religieuses qui concernent les chrétiens eux-mêmes : Que fait Dieu au spectacle de cette barbarie ? Pourquoi laisse-t-il faire ? Peut-il même faire quelque chose ? On trouve la même interrogation dans Sylvie Germain, Les échos du silence, Desclée de Brouwer, 1995, p. 15-16 : 

« Si l’on se penche sur les erres de ce siècle prédateur, on peut voir trembler en leur fond des regards par millions, hallucinés de faim, de souffrance et d’effroi, on peut entendre des voix par millions crier, gémir, supplier, et réclamer leur dû : leur dû de vie volée, de justice, de sens et de lumière. Tous ces pas sont des suaires où par myriades affleurent les visages des victimes. Mais aussi attentivement que l’on scrute ces traces noircies de sang, de larmes, on n’y décèle ni regard, ni voix de Dieu, nul reflet de sa face qui se serait inclinée vers les hommes en détresse, leurs enfants suppliciés pour répondre à leurs cris, leurs appels, à leur attente illimitée et demeurée vacante. 

Devant un tel silence on est tenté de conclure au scandale, à l’outrage, car tous ces pas de fauve qui apposent sur la terre avec une folle prodigalité leur suaire de mort et d’infamie semblent autant de preuves de l’absence de Dieu ou, pire, de son indifférence. » Lire également L’or et la cendre, récent roman, dur et poignant, écrit sur la shoah par une jeune juive, Éliette Abécassis, éd. Ramsay, 1997. 

Cette conférence a un caractère particulier : elle comporte de nombreuses et longues citations car, pour évoquer cette immense tragédie, j’ai pensé qu’il était préférable de m’effacer : seuls des témoins ou des proches peuvent évoquer un tel drame ; je n’ai pas voulu m’y substituer. Deux des personnes dont nous entendrons le témoignage ont d’ailleurs connu l’horreur des camps ; l’une d’entre elles n’en est pas revenue. Nous écouterons successivement les questions et les convictions d’Elie Wiesel, de Hans Jonas complété par Emil Fackenheim et enfin de Etty Hillesum. A l’occasion je me permettais de faire entendre d’autres voix, plus proches de nous, pour que nous ayons bien conscience que la question posée est toujours d’une brûlante actualité. Il n’y aura pas de véritable conclusion. M’inspirant d’une autre juive, Simone Weil, j’achèverai cette conférence par une note d’espérance et une nouvelle question. 

« Où donc est Dieu ?  Les premiers extraits que je lirai ont souvent été reproduits et sont de ce fait fort connus. Ils sont empruntés à La nuit d’Élie Wiesel (Éd. de Minuit, 1958). Se référant à la première nuit passée au camp de Birkenau, ces paroles expriment le drame de la foi engloutie dans les ténèbres : 

Jamais je n’oublierai cette nuit, la première nuit de camp qui a fait de ma vie une nuit longue et sept fois verrouillée. Jamais je n’oublierai cette fumée. 

Jamais je n’oublierai les petits visages des enfants, dont j’avais vu les corps se transformer en volutes sous un azur muet. Jamais je n’oublierai ces flammes qui consumèrent pour toujours ma Foi. 

Jamais je n’oublierai ce silence nocturne qui m’a privé pour l’éternité du désir de vivre. Jamais je n’oublierai ces instants qui assassinèrent mon Dieu et mon âme, et mes refus qui prirent le visage du désert. 

Jamais je n’oublierai cela, même si j’étais condamné à vivre aussi longtemps que Dieu lui-même. Jamais (p. 60). Bien qu’il soit très souvent cité, nous ne pouvons omettre de rappeler ce récit de la mort d’un enfant et l’ interrogation grave que l’auteur nous rapporte à son sujet : 

Un jour que nous revenions du travail, nous vîmes trois potences dressées sur la place d’appel, trois corbeaux noirs. Appel. Les SS, autour de nous, les mitrailleuses braquées ; la cérémonie traditionnelle. Trois condamnés enchaînés – et parmi eux, le petit pipel , l’ange aux yeux tristes. Les SS paraissaient plus préoccupés, plus inquiets que de coutume. Pendre un gosse devant des milliers de spectateurs n’était pas une petite affaire. Le chef du camp lut le verdict. Tous les yeux étaient fixés sur l’enfant. Il était livide, presque calme, se mordant les lèvres. L’ombre de la potence le recouvrait. 

Les trois condamnés montèrent ensemble sur leurs chaises. Les trois cous furent introduits en même temps dans les nœuds coulants. -Vive la liberté ! crièrent les deux adultes. 

Le petit se taisait. - Où est le Bon Dieu, où est-il ? demanda quelqu’un derrière moi. 

Sur un signe du chef de camp les trois chaises basculèrent. [...] Derrière moi, j’entendis le même homme demander : 

- Où donc est Dieu ? Et je sentais en moi une voix qui répondait : 

- Où il est ? Le voici - il est pendu ici, à cette potence (p. 103-105). Un peu plus loin dans le livre, évoquant la foule des déportés se rassemblant pour prier à l’occasion du Nouvel An juif, il écrit encore : 

Qu’es-tu mon Dieu, pensais-je avec colère, comparé à cette masse endolorie qui vient Te crier sa foi, sa colère, sa révolte ? Que signifie Ta grandeur, maître de l’univers, en face de toute cette faiblesse, en face de cette décomposition et de cette pourriture ? Pourquoi encore troubler leurs esprits malades, leurs corps infirmes ? (p. 107-108). Après le récit de la prière, il poursuit : 

Autrefois, je croyais profondément que d’un seul de mes gestes, que d’une seule de mes prières dépendait le salut du monde. Aujourd’hui, je n’implorais plus. Je n’étais plus capable de gémir. Je me sentais, au contraire, très fort. J’étais l’accusateur. Et l’accusé : Dieu. Mes yeux s’étaient ouverts et j’étais seul, terriblement seul dans le monde, sans Dieu, sans hommes. Sans amour ni pitié. Je n’étais plus rien que cendres, mais je me sentais plus fort que ce Tout-Puissant auquel on avait lié ma vie si longtemps. Au milieu de cette assemblée de prière, j’étais comme un observateur étranger (p. 109-110). 

A ces pages d’Elie Wiesel, je me permets de joindre l’extrait d’un témoignage, mis par écrit par un jeune rwandais en 1997 (j’ignore si ce texte a été publié, j’en ai eu connaissance par un frère dominicain à qui il l’avait fait parvenir). Ce jeune rwandais, qui est séminariste, se prénomme Modeste ; son texte commence ainsi : Il y eut un homme qui avait souffert durant toute sa vie et qui, avant de mourir, dit à Dieu : « Mon Dieu, si tu existes, je te pardonne. » Les paroles de cet agonisant peuvent paraître comiques. Mais pour quelqu’un qui a été « victimes » du silence de Dieu lors de sa souffrance, elles revêtent un sens très profond. Moi-même, j’ai expérimenté ce silence de Dieu durant un long moment et surtout lorsque j’avais vraiment besoin de son intervention. J’avais fini par conclure que si ce Dieu existait réellement, il n’était pas celui en qui je croyais jusque alors. Baptisé dans ma petite enfance, j’avais suivi la catéchèse des sacrements de communion et de confirmation. Et on m’avait appris que Dieu exauçait toute prière de celui qui s’adressait à lui avec un cœur sincère. Quand la guerre commença au Rwanda, j’ai demandé au Seigneur (j’étais encore au petit séminaire) d’arrêter ce mal dont la réalité m’était encore inconnue. Au lieu de s’arrêter, cette guerre s’aggravait et prenait une allure provoquant des terribles dégâts matériels et humains. [...] 

J’ai demandé au Seigneur de prouver sa présence en mettant définitivement fin à ce drame et en protégeant tous les innocents. Chose étonnante : l’injustice l’emportait sur la justice, les coupables écrasaient les innocents, le mensonge l’emportait sur la vérité. [Un jour] j’étais caché du côté du Zaïre à Bukavu ; j’ai vu une femme et son bébé qui se cachaient dans une hutte au bord du lac Kivu mais sur le sol rwandais. J’ai directement formulé cette prière : « Seigneur, protège cette femme et son fils. Fais en sorte qu’ils ne soient pas découverts par les tueurs. » Dans l’après-midi, les deux personnes étaient découvertes et brûlées sur place, sous me yeux, dans une hutte. Et je me suis dit : « Si Dieu existait, il aurait détourné le yeux de ce tueurs et préservé ainsi la vie des innocents. » Et j’avais une question qui hantait ma tête : « Pourquoi ce Dieu reste bras croisés devant une telle injustice, ces mensonges, la mort des innocents, devant cette haine et cette vengeance, devant cette avancée victorieuse du mal, lui qui est ce Dieu plein d’Amour et de Miséricorde, ce Dieu qui est
la Vie,
la Justice,
la Vérité,
la Paix, ce Dieu vainqueur du mal ? » Ce « pourquoi  » ne trouvait pas de réponse. J’appelais ce Dieu, et il ne répondait pas.  

Où est Dieu dans ces moments-là ? Comment comprendre qu’il ait laissé faire. La question a été posée à un autre niveau par le philosophe Hans Jonas (_ 1993). « Quel est ce Dieu qui a pu laisser faire ? » 

Le texte auquel je me réfère maintenant est extrait d’une conférence donnée en Allemagne en 1984 (il fut édité en français dix années plus tard sous le titre Le Concept de Dieu après Auschwitz. Une voix juive, Éditions Payot & Rivages, 1994, p. 7-44) : Au Moyen Age, des communautés entières (subirent) la mort par l’épée et par le feu avec le Chema Israël aux lèvres, donc en proclamant l’unité de Dieu. [...] Leur sacrifice faisait briller la lumière de
la Promesse, de la rédemption due à la venue du messie. 

Rien de tout cela ne prend plus effet avec l’événement qui porte le nom d’Auschwitz. Ici ne trouvèrent place ni la fidélité ni l’infidélité, ni la foi ni l’incroyance, ni la faute ni son châtiment, ni l’épreuve, ni le témoignage, ni l’espoir de la rédemption, pas même la force ou la faiblesse, l’héroïsme ou la lâcheté, le défi ou la soumission. Non, de tout cela Auschwitz, qui dévora même les enfants, n’a rien su : il n’en offrit pas même l’occasion en quoi que ce fût. Ce n’est pas pour l’amour de leur foi que moururent ceux de là-bas (comme encore les témoins de Jéhovah) ; ce n’est pas non plus à cause de celle-ci ou de quelque orientation volontaire de leur être personnel qu’ils furent assassinés. La déshumanisation par l’ultime abaissement précéda leur agonie ; aux victimes destinées à la solution finale ne fut laissée aucune lueur de noblesse humaine, rien de tout cela n’était plus reconnaissable chez les survivants, chez les fantômes squelettiques des camps libérés. Et pourtant – paradoxe des paradoxes -, c’était le vieux peuple de l’Alliance, à laquelle ne croyait plus presque aucun des intéressés, tueurs et même victimes, c’était donc très précisément ce peuple-là et pas un autre qui fut désigné, sous la fiction de la race, pour cet autre anéantissement total : le retournement, horrible entre tous, de l’élection en une malédiction, qui se moquait de toute interprétation. Il y a donc bien malgré tout une relation de la nature la plus perverse qui soit – avec les chercheurs de Dieu et les prophètes d’autrefois, dont les descendants furent ainsi sélectionnés dans la dispersion et rassemblés dans l’union de la mort commune. Et Dieu laissa faire. Quel est ce Dieu qui a pu laisser faire ? (p. 11-12) Chrétiens, nous avons trop oublié la dimension concrète, incarnée et collective du salut, pour mesurer le drame du peuple juif. Pour lui, le salut s’inscrit dans une terre et il est le salut d’un peuple à qui Dieu a fait des promesses. Si le peuple vient à disparaître, qu’en sera-t-il de ces promesses et du Dieu qui les a faites ? Et avant cela, qu’en est-il de la foi quand la bénédiction se change en la plus épouvantable malédiction ? Voilà pourquoi Hans Jonas en vient à penser que depuis Auschwitz trois attributs divins ne peuvent plus être conjugués ensemble, à savoir sa bonté, son intelligibilité et sa puissance (Sylvie Germain reprend cette problématique, op. cit., p. 25-26). Ne pouvant admettre que Dieu ne soit ni intelligible ni bon, il en vient à remettre en cause une certaine conception de sa puissance. Et de conclure : 

Dieu s’est tu. Et moi, je dis maintenant : s’il n’est pas intervenu, ce n’est point qu’il ne le voulait pas, mais parce qu’il ne le pouvait pas. Je propose, pour des raisons inspirées par l’expérience contemporaine de façon déterminante, l’idée d’un Dieu qui pour un temps – le temps que dure le processus continué du monde – s’est dépouillé de tout pouvoir d’immixtion dans le cours physique des choses de ce monde ; d’un Dieu qui donc répond au choc des événements mondains contre son être propre, non pas « d’une main forte et d’un bras tendu » – comme nous le récitons tous les ans, nous les Juifs, pour commémorer la sortie d’Égypte – mais en poursuivant son but inaccompli avec un mutisme pénétrant (p. 35). Cette méditation de Hans Jonas emprunte au courant mystique juif de
la Kabbale la conception d’un Dieu qui s’efface – se rétracte – pour créer le monde et le confier à la responsabilité de l’homme. Elle peut aider le croyant qui s’interroge devant le spectacle d’un monde qui se construit à main d’hommes dans l’injustice et engendre les incroyables souffrances qu’endure la plus grande partie de l’humanité. Devant tant de malheurs, on a envie d’affirmer comme ce philosophe : Dieu n’intervient pas car, en créant le monde, il a volontairement renoncé à exercer directement sa toute-puissance. Entré dans son repos (Gn 2, 3), il s’en est remis à l’ordre de la création et à la liberté de l’humanité qu’il a créée – et ne cesse de créer – responsable. 

Toutefois, peut-on affirmer un tel retrait sans décréter l’inexistence de Dieu ? Car si Dieu existe et si, comme Créateur, il est présent à l’humanité, comme toute
la Bible l’affirme, peut-il effectivement renoncer à sa puissance ? Dieu peut-il exister sans être constamment en action ? En définitive, peut-on vraiment affirmer que Dieu n’est pas intervenu ? 
Pour répondre à cette question, nous sommes conduits à examiner notre conception de la puissance divine, très liée à ce que nous attendons de ses « interventions ». La seule façon qu’a Dieu d’intervenir est-elle le miracle qui transgresse les lois de l’ordre créé qu’il a lui-même fixées ? L’intervention divine doit-elle être uniquement envisagée sous la forme d’une action victorieuse, mettant fin aux horreurs ? Il ne semble pas. 

Nous oublions trop facilement que Dieu non seulement crée à l’origine mais maintient à chaque instant la création dans l’existence, ou, pour le dire de façon plus parlante : si maintenant nous vivons c’est parce que Dieu, en cet instant même, nous aime et nous crée. L’existence des libertés, même quand celles-ci se manifestent dans l’absolu de la perversion, comme ce fut le cas dans les camps d’extermination, est elle-même un effet de la puissance de Dieu. L’action responsable des hommes, à qui est confiée sa création, n’est pas l’indice du retrait de Dieu mais l’un des fruits de sa puissance. Même si elle défie Dieu et dans sa perversion peut déclencher l’horreur absolue du mal, la liberté humaine ne fait pas reculer la puissance divine, elle en est une expression. Pour le sujet qui retient notre attention, il est vrai que semblables considérations peuvent paraître tout à fait déplacées à cause de leur caractère théorique. Mais des penseurs appartenant à la grande famille juive ont affirmé, eux aussi et vigoureusement, qu’on ne devait pas conclure, à partir du génocide, que Dieu s’était définitivement retiré de l’histoire. Admettre que « Dieu souffre d’une impuissance littérale et radicale, c’est-à-dire, en fait, d’une mort » c’est en quelque sorte donner raison à Hitler, pense Emil Fackenheim (voir son ouvrage publié en 1969 et traduit en français sous le titre
La Présence de Dieu dans l’histoire. Affirmations juives et réflexions philosophiques après Auschwitz, Verdier, 1980, p. 136, réédité en 1986 aux Éd. du Cerf sous le titre Penser après Auschwitz. Affirmations juives et réflexions philosophiques). Cet auteur n’hésite pas à parler de « la voix prescriptive d’Auschwitz ». Voici un extrait de ce que prescrit cette voix : 

Il est interdit aux Juifs de donner à Hitler des victoires posthumes. Il leur est prescrit de survivre comme Juifs, de peur que périsse le peuple juif. Il leur est commandé de se souvenir des victimes d’Auschwitz de peur que périsse leur mémoire. Il leur est interdit de désespérer de l’homme et de son monde et de s’évader dans le cynisme ou dans le détachement, de peur de contribuer à livrer le monde aux forces d’Auschwitz. Enfin, il leur est interdit de désespérer du Dieu d’Israël, de peur que périsse le judaïsme (citation de la page 146). La jeune philosophe juive, Éliette Abécassis, interviewée à propos de son roman L’or et la cendre (cité plus haut), refuse, sans la nommer, cette interprétation donnée par Fackenheim. Pour elle, dégager un nouveau commandement et percevoir une « voix prescriptive » à propos d’Auschwitz, c’est donner un sens positif et même fondateur aux camps de l’horreur. Elle ne peut admettre qu’une théologie tente de donner un sens à la shoah.   »Auschwitz, la shoah reste une question sans réponse. Auschwitz n’est pas la défaite de Dieu, mais celle de l’homme ; c’est le sommet de l’action diabolique de l’homme dans le monde » (Éliette Abécassis, interviewée sur France Culture le 15 février 1998 dans l’émission juive du dimanche matin).  

Sans nécessairement se référer à une voix prescriptive, on doit reconnaître que beaucoup de juifs ont continué à écouter Dieu au cours de la persécution. En pleine tourmente dévastatrice, des croyants n’ont cessé de redire leur foi à celui qui semblait les abandonner. Cette foi est aussi une manifestation de sa présence. Le témoignage de Etty Hillesum, dont je vais maintenant faire état, exprime cela de façon lumineuse. « Je vais t’aider, mon Dieu »  

Etty Hillesum est une jeune femme juive hollandaise, revenue peu à peu à la foi de ses Pères. Au cœur de la persécution, elle garde un goût extraordinaire de la vie, comme en témoignent son Journal écrit avant sa déportation (9 mars 1941 – 12 octobre 1942). Sa correspondance montre que dans les camps elle ne changea pas de point de vue, ce qui rend son témoignage encore plus précieux. Elle disparut à Auschwitz le 30 novembre 1943 . La traduction française de ces documents parut aux Éd. du Seuil : Une vie bouleversée. Journal 1941-1943 (1985), Lettres de Westerbork (1988). Face aux persécutions qui anéantissent son peuple et devaient la détruire elle-même, Etty Hillesum n’est pas scandalisée par l’impuissance de Dieu, ou, pour mieux dire, par le fait que Dieu ne met pas fin à l’enchaînement de la cruauté que provoque l’humanité dans sa liberté pervertie. De façon étonnante, – et l’on perçoit ici aussi l’incandescence de la foi juive -, elle y perçoit au contraire une invitation à la responsabilité. Voici l’extrait d’une page, écrite le 12 juillet 1942, qu’elle intitule Prière du dimanche matin : 

Ce sont des temps d’effroi, mon Dieu. [...] Pour l’instant, à chaque jour suffit sa peine. Je vais t’aider, mon Dieu, à ne pas t’éteindre en moi, mais je ne puis rien garantir d’avance. Une chose cependant m’apparaît de plus en plus claire : ce n’est pas toi qui peux nous aider, mais nous qui pouvons t’aider – et ce faisant nous aider nous-mêmes. C’est tout ce qu’il nous est possible de sauver en cette époque et c’est aussi la seule chose qui compte : un peu de toi en nous, mon Dieu. [...] Oui, mon Dieu, tu sembles assez peu capable de modifier une situation finalement indissociable de cette vie. Je ne t’en demande pas compte, c’est à toi au contraire de nous appeler à rendre des comptes, un jour. Il m’apparaît de plus en plus clairement à chaque pulsation de mon cœur que tu ne peux pas nous aider, mais que c’est à nous de t’aider et de défendre jusqu’au bout la demeure qui t’abrite en nous. [...] Il y a des gens qui cherchent à protéger leur propre corps, qui pourtant n’est plus que le réceptacle de mille angoisses et de mille haines. Ils disent : « Moi, je ne tomberai pas sous leurs griffes !  » Ils oublient qu’on n’est jamais sous les griffes de personne, tant qu’on est dans tes bras. Cette conversation avec toi, mon Dieu, commence à me redonner un peu de calme. J’en aurai beaucoup d’autres avec toi dans un avenir proche, t’empêchant ainsi de me fuir. Tu connaîtras sans doute aussi des moments de disette en moi, mon Dieu, où ma confiance ne te nourrira plus aussi richement, mais crois-moi, je continuerai à œuvrer pour toi, je te resterai fidèle et ne te chasserai pas de mon enclos (p. 166). Quand il prononça sa conférence, Hans Jonas ignorait ce texte. Après en avoir pris connaissance, il écrit : « La lecture de ces lignes fut pour moi une bouleversante confirmation, par un authentique témoignage, de mes méditations bien ultérieures, et bien à l’abri…  » (op. cit. note 12, p. 44) . – Dans cette prière extraordinaire, Dieu n’est pas mis en accusation, il n’a pas de comptes à rendre. Il a besoin de nous, de demeurer en nous, et en même temps nous sommes dans ses bras, ce qui nous fait échapper aux griffes du mal et des méchants. Quelle foi, et comme elle est susceptible de construire la nôtre quand vient l’épreuve, quand se bousculent les questions radicales ! 

Cette pensée est proche de la spiritualité juive la plus authentique qu’on retrouve chez le grand Martin Buber. Ainsi dans son petit ouvrage Les chemins de l’homme (Éd. du Rocher, Monaco, 1982, reprise d’une conférence de 1947), il rappelle l’enseignement d’un maître qui raconte une sorte de parabole. – Un jour un maître célèbre reçoit des visiteurs et, à brûle pourpoint, il leur demande : « Où est Dieu ?  » Ces visiteurs sont très surpris qu’un maître aussi célèbre puisse poser une telle question. Pour eux, en effet, Dieu qui a créé le Ciel et
la Terre se trouve partout chez lui, il est donc présent dans tout l’Univers. Et le maître de leur répliquer : « Où est Dieu ? - Il se trouve là où on le fait entrer » (voir p. 56). Un peu plus haut, Buber avait écrit :  »Dieu veut entrer dans son monde, mais c’est par l’homme qu’il veut y entrer. Voilà le mystère de notre existence, la chance surhumaine du genre humain » (p. 55). 
Extraordinaire réponse que nous trouvons aussi dans la tradition chrétienne. Dieu peut venir et être refusé. « Il est venu chez les siens et les siens ne l’ont pas reçu » (Jn 1, 11). Dieu se tient à la porte, il entre quand on lui ouvre, comme il est clairement écrit en Ap 3, 20 : « Voici que je me tiens à la porte et que je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et m’ouvre, j’entrerai chez lui et je souperai avec lui et lui avec moi… »  

Nous rejoignons la même source que celle qui fit vivre Etty Hillesum : elle a fait entrer Dieu dans sa vie et elle s’en considère responsable pour le monde. Sans se référer directement au drame qui accabla le peuple juif, le théologien chrétien Adolphe Gesché, s’interrogeant sur le salut dans la société, tire une semblable leçon : Le sort de Dieu nous est confié dans la mesure où, porteurs de Dieu dans ce monde, c’est de notre attitude que dépendra la connaissance et l’image de Dieu que les hommes se feront. Bien plus, Dieu lui-même, si l’on peut dire, ne pourra être tout à fait tout-puissant, bon, juste, sauveur vis-à-vis de tel homme, que si, à tel moment et dans telle circonstance, je suis bon et juste pour cet homme, exerce en quelque sorte à son égard la puissance de salut dont Dieu m’a fait commandement. Comme le disaient les Pères de l’Église, nous sommes les mains et les bras de Dieu (La destinée, Éd.. du Cerf, 1995, p.174). 

Dieu est discret, sa présence est silencieuse mais il n’est pas absent, car si Dieu existe il ne peut être ni absent, ni passif. S’il est bon, il ne peut pas non plus rester insensible à tant de souffrances car il est impossible de concevoir un Dieu impassible. Il ne porte pas assistance aux personnes en danger parce qu’il nous les a confiées. Mais que sommes-nous devant la puissance du mal que seul un Sauveur doit pouvoir maîtriser ? Peu de chose, mais Dieu nous fait confiance et nous invite à lui faire confiance, à notre tour, envers et contre tout.  EN GUISE DE CONCLUSION Après toutes ces voix, on a envie de se taire. Qu’ajouter ? Peut-on même conclure ? Certainement pas si faire une conclusion c’est synthétiser un dossier avant de passer à autre chose. Car un tel drame ne peut être oublié, encore moins classé, surtout quand on sait que sous d’autres formes et d’autres cieux, il continue de déchirer des peuples. 

Ce que je vais dire maintenant ne prétend donc pas boucler quoi que ce soit. Je désire seulement faire passer un souffle d’espérance sur tant de misères.

Le silence de Dieu est le plus souvent évoqué dans des situations extrêmes où, ne pouvant plus supporter ses souffrances ou celles du monde, un croyant s’interroge avec désarroi : « Comment Dieu peut-il laisser faire cela ?  » Une telle plainte, remarquons le, a des présupposés : elle est l’expression d’une foi en un Dieu qui aime et à qui toute souffrance devrait être intolérable ; elle suppose également que Dieu est susceptible d’intervenir, directement et partout, pour faire reculer le mal. Parce qu’ils souffrent, des croyants interpellent Dieu : « Pourquoi ?  » Il est surprenant de constater que ces mêmes croyants ne lui posent pas semblable question lorsque la convivialité et la générosité les rendent heureux ou quand ils ont la chance de pouvoir découvrir l’infinie richesse des peuples et les splendeurs du monde. Cette observation donne à penser que l’être humain, qui considère comme inacceptable le fait de souffrir au point qu’il peut en faire reproche au Créateur, trouve tout à fait normal de vivre, de respirer, d’être libre… Le plus souvent, ce qui est beau et bon, sa capacité d’aimer et d’être aimé ne suscitent en lui aucune admiration, aucun étonnement ni aucun pourquoi. La philosophe juive Simone Weil en fit un jour la remarque : 

Le beau aussi nous oblige à nous demander : pourquoi ? Pourquoi cela est-il beau ? Mais rares sont ceux qui sont capables de prononcer en eux-mêmes ce pourquoi pendant plusieurs heures de suite. Le pourquoi du malheur dure des heures, des jours, des années ; il ne cesse que par épuisement (« L’amour de Dieu et le malheur », publié dans Pensées sans ordre concernant l’amour de Dieu, Gallimard, 1962, p. 128-129). Ce rapprochement entre la plus grande détresse et la beauté est surprenant, mais, à y réfléchir, il n’est pas incongru. On peut d’ailleurs remarquer que lorsque Job interpelle Dieu du plus profond de sa souffrance, le Seigneur, sans lui livrer la moindre explication, le replace devant l’infinie beauté de sa création : 

Où étais-tu quand je fondai la terre ?
Qui enferma la mer à deux battants,
quand elle sortit du sein, bondissante 
Quand je mis sur elle une nuée pour vêtement
et fis des nuages sombres ses langes ?
Etc, etc… ? (Jb 38) 
Quand le malheur l’atteint, le croyant interpelle souvent Dieu, comme s’il était victime d’une injustice. Quand tout va bien, il ne se pose ni ne lui pose aucune question, comme si la santé et le bonheur lui étaient dus. L’amour, le dévouement, les beautés de l’univers et de la création artistique, les prodigieuses avancées de la science réjouissent le cœur de l’homme et contribuent à son mieux être, mais ne le reconduisent pas spontanément vers Dieu. De son propre mouvement, il ne s’interroge pas alors sur la présence discrète du Créateur qui se trouve à l’origine de ce qu’il reçoit ainsi gratuitement. Et pourtant qu’a l’homme qu’il n’ait reçu de la libéralité de Dieu ? Mais voilà, ces dons lui sont faits sans tapage et il les reçoit et en jouit sans s’en étonner. Il ne lui viendrait pas à l’idée de s’interroger pour cela sur le silence de Dieu. 

Que sont devenus aujourd’hui la louange et le sens de la gratuité ? Beaucoup d’hommes et de femmes se sentent si assurés de leur maîtrise sur le monde par les sciences et les techniques, qu’ils en sont venus à oublier que leur propre vie est un don, le fruit d’une gratuité sur laquelle ils n’ont aucune maîtrise. Parfaitement experts dans les explications sur le comment de l’univers, ils en ont oublié une question essentielle. Pourquoi  ? pourquoi la vie ? pourquoi le monde ? A cette interrogation il n’est pas de réponse car, précisément, ce qui est de l’ordre de la gratuité est irréductible aux raisons et ne peut être expliqué ; or, nous le savons, nos sociétés dites avancées ont horreur de l’inexplicable, voilà pourquoi aussi elles cachent la mort… Devant les horreurs du monde, Dieu est mis en accusation et l’espérance peut chanceler. Mais en réalité, ce qui devrait être ébranlé c’est moins notre espérance en Dieu que notre espérance en l’homme capable de déchaîner tant de souffrances. 

Dans un livre très profond, intitulé Au plaisir de croire, Albert Rouet, actuel évêque de Poitiers, évoque cette situation en faisant le lien avec notre sujet. Voici ce qu’il écrit aux pages 66-67 : Les camps de concentration du monde nazi : des millions de morts disparus dans l’acharnement à ôter toute chair à leur existence. C’est horrible, oui, insupportable. Eh bien, je vais dire où je suis vraiment scandalisé. Des génocides, les tyrans n’ont cessé d’en commettre [...] Hitler a pris la suite, utilisant, comme ses devanciers, les techniques Que lui offrait la science de son temps. Il entre dans une longue série historique dont rien, hélas, ne garantit quelle soit terminée. Il n’y a malheureusement peu de nouveauté quand on rapporte ses atrocités au total des populations. Je ne veux pas blesser, je constate. Mais justement, constatons jusqu’au bout : Hilter a été régulièrement élu, démocratiquement porté au pouvoir, reconnu par les gouvernements étrangers, appuyé par des financiers, encensé par des politiques, adulé par les tenants de l’ordre. Il est le résultat d’une immense bêtise, la bêtise des hommes, de tous les hommes, qui préfèrent leurs intérêts à la justice, leur ordre à l’honneur, leur tranquillité à tout prix, fût-ce au prix de se voiler la face devant ces « bavures » . Il n’est pire tyrannie que l’incommensurable bêtise de la tolérance aux déviances, de la soumission servile. Nombreux furent ceux qui abdiquèrent au nom du confort, au nom de la productivité, au nom du prestige, au nom de l’égoïsme. Là encore, je ne vois rien qui inculpe Dieu. N’a-t-il pas, lui-même, pris place parmi le victimes ? Voir le Crucifié devrait suffire à ouvrir les yeux sur ce que l’homme peut faire à un homme : « tout ce qu’il veut » . 

Ces faits ne me font pas douter de Dieu, mais, radicalement, de l’homme. Donc de ses évidences, de ses certitudes, de tous ces mots à majuscule qui embellissent ses prosopopées et ses incantations. En quel homme ne sommeille pas un risque-tout, ou un tyranneau ? Cet homme est la plus grande cause de mon doute. Et tant de compromissions, et tant de trahisons… Finalement on est obligé de reconnaître que l’homme est un être peu fiable. Vos voisines, les Sœurs du Carmel de
la Paix à Mazille, ont écrit à ce sujet et dans le même sens un texte assez bref mais d’une grande densité. Elles aussi s’interrogent : 

Silence de Dieu ou démission des hommes ? [....] « Ils ont des yeux et ne voient pas, des oreilles et n’entendent pas » (Jr 5, 21) : toute
la Bible n’exprime-t-elle pas la longue plainte d’un Dieu blessé de notre surdité ?  » (« Le silence de Dieu », Imagine n°8, 1997, p. 44-47, citation de la p. 46.) 
Cette blessure de Dieu, nous pouvons la contempler dans la passion de son Fils, et, pour nous chrétiens, telle est en définitive la source de notre espérance : Dieu lui-même est descendu en enfer, non pas l’enfer qu’il aurait créé pour les réprouvés s’il en est, mais l’enfer que des hommes ne cessent d’entretenir pour y engloutir des millions de personnes. Le Fils de Dieu a connu cet enfer et Dieu l’a ressuscité, non par favoritisme mais comme premier-né d’une multitude de frères. Ce message n’est pas seulement pour demain mais pour aujourd’hui. Si, comme chrétiens et baptisés, nous prétendons avoir part à la vie du ressuscité, il nous revient de vivre ce don en l’inscrivant non seulement dans des mots, ceux de notre confession de foi, mais dans des conduites et des actes qui, ici-bas font reculer le mal et triompher la vie. 

Bernard REY, o.p.
Chalon sur Saône, 28 avril 1998

Benoît XVI met le Liban sous la protection de la Vierge Marie

15 février, 2007

du site Zenith

Benoît XVI met le Liban sous la protection de
la Vierge Marie 

Le pape appelle au rejet « unanime » de la violence

ROME, Mercredi 14 février 2007 (ZENIT.org) – Benoît XVI a placé le Liban sous la protection de
la Vierge Marie, à la nouvelle de l’attentat terroriste contre deux minibus survenu hier matin, dans la banlieue Nord de Beyrouth. Le pape appelle les factions à renoncer à la violence.

Benoît XVI a fait parvenir, par l’intermédiaire du cardinal secrétaire d’Etat Tarcisio Bertone, un télégramme de condoléances au patriarche d’Antioche des Maronites, le cardinal Nasrallah Pierre Sfeir.

« En confiant à la miséricorde divine ceux qui ont péri tragiquement, le Saint-Père invoque la protection maternelle de
la Vierge Marie sur l’entière nation libanaise », dit le télégramme.

Le pape « adjure le peuple libanais et ses dirigeants afin qu’ils rejettent unanimement la violence et sachent retrouver en ce moment dramatique les raisons d’un sursaut en faveur de l’unité nationale et du bien commun ».

Le pape a été, dit le télégramme « profondément peiné par le grave attentat qui a touché le Liban ».

Benoît XVI demande au cardinal Sfeir d’exprimer en son nom aux blessés et aux familles des victimes « sa proximité spirituelle et sa prière ».

Les terroristes se sont attaqués aux passagers de deux bus venant de la montagne et descendant vers Antélias. Les deux bus ont sauté à 10 minutes d’intervalle. Les premières images diffusées par les media locaux étaient particulièrement insupportables, un des bus ayant été littéralement « décapité ». 

 

 

EUROPE/PORTUGAL – Après le ‘oui’ à la dépénalisation de l’avortement, les évêques convoquent une Assemblée extraordinaire pour analyser les résultats du référendum

15 février, 2007

du « Agence Fides »

EUROPE/PORTUGAL – Après le ‘oui’ à la dépénalisation de l’avortement, les évêques convoquent une Assemblée extraordinaire pour analyser les résultats du référendum 

Lisbonne (Agence Fides) – Les évêques portugais ont convoqué une Assemblée extraordinaire pour vendredi 16 février, dans laquelle ils analyseront les résultats du référendum sur l’avortement de dimanche 11 février. Au référendum le oui à l’avortement l’a emporté, mais cela ne sera pas contraignant parce que le quota nécessaire des votants n’a pas été atteint. Seulement 43,6 pour cent des personnes ayant droit de vote se sont présentées aux urnes. 59,25 pour cent d’entre eux ont voté oui à l’avortement, tandis que 40,75 pour cent ont choisi le non. Malgré l’énorme abstention, le Premier Ministre, José Sócrates, dont le gouvernement à la majorité absolue au Parlement, a affirmé que « l’avortement cessera d’être un crime dans les dix premières semaines de gestation, grâce au triomphe du oui au référendum ».
Mgr Jorge Ortiga, Archevêque de Braga et Président de la Conférence Episcopale Portugaise, dans plusieurs déclarations à la presse, a affirmé qu’il était nécessaire d’analyser en profondeur les résultats du référendum. « Le résultat n’est pas décisif et l’Eglise considère que la question de la vie par sa nature ne devrait pas être traitée par référendum, parce que le mal ne peut se changer en bien par le vote d’une majorité. L’Eglise continuera à être un instrument de dénonciation prophétique et de solidarité active ».
L’évêque de Viana do Castelo, Mgr José Pedreira, a suggéré que l’on revoie le code pénal qui actuellement règle ce type de sujets. Le résultat final « n’est pas contraignant » et pour cela la voie à suivre devrait être la révision de la loi qui actuellement le règle, a-t-il affirmé. De même l’évêque émérite de Leira-Fátima, Mgr Serafim Ferreira da Silva, a affirmé que le résultat du référendum sur la légalisation de l’avortement ne “signifie pas la fin de la lutte en faveur de la vie humaine”. (RG) (Agence Fides 14/2/2007; lignes 20, mots 291) 

« Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? »

15 février, 2007

du site EAQ comentaire au évangile du jour – 15.2.07

Paul VI, pape de 1963-1978

« Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? »

Je dois proclamer son nom : Jésus est « le Christ, le Fils du Dieu vivant » (Mt 16,6). C’est lui qui nous a révélé le Dieu invisible, c’est lui qui est « le premier-né de toute créature », c’est « en lui que tout subsiste » (Col 1,15.17). Il est le maître de l’humanité et son rédempteur, il est né, il est mort, il est ressuscité pour nous.

Il est le centre de l’histoire du monde ; il nous connaît et nous aime ; il est le compagnon et l’ami de notre vie, « l’homme de la douleur » (Is 53,3) et de l’espérance ; c’est lui qui doit venir, qui sera finalement notre juge et aussi, nous en avons la confiance, notre vie plénière et notre béatitude.

Je n’en finirais jamais de parler de lui ; il est la lumière, il est la vérité ; bien plus, il est « le chemin, la vérité et la vie » (Jn 14,6). Il est le pain, la source d’eau vive qui comble notre faim et notre soif. Il est notre berger, notre chef, notre modèle, notre réconfort, notre frère. Comme nous, et plus que nous, il a été petit, pauvre, humilié, travailleur, opprimé, souffrant.

Mon cœur T’aime

14 février, 2007

du site du Liban  »Marc Charbel » 

Mon cœur T’aime

Mon cœur T’aime,

Aussi Te désire-t-il,

Te cherche-t-il en pleurant.

Tu as orné le ciel d’étoiles,

L’air de nuages,

La terre de lacs,

De fleuves et de riants jardins ;

Mais mon âme T’aime,

Toi seul,

Et non le monde pour si beau qu’il soit.

C’est Toi que je désire, Seigneur.

Je ne puis oublier Ton regard tranquille et doux ;

Je T’en supplie avec des larmes :

Viens, entre chez moi,

Purifie-moi de mes péchés.

Tu regardes ici-bas du haut de Ta gloire ;

Tu sais bien la ferveur du désir de mon âme.

Ne m’abandonne pas,

Exauce Ton serviteur qui crie comme le prophète David :

Pardonne-moi, mon Dieu, selon Ta grande miséricorde.

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STARETZ SILOUANE

Russie, 1866-1938

LA FOI AU DÉFI – WALTER KASPER

14 février, 2007

d’en théologien très connu, et que j’ai connu : 


LA FOI AU DÉFI  WALTER KASPER

L’incroyance a rarement aussi bien maîtrisé l’art du camouflage qu’à notre époque où règne une confusion babylonienne.Voici que l’incroyance a le visage de la piété, sous prétexte d’ouverture, de tolérance et d’engagement.

L’homme religieux admet comme postulat que la réalité sensible et perceptible n’est pas l’essentiel du réel, ou du moins qu’elle n’est pas la seule réalité… ( Alors que ) la conscience contemporaine n’admet pour seule réalité que la réalité tangible, matérielle et économique.

Au cours des guerres de religion qui suivirent le schisme au XVIème siècle, la société médiévale se disloqua complètement. La religion chrétienne avait cessé de jouer son rôle de référence, et n’assurait plus sa fonction unificatrice.

Les lumières ont cherché à fonder la dignité de l’homme, ainsi que l’ordre et la paix sur terre, sur la base de la raison humaine, considérée comme l’épicentre, le critérium absolu, l’instance suprême à laquelle tout et tous, jusqu’à la foi elle-même, se doivent de rendre compte…
La religion ne pouvait donc qu’être le fait que de « l’imposture des clercs »…

Parvenu à sa maturité, l’homme doit être capable de résoudre ses problèmes par lui-même, et, comme le disait Sigmund Freud, se passer d’appui consolateur.
critique de la « modernité »

Il fallait, pour Nietzsche, que Dieu soit mort, afin que le surhomme puisse exister. Mais le surhomme a-t-il encore quelque chose d’humain ?

L’indifférentisme est bien plus pernicieux que l’athéisme militant, pour lequel Dieu continue de poser problème et reste un adversaire à combattre…
Dieu est passé sous silence, bien plus encore qu’il n’est proclamé mort.
critique de la modernité

Quiconque exclut catégoriquement toute certitude première se trouve en contradiction avec soi-même et se fabrique une immunité on ne peut plus primaire, contre toute critique…
L’homme ne saurait revenir sur l’opposition entre le oui et le non, le vrai et le faux, le bien et le mal, sous peine de devoir renoncer à lui-même.

Croire, c’est admettre une chose et la tenir pour vraie sur la foi du témoignage d’un tiers.

La foi est l’audace d’exister.
Cité par

L’acte de foi et le contenu de la foi sont indissociables l’un de l’autre.
Le contenu n’existe que dans l’accomplissement vivant de la foi; l’accomplissement vivant de la foi dépend en retour du contenu…

La foi… renoncement à toutes les certitudes, retour sur soi… élan audacieux qui vous pousse vers l’inconnu… chemin à parcourir… enracinement dans ce que l’on ne possède pas encore… audace qui ambitionne tout et qui exècre la petitesse et la mesquinerie.
La foi n’est pas un point de vue arrêté et établi une fois pour toutes.

Ou l’homme est en mesure de se doter d’un fondement ultime, ou alors il reconnaît un absolu, il s’incline devant une fin dernière, qui ne peut être que Dieu lui-même.

L’homme découvre donc de manière intuitive, éclatante, évidente et nécessaire, que la vérité de Dieu est une vérité sur lui-même.

Si Dieu n’a plus rien à voir avec le monde et avec les préoccupations des hommes… avec la réalité de la création, la théologie de l’histoire du salut et la conception existentielle de la foi ne sont plus que gnose, et, suspectes de projection et d’illusion…
En reconnaissant que l’univers est création, on admet en revanche que le monde de Dieu est plus que le monde des hommes, même s’il est là pour l’homme.

Le récit de la création ne s’achève pas sur l’ordre de dominer le monde, mais sur l’instauration d’un culte… Ainsi la liberté humaine ne se dissipe-t-elle pas dans l’usage et la jouissance des biens matériels.
Car elle est gratuite, et trouve son accomplissement dans la gratuité, dans le jeu, les loisirs, l’Art, la fête et la liesse.

Dans notre monde désaxé et dénaturé, la liturgie demeure l’espace de liberté par excellence, où l’homme peut respirer et se ressourcer.

Ce ne sont ni les structures, ni l’ordre préexistant, ni tel ou tel autre mécanisme quelconque qui sont en cause; la faute est mienne. « Contre toi, toi seul, j’ai péché » ( PS 51, 6 ).
Le verset traduit et la sincérité, et le courage de reconnaître la faute et d’en assumer la responsabilité. Il exprime la clairvoyance de l’homme qui, en tant que personne, est bien plus qu’un faisceau de fonctions ou un réseau de connexions sociales.

Dés lors que l’on n’ose plus parler de faute, de péché, ni prêcher la conversion, le message du Salut et de
la Rédemption n’est plus qu’un discours pieux mais vain, qui n’exerce plus qu’une fonction tranquillisante.

Le christianisme prend le problème du mal très au sérieux, et, ce faisant, il le relativise; il ne baisse pas les bras, ne se laisse pas gagner par le défaitisme… La lumière que
la Rédemption projette sur l’univers est la seule chose qui nous protège du désespoir face au problème du mal…

L’homme est « esprit dans le monde »… C’est pourquoi il est, à notre connaissance, le seul être capable d’insatisfaction, de déception, de frustration…
Rien en ce monde n’est assez grand et assez vaste pour combler la profondeur, la hauteur et l’étendue du coeur de l’homme…
L’amour humain n’est pas infini. Il prend fin, au plus tard, avec la mort…
La nature de l’homme est donc paradoxale : il se dépasse en soi. Il aspire, de par sa nature même, à une perfection qu’il ne peut se donner lui-même.

L’homme se situe donc à mi-chemin entre Prométhée et Sisyphe, habité par une folle ambition en même temps que par une extrême pusillanimité.

La profession de foi en
la Trinité… signifie que Dieu n’est pas un Dieu solitaire et monomane; il est au contraire lui-même un dialogue, l’accomplissement en soi de l’amour librement donné. Il est en soi communion…
Le mystère de
la Trinité signifie en effet que l’on passe d’une conception du monde dominée par le primat de l’existence en soi de la substance, à une conception du monde placée sous le signe de la personne et de la relation.
Pour le chrétien, la réalité première n’est pas la substance, mais la personne, qui n’est concevable que dans l’échange désintéressé du don et du recevoir.
Le monothéisme chrétien ne signifie pas une unité figée, monolithique, uniformisante et tyrannique, qui exclut, absorbe ou étouffe toute autre forme d’être. Cette unité là ne serait qu’indigence.
L’unité divine est au contraire surabondance… offrande… don…
Elle est l’unité qui rassemble au lieu d’exclure, elle est partage et réciprocité dans l’amour…

Les « lieux de l’être », ce ne sont ni le pouvoir ni le faste, mais le service et l’humilité, et là sont aussi la constance et la pérennité.

WALTER KASPER, La foi au défi, fin 

Commission Épiscopale Canadienne de L’œcuménisme

14 février, 2007
Commission Épiscopale Canadienne de L’œcuménisme 

 2000/10/13 

  

Ce document a été préparé en collaboration avec des membres de la communauté juive ainsi que des représentants de
la Consultation canadienne entre juifs et chrétiens*

Proclamer un Jubilé
*Ce sera votre jubilé :
chacun de vous rentrera dans ses terres et dans sa famille (Lev 25,10).

Comme membres de l’Eglise catholique, nous célébrons cette année un « grand Jubilé », soulignant ainsi le 2000e anniversaire de la naissance du Christ. Le Lévitique met en lumière les engagements d’un tel jubilé : réfléchir sur notre réalité communautaire, retourner aux origines de notre foi et renouveler l’expérience même de foi. Le climat de jubilation qui nous anime et nous entoure est une invitation à reprendre notre engagement à suivre Jésus-Christ avec plus de courage et de cohérence(1)1.

Jésus de Nazareth est issu du peuple juif et il a été enraciné dans la tradition de Moïse et des prophètes. Quoique son enseignement ait eu un caractère de profonde nouveauté, il arrive souvent au Christ de prendre position à partir des enseignements des Ecritures hébraïques et d’employer les méthodes des rabbins de son époque. « Jésus était et est toujours resté un Juif » (2)2. Les racines juives de Jésus et le fait qu’il fut pleinement un homme de son temps et de son milieu ne peuvent que « souligner soit la réalité de l’Incarnation, soit le sens même de l’histoire du salut, comme il nous a été révélé dans
la Bible » (3)3. Plus nous côtoierons le judaïsme, particulièrement dans ses traditions, mais également dans sa réalité vécue, mieux nous connaîtrons Jésus.

Un temps pour se souvenir
La célébration de l’avènement du Christ invite véritablement au souvenir – souvenir de deux mille ans qui englobent l’histoire de la communauté des chrétiens, depuis ses débuts au sein de la communauté juive à Jérusalem, à travers l’évolution dramatique qui est survenue alors que l’Eglise a pris racine parmi les Gentils aux cultures différentes, jusqu’à sa situation présente comme communauté de foi à l’échelle du monde. Toutefois, pour exprimer la perception qu’ils ont d’eux-mêmes, les chrétiens ne peuvent pas écarter la présence et l’inspiration continues de la tradition juive. Même, « il importe (…) que les chrétiens cherchent à mieux connaître les composantes fondamentales de la tradition religieuse du judaïsme et qu’ils apprennent par quels traits essentiels les juifs se définissent eux-mêmes dans leur réalité religieuse vécue » (4)4. Le peuple juif est « cher à Dieu », son élection et sa mission sont toujours valables et il joue un rôle capital dans l’histoire religieuse de l’humanité.

Puisque l’Eglise a repris du judaïsme la pratique de l’année du Jubilé, la présente année ne devrait-elle pas être l’occasion de poser un jalon supplémentaire pour se rapprocher du peuple juif ? En cette année, ne devrions-nous pas entreprendre des actions concrètes menant à de nouveaux rapports marqués par la compréhension, la paix et le respect mutuel ? En continuant de guérir les blessures qui séparent les communautés juive et chrétienne, nous contribuerons à guérir les blessures du monde, ce que le Talmud décrit comme une action nécessaire au développement du « royaume du Très-Haut ».

Nos liens spirituels communs
L’Eglise du Christ découvre son « lien » avec le judaïsme en « scrutant son propre mystère » (5)5. Au moyen des Ecritures, mais aussi par la théologie et la liturgie, l’Eglise maintient un lien vital avec la religion juive. Lors de sa visite à
la Synagogue de Rome, en 1986, le pape Jean Paul II a dit : « La religion juive ne nous est pas ‘extrinsèque’ mais, d’une certaine manière, elle est ‘intrinsèque’ à notre religion. Nous avons donc avec elle des rapports que nous n’avons avec aucune autre religion. Vous êtes nos frères préférés et, d’une certaine manière, on pourrait dire nos frères aînés ».

Juifs et chrétiens font de
la Bible la substance même de leur liturgie. La prière des Heures et autres textes liturgiques ont leurs pendants judaïques, de même que les formules précises de nos prières les plus chères. La prière eucharistique, qui est au centre même de notre culte, s’inspire de la grande berakhot, ou prière de bénédiction de la tradition juive. Il nous importe d’apprécier les richesses de notre foi pour lesquelles nous sommes redevables au judaïsme et de proclamer en quoi nous éclaire une connaissance de la liturgie juive et des commentaires juifs sur l’Ecriture.

En cherchant à connaître les membres de la communauté juive, nous voulons mieux comprendre leur histoire et leurs traditions, sans pour autant prendre le relais. Il y a beaucoup à apprendre de la participation à des festivités juives, sauf qu’il faut prendre garde de faire comme si on entendait s’approprier ou reconstituer des événements de l’histoire juive. La cohérence et la signification des mots et des symboles tiennent de l’ensemble d’une tradition ; la distorsion ne s’insère que lorsque ceux-ci sont simplement importés dans une autre tradition.

Les ambiguïtés d’une histoire commune
L’Eglise primitive et le judaïsme rabbinique ont tous les deux pris forme à peu près à la même époque, s’enracinant tous les deux dans le judaïsme biblique. En dépit et même en raison de leurs liens serrés, la séparation initiale du Ier siècle a pris l’apparence d’une rivalité, puis d’une aliénation et enfin d’une hostilité séculaire. Quoique « l’histoire des rapports entre juifs et chrétiens ait été tumultueuse » (6)6, « les liens spirituels et les relations historiques rattachant l’Eglise au judaïsme condamnent comme opposée à l’esprit même du christianisme toute forme d’antisémitisme et de discrimination… » (7)7. Les enseignements des papes récents ont fait valoir le caractère profondément non-chrétien de l’antisémitisme, depuis l’énoncé de Pie XI à l’effet que « spirituellement, nous sommes des sémites (9)»8 jusqu’à la déclaration de Jean Paul II affirmant que « l’antisémitisme est sans justification aucune et absolument condamnable (9)»9 .

A propos de l’accusation de « déicide » (responsabilité de la mort de Jésus), qui avait été un facteur majeur dans l’histoire des relations « tumultueuses » entre juifs et chrétiens, le Concile Vatican II affirme clairement que : « … ce qui a été commis durant sa Passion ne peut être imputé ni indistinctement à tous les juifs vivant alors, ni aux juifs de notre temps » (10)10. Selon l’enseignement de l’Eglise catholique, Jésus s’est soumis en toute conscience à la mort à cause des péchés du monde. C’est donc dire que l’accusation de déicide n’a aucun fondement théologique ou biblique. Cette calomnie ne devrait plus jamais être propagée et « les juifs ne doivent pas, pour autant, être présentés comme réprouvés par Dieu ni maudits » (11)11
. De plus, l’enseignement de
la Déclaration sur la liberté religieuse du Concile établit clairement que la foi est un don gratuit de Dieu qui exclut toute forme de contrainte.

Appel à la réconciliation
Le 12 mars, lors du premier dimanche de Carême de l’année jubilaire, le pape Jean Paul II a amené l’Eglise catholique à demander pardon pour les péchés de ses membres envers le peuple de la première Alliance, Israël(12)12. En situant la confession des péchés dans un contexte liturgique, le pape a voulu montrer par là le sens profond de cet acte : la purification de la mémoire et la réconciliation. Au cours de son récent pèlerinage, Jean Paul II est devenu le premier pape à prier devant le Mur occidental, l’emplacement le plus sacré du judaïsme. Il y a inséré une prière écrite de pardon. La prière est au cœur du repentir et de la réconciliation auxquels nous sommes appelés.

L’appel à la réconciliation est partie essentielle du message de Jésus. Il s’agit d’un élément premier pour comprendre l’œuvre de Dieu dans le monde, de même que la mission de l’Eglise de participer à cette œuvre. « Tout cela vient de Dieu, qui nous a réconciliés avec lui par le Christ et qui nous a confié le ministère de cette réconciliation. Car dans le Christ, c’était Dieu qui se réconciliait le monde…, qui a mis sur nos lèvres le message de réconciliation » (2 Co 5,18-20). Selon le pape Paul VI, l’Evangile doit influencer et même bouleverser les valeurs humaines, les points d’intérêt, les lignes de pensées et les modèles de vie qui ne sont pas en harmonie avec
la Parole de Dieu et le dessein de salut. Le témoignage chrétien consiste à « porter
la Bonne Nouvelle dans tous les milieux de l’humanité et, par son impact, transformer du dedans et rendre neuve l’humanité elle-même… » (13)13. Ainsi, l’engagement chrétien à une vie de réconciliation aura des répercussions non seulement sur les rapports personnels mais également sur l’ensemble de l’humanité.

La réconciliation commence par le repentir, un engagement ferme à se détourner des sources de division et des attitudes d’ostracisme. Le repentir peut survenir par suite d’une intuition subite ou d’un éveil progressif à la compréhension des choses. Dans un cas comme dans l’autre, il en découlera un changement de vie, un abandon complet d’attitudes et de comportements antérieurs. L’Ecriture nous rappelle que le souvenir est au cœur de notre fidélité à l’alliance de Dieu : « C’est lui le Seigneur, qui est notre Dieu ; ses jugements s’exercent sur toute la terre. Souvenez-vous éternellement de son Alliance » (1 Ch 16,14-15). La parabole de l’enfant prodigue (Lc 15,11-24) souligne l’influence déterminante du souvenir dans la dynamique du repentir. N’est-ce pas là la forme de repentir à laquelle nous sommes appelés au moment d’un jubilé ?

Mesures pratiques
Depuis quelques années, l’Eglise en est venue à reconnaître que Dieu appelle à une transformation profonde de nos relations avec le judaïsme et le peuple juif. En cette année jubilaire, comment exprimer notre engagement en cette matière ?
La pri re : Vu notre patrimoine spirituel commun, chrétiens et juifs pourront convenir de prier ensemble en certaines occasions. La pri re en commun, fid le aux deux traditions, pourrait servir de stimulant puissant pour la connaissance mutuelle et la réconciliation.

Visites et activités sociales : On pourrait susciter la compréhension en visitant, ensemble ou séparément, lieux de culte, écoles, musées et autres endroits du m me genre. Des activités sociales communes seraient de bonnes occasions de rencontrer des voisins juifs.

Echanges : Des échanges en groupes et des rencontres domicile o les participants discuteraient de divers sujets ou th mes dans un esprit d’ouverture, de candeur et d’amitié pourraient constituer une mesure concr te favorisant la compréhension. Voil le début d’un cheminement dans lequel nous espérons nous engager avec respect.

Etude de documents ecclésiaux : Les organismes diocésains et paroissiaux, les écoles et surtout les séminaires pourraient prévoir des programmes d’étude et de mise en uvre de Nostra Aetate et des documents officiels subséquents. La saison liturgique du Car me, en raison de l’accent mis sur le repentir et la réconciliation, semble un temps éminemment propice l’organisation de tels programmes.

Prédication et enseignement : Le but de la prédication et de l’enseignement consiste présenter les juifs et le juda sme d’une mani re objective, libre de préjugés et ménageant les susceptibilités, dans un climat de pleine conscience du partage d’un patrimoine de foi commun.

Imprimés et médias : Les textes scolaires, les livres de pri res et de chants doivent refléter le contenu et l’esprit de l’enseignement de l’Eglise. Notons particuli rement la tradition juive de ne pas prononcer haute voix le Saint Nom de Dieu écrit avec les lettres YHWH ou le mot Yahweh. Ainsi, lorsque le Nom apparaît dans les traductions bibliques ou des cantiques, il serait opportun de le remplacer par le vocable « le Seigneur », « l’Eternel » ou « Dieu ».

Coopération en mati re sociale : Fondées sur
la Parole de Dieu, les traditions juive et chrétienne sont bien conscientes de la valeur unique de la personne humaine. Dans la mesure du possible, on doit favoriser la coopération en mati re d’entreprises sociales vouées au bien- tre et la moralité publics, surtout quand il s’agit de sujets comme la paix, la justice, les droits de la personne et la dignité humaine. Le fait de prendre part des activités commémorant l’Holocauste (
la Shoa) pourrait aider favoriser une juste compréhension de ces questions et promouvoir un engagement commun des chrétiens et des juifs en ce domaine.

Un avenir plein d’espoir
A
la Pentecôte, les premiers disciples de Jésus se sont sentis tout à coup secoués, renversés même, sous l’effet des dons de l’Esprit (Ac 2,4). Aux dissensions de la tour de Babel a succédé la réalité étonnante de l’unité dans l’Esprit franchissant toutes sortes de langues et de cultures. Aujourd’hui encore, nous sommes appelés à reconnaître les merveilles divines à travers la diversité linguistique et culturelle.
En tant que descendants d’Abraham, juifs et chrétiens sont appelé à sanctifier le monde (Gen 12,2s.). Cette promesse et cet appel faits à Abraham invitent à s’engager ensemble à promouvoir la paix et la justice parmi les peuples. Selon le pape Jean Paul II : « Juifs et chrétiens partagent un immense patrimoine spirituel qui trouve sa source dans l’auto-révélation de Dieu. Nos enseignements religieux et nos expériences spirituelles exigent de nous que le mal soit défait par le bien… Pour nous, se souvenir signifie prier pour la paix et la justice et nous engager pour leur cause » (14)14.

Notes
* Texte français du Bureau pour l’œcuménisme de
la CECC. [Publié par
La Documentation catholique, 3 décembre 2000, n. 2237.]
1 Le Concile Vatican II a profondément modifié l’attitude de l’Eglise envers le judaïsme par sa déclaration sur les relations avec les religions non-chrétiennes, Nostra Aetate. Cette orientation s’est poursuivie et affirmée grâce à l’autorité des documents post-conciliaires produits par
la Commission pour les relations religieuses avec le judaïsme : Orientations et suggestions pour l’application de
la Déclaration conciliaire Nostra Aetate (n. 4), (1974) ; Notes pour une correcte présentation des juifs et du judaïsme dans la prédication et la catéchèse de l’Eglise catholique, (1985) ; Nous nous souvenons : une réflexion sur
la Shoa, (1998).
2 Notes, 12.
3 Notes, 12.
4 Orientations, préambule.
5 Nostra Aetate, 4.
6 Nous nous souvenons, III, 1.
7 Orientations, préambule.
8 Discours à un groupe de pèlerins, septembre 1938,
La Documentation catholique, 1938, col. 1460.
9 1er novembre 1997.
10 Nostra Aetate, 4.
11 Nostra Aetate, 4. Lorsqu’il s’est adressé aux leaders juifs à Mainz, en Allemagne, le 17 novembre 1980, le pape Jean Paul II a reconnu que l’Alliance de Dieu avec le peuple juif n’a jamais été révoquée, rappelant alors l’affirmation de saint Paul dans sa lettre aux Romains (11, 29).
12 Le 7 mars, cinq jours avant la célébration liturgique à la basilique Saint-Pierre,
la Commission internationale de théologie a rendu public un document intitulé « Mémoire et réconciliation : l’Eglise et les fautes du passé », qui « précise les raisons, les conditions et la nature exacte des demandes de pardon pour les fautes du passé ». Une section du document porte spécifiquement sur les relations entre les chrétiens et les juifs. On précise que les relations constituent « un des aspects qui exigent un examen de conscience particulier ».
13 Evangelii nuntiandi, 18.
14 Yad Vashem, le 23 mars 2000. 

Le teste de la catéchèse du Pape 14.2.07

14 février, 2007

Le teste de la catéchèse du Pape 14.2.07 (traduction)

Chers frères et soeurs, aujourd’hui nous sommes arrivés au terme de notre parcours entre les témoins du christianisme naissant que les écrits néo- testamentaires mentionnent. Et nous employons la dernière étape de cette première parcours pour dédier à notre attention aux beaucoup figures féminines qui ont déroulé un effectif et précieux rôle dans la diffusion de l’Évangile. Leur témoignage ne peut pas être oublié, conformément à combien à de Jésus même eut à dire de la femme qui lui graissa le chef peu avant
la Passion : « En vérité je vous dis, partout ou sera proclamé cet évangile, dans le monde entier, on redira aussi, à sa mémoire ce qu’elle vient de faire » (Mt 26.13 ; Mc 14,9). Les Seigneur que ces témoins de l’Évangile, ces figures qui ont donné
une contribution pour qu’il croissait la foi dans Lui, soient connus et leur mémoire soit vivante dans l’Église. Nous pouvons historiquement distinguer le rôle des femmes dans le Christianisme primitif, pendant la vie terrestre de Jésus et pendant les événements de la première génération chrétienne. Jésus certainement, nous le savons, choisit entre ses disciples douze hommes comme Pères du nouvel Israël, il lui choisit parce que « ils étaient avec lui et même pour les envoyer à prêcher » (Mc 3,14-l5). Ce fait est évident, mais, outre les Douze, colonnes de l’Église, pères du nouveau le peuple de Dieu, sont choisis dans le nombre des disciples même beaucoup de femmes. Seulement très brièvement je peux faire signe à celles qu’on trouve sur le chemin de Jésus même, en commençant avec la prophétesse Anne (cfr Lc 2.36-38) jusqu’à
la Samaritaine (cfr Jn 4.1-39), à la femme syrophénicienne (cfr Mc 7.24-30), à l’hémorroïsse (cfr Mt 9.20-22) et à la pécheresse pardonnée (cfr Lc 7.36-50). On ne réfère même pas a le deux protagonistes de quelques efficaces paraboles, à exemple alla ménagère qui fait le pain (Mt 13,33), alla femme qui perd la drachme (Lc 15.8-10), a la veuve qu’importune le juge (Lc 18.1-8). Plus significatives pour les nôtre argue sont ces femmes qui ont déroulé un rôle active dans le cadre de la mission de Jésus. En premier lieu, la pensée va naturellement aux Vierge Marie, qui avec sa foi et son oeuvre maternelle collabora en mode unique à nos Rédemption, beaucoup qui Elisabeth put  la proclamer « bénie entre les femmes » (Lc 1,42), en ajoutant : « charmée celle qu’il a cru » (Lc 1,45). Devenue disciple du Fils, Marie manifesta à Cana la totale confiance dans Lui (cfr Jn, 2,5) et il le suivit fin sous
la Croix, où reçut d’Lui une mission maternelle pour tous ses disciples de chaque temps, représentés de Jean (cfr Jn 19.25-27). Il y a ensuite des diverses femmes, qu’à divergé le titre gravitèrent autour de la figure de Jésus avec des fonctions de responsabilité. En elles sont exemple éloquent les femmes qui suivaient Jésus pour l’assister avec leurs substances et dont Luca nous transmet quelques noms : Marie
la Magdaléenne, de Jeanne, de Suzanne et de « beaucoup d’autres » (cfr Lc 8.2-3). Ensuite les Évangiles nous informent que les femmes, contrairement aux Douze, n’abandonnèrent pas Jésus dans maintenant de
la Passion (cfr Mt 27,56.61 ; Mc 15,40). Entre eux elle se détache en particulier
la Magdaléenne, qui pas seulement assista à
la Passion, mais fut même les première témoins et la témoin du Ressuscité (cfr Jn 20,1.11-18). Vraiment à Marie de Magdaléenne San Tommaso d’Aquino réserve la singulière qualifie d’ « apostola »  des apôtres » (apostolorum apostola), en lui dédiant ce beau commente : « Comme une femme il avait annoncé au premier homme des mots de mortes, ainsi une femme pour première annonça aux apôtres des mots de vie » (Super Ioannem, et. Cai, § 2519). Même dans le domaine de l’Église primitive la présence féminine est pas du tout secondaire. Nous n’insistons pas sur les quatre filles innominé du « diacre » Filippo, de résidents à Césarienne Maritime et de toutes douées, comme il dit Saint Luc, du « don de la prophétie », c’est-à-dire de la faculté d’intervenir publiquement sous l’action de l’Esprit Saint (cfr Ac 21,9). La brièveté de la nouvelle ne permet pas de déductions plus précises. Plus plutôt nous devons Saint Paul une plus vaste documentation sur la dignité et sur le rôle ecclésiale de la femme. Il part du principe fondamental, selon lequel pour les baptisés pas seulement « il n’y il a plus né juif né grec, né esclave, né libre », mais même « né mâle, né femelle ». Le motive est que « tous nous sommes un seul en Christ Jésus » (Gal 3,28), c’est-à-dire tous unis dans la même dignité de fond, bien que chacun avec des fonctions spécifiques (cfr 1 Cor 12.27-30). L’Apôtre admet comme quoi normal qui dans la communauté chrétienne la femme puisse « prophétise » (1 Cor 11,5), c’est-à-dire se prononcer ouvertement sous l’influence de l’Esprit, pourvu que cela soit pour les édification de la communauté et du fait en mode digne. Par conséquent la suivante, bien connue, les exportation à que « les femmes dans les assemblées se taisent » (1 Cor 14,34) va plus plutôt relativisée. Le conséquent problème, beaucoup discuté, de la relation entre le premier mot – les femmes peuvent prophétise dans l’assemblée – et l’autre – ils ne peuvent pas parler -, de la relation entre ces deux indications, apparemment contradictoires, nous les laissons aux exégète. Il n’est pas de discuter ici. Mercredi passé nous avons déjà rencontré la figure de Prisca ou de Priscille, épouse d’Aquila, qui en deux cas est surprenante ment mentionnée avant le mari (cfr Ac 18.18 ; Rm 16,3) : l’une et l’autre de toute façon sont explicitement qualifiés de Paul comme son sun-ergoús « collaborateur » (Rm 16,3). Quelques autres reliefs ne peuvent pas être négligés. Il faut prendre acte, par exemple, que la brève Lettre à Philémon en réalité est adressée de Paul même à une femme de nom « Apphia » (cfr Phm 2) des Traductions latines et syriaque de le teste grec ajoutent à ce nom « Apphia » l’appellation de « soror très chère » (ibid.) et on doit dire que dans la communauté de Colosses il devait occuper une place de relief ; en tout cas, elle est l’unique femme mentionnée de Paolo entre les destinataires de sa lettre. Ailleurs l’Apôtre mentionne des certaine « Phébee », qualifiée comme diaconesse de l’Église de Cenchrées, la citadine portuaire à est de Corinthe (cfr Rm 16.1-2). Bien que je titre dans ce temps n’ait pas encore une spécifique valeur ministérielle de type hiérarchique, il exprime un véritable exercice de responsabilité de la part de cette femme en faveur de cette communauté chrétienne. Paul recommande de la recevoir cordialement et de l’assister « dans 
uelconque chose il ait besoin », ensuite ajoute : « elle en effet a protégé beaucoup, même me même ». Dans le même conteste épistolaire l’Apôtre avec des traits de délicatesse se rappelle d’autres noms de femmes : une certaine Marie, ensuite Tryphène, Triphose et Persis « dont très chères », outre Julie, il écrit ouvertement que « qui s’est bien fatiguée pour vous » ou « ils ont fatiguée dans les Seigneur (Rm 16,6.12a.12b.15), en soulignant ainsi leur fort engagement ecclésial. Dans l’Église de Philippes suite ils devaient se distinguer deux femmes de nom « Évodie 

et Syntychè (Ph 4,2) : l’appel qui Paul fait à la concorde réciproque laisse entendre que les deux femmes déroulaient une fonction importante à l’intérieur de cette communauté. En bonne substance, l’histoire du christianisme aurait eu développe bien divergé s’il n’y avait pas eu le généreux apport de beaucoup de femmes. Pour celui, comme il eut à écrire mien vénéré et cher Prédécesseur Jean Paul Lettre apostolique « Mulieris dignitatem » L ‘Église rend des merci pour toutes les femmes et pour chaque… L’Église remercie pour toutes les manifestations du « génie » féminin apparues dans le cours  de l’histoire, en moyen à tous les peuples et les nations ; il remercie pour tous les charisme qui l’Esprit Saint prodiguent aux femmes dans l’histoire de Peuple du Dieu, pour toutes les victoires qu’elle doit à leur foi, espoir et la charité : il remercie pour tous les fruits de la sainteté féminine « (n. 31). Comme il se voit, je vante concerne les femmes dans le cours de l’histoire de l’Église et est exprimé au nom de l’entière communauté ecclésial. Même nous nous unissons à cette appréciation en remerciant les Seigneur qu’il mène son Église, génération après génération, en se servant indistinctement d’hommes et de femmes, qu’elles savent mettre à fructifié leur baptême pour bien de l’entier Corps ecclésial, à majeure gloire de Dieu. 

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