Archive pour le 10 février, 2007

Dieu en quête de l’homme – de Abraham Heschel

10 février, 2007

J’ai lu nombreux écrits de ce personnage – de cet homme de foi – il a fait une partie importante de ma vie et il m’a aidé dans le chemin de la foi, du site:

http://www.massorti.com/spip.php?article37

Dieu en quête de l’homme, philosophie du judaïsme  jeudi 29 juin 2006

 de Abraham Heschel – Abraham Heschel 1907 – 1972 fut un des plus grands penseurs juifs du XXe siècle. Rabbin descendant d’une très grande lignée rabbinique du hassidisme, il finit par trouver sa place au sein du mouvement Massorti où il enseigna jusqu’à sa mort. Il était une personnalité remarquable et contribua beaucoup à l’extension du mouvement Massorti aux États-Unis. Il incarnait parfaitement le judaïsme tel que le mouvement Massorti le conçoit. Plusieurs de ses livres sont traduits en français. À lire absolument. Le rabbin Abraham Heschel est né en 1907 à Varsovie. Il a étudié à l’Université de Berlin et à la « Hochschule für die Wissenschaft des Judentums » de Berlin ; fondateur de l’ »Institute of Jewish Learning » de Londres en 1940 ; professeur au Séminaire américain de théologie juive depuis 1945, à l’Université de Stanford, à l’Université du Minnesota et au « Union Theological Seminary ». Parmi ses ouvrages nous devons citer : « Die Prophetie » (1935), « The Earth is the Lord’s » (1950), « Man is Not Alone » (1951), « Man’s Quest for God » (1954), « God in Search of Man » (1956), « The Prophets » (1962). Tout comme Saadia Gaon, Yehouda Halevi, Maïmonide, Blaise Pascal et Franz Rosenzweig, Heschel est un apologiste. Cependant, son but n’est pas de promouvoir un dogme ou une idéologie. Il cherche plutôt à transformer la conscience même que nous avons de la réalité, à la fois sur le plan émotionnel et rationnel. Dans la mesure où l’on peut définir une « source » de la pensée de Heschel, celle-ci ne peut être que le hassidisme, en d’autres termes l’héritage du Baal Shem Tov qui fut son fondateur. L’étude, par Heschel, de la vie et de l’action spirituelle actualise cette tradition. Il utilise le terme de foi de manière presque interchangeable avec celui de piété , puisque le fondement de l’une comme de l’autre est une prise de conscience théocentrique. Toutefois, la piété, qui inclut l’attachement à Dieu à travers la prière et les actes sacrés (les mitsvot ), est davantage inhérente au judaïsme que la foi. La piété, telle que la définit Heschel, est l’achèvement de la foi. Heschel nous enseigne comment penser et vivre religieusement. Il éduque notre amour, notre crainte et notre tremblement en allant au-delà des dogmes, des institutions et des préoccupations ethniques. Ses travaux répondent aux perplexités universelles touchant le sens de la vie, la mort, le mal, la souffrance, aussi bien que la joie, l’extase et la célébration. Ils nous aident à assumer notre identité personnelle et collective dans un monde fragmenté et souvent hostile. Heschel souhaitait que le judaïsme coopère avec d’autres religions pour apporter au monde la paix, la justice et la compassion. Au départ de notre cheminement, nous rencontrons un homme à la fois enraciné dans l’histoire et arraché à elle. Les Bâtisseurs du temps de A.J. Heschel (Auteur) C’est un très beau petit livre sur le shabbat et ce qu’il peut apporter à l’homme aujourd’hui.  Dieu en quête de l’homme, philosophie du judaïsme de Abraham Heschel (Auteur) Quatrième de couverture Le sous-titre de ce livre est significatif : philosophie du judaïsme, c’est-à-dire enquête rationnelle ayant pour but de découvrir si et comment le judaïsme répond valablement aux  » questions ultimes  » posées à l’homme par le monde, l’humanité, la mort, l’avenir, l’au-delà, la liberté, Dieu et la révélation. Selon l’auteur, le judaïsme est une réalité, un drame historique, ce n’est pas seulement un sentiment ou une expérience ; le judaïsme affirme la réalité d’événements d’où il a tiré son origine, il enseigne des vérités fondamentales, il revendique d’être l’engagement d’un peuple envers Dieu. La tâche que s’est assignée Abraham Heschel est d’expliquer le sens de ces événements, et de faire comprendre la vision du monde et le sens de la vie qu’ils impliquent. Avis d’un lecteur : Tout en restant loin des formulations figées, ce livre expose avec une grande clarté comment le judaïsme, sa lecture et sa pratique doivent être abordée : les pieds sur terre, le cœur ouvert, la tête dans les étoiles et le regard vers le créateur. Entre philosophie et poésie, nous (re)découvrons un judaïsme qui brille de la clarté du juste et réchauffe de l’amour du pieux, une réelle (re)découverte de la spiritualité aussi bien pour l’éloigné que pour le pratiquant. Définitivement inspirant et inspiré. Le Tourment de la vérité de Heschel Abraham Joshua (Auteur) Agir en Juif, c’est chaque fois faire un nouveau départ sur une vieille route. On n’hérite pas la foi, chacun doit la gagner. Cette méditation fondamentale d’un des plus grands maîtres spirituels du judaïsme contemporain se déroule à partir d’un parallèle entre Reb Menahem Mendel ( « le rabbi de Kotzsk, âme dissidente qui n’était que protestation contre la banalisation et la routine du judaïsme ») et son contemporain, Sören Kierkegaard (« Je ne suis ni tolérance, ni sevérité. Je suis une honnêteté humaine »). Le Danois et le Polonais ne se sont pas connus. Et sans doute leurs pensées n’auraient-elles pu se rejoindre. C’est pourtant la base d’un très étonnant œcuménisme de l’esprit qui est posé ici, par une analyse profonde et convaincante. Au début du livre, Heschel situe le Rabbi morose dans la lignée hassidique, en contraste avec le fondateur, le Besht. Entre la figure rayonnante du Baal Shem Tov et l’intransigeance tourmentée du disciple dissident, « était-il bon de vivre le cœur écartelé ? Pour moi, il n’y avait pas de choix… L’un m’apprenait le chant, l’autre le silence ». Un livre difficile mais comportant des pages magnifiques. Il est hélas épuisé.  Heschel a écrit de nombreux autres ouvrages, en anglais, en allemand et en hébreu. Sur Heschel lui-même son parus deux livres en français : 
La Sainteté en paroles Abraham Heschel : piété, poétique, action Par Edward K. Kaplan « Les théologies nous divisent, la théologie des profondeurs nous unit », a souvent répété le grand théologien juif Heschel. C’est cette théologie qu’expose Edward K. Kaplan, en introduisant le lecteur dans les écrits et la philosophie existentielle d’un maître à penser chez qui l’intériorité spirituelle nourrit l’engagement dans le monde. 
Un tsaddiq dans la cité Abraham J. Heschel Les editions du nadir Passeur de judaïsme, telle pourrait être la juste définition de la vie de cet « homme convoqué » que fut Abraham Heschel. Héritier d’un lignage aristocratique du hassidisme, philosophe écrivain, théologien poète, auteur d’une oeuvre sans égale – et trop peu connue. Une oeuvre toute de méditations métaphysiques, de perspectives éducatives, de stylistique poétique. L’oeuvre d’une présence du monde profané d’après la « catastrophe ». Construire tel un oratorio qui en enjamberait les ténèbres. Ou se déplie le rappel d’un judaïsme compris non comme une culture, mais comme une civilisation. Citation :
La Bible est sainteté en paroles . … C’est comme si Dieu avait pris ces paroles hébraïques et leur avait insufflé quelque chose de Sa puissance ; dès lors, les paroles sont devenues comme un fil électrique animé, chargé de Son esprit. De nos jours encore, elles constituent des traits d’union entre le ciel et la terre. Heschel, 1955 
http://en.wikipedia.org/wiki/Abraham_Joshua_Heschel
Dieu en quête de l’homme - de Abraham Heschel  dans Approfondissement 0701je86

 Abraham_Joshua_Heschel

11 février – Notre-Dame de Lourdes

10 février, 2007

 du site:

http://missel.free.fr/Sanctoral/02/11.php#homelie

11 février – Notre-Dame de Lourdes
Confesseur, fondateur des Somasques


Aujourd’hui rappelons, chers Frères et Sœurs, une présence significative de cette nouvelle Femme dans notre histoire. Nous célébrons la mémoire liturgique de la première apparition de la Bienheureuse Vierge Marie à Bernadette Soubirous dans la grotte de Massabielle.Rappelons ensuite que - comme je le disais dans mon encyclique Redemptoris Mater - “ Marie est présente dans la mission de l’Église, présente dans l’action de l’Église qui fait entrer dans le monde le Règne de son Fils ” (n. 28). Cette présence se manifeste aussi, entre autre, “ par la force d’attraction et de rayonnement des grands sanctuaires où non seulement les individus ou les groupes locaux, mais parfois des nations et des continents cherchent la rencontre avec la Mère du Seigneur ”.

Lourdes, comme tant d’autres lieux, est un signe particulier de cette action de Marie dans le cours de notre histoire. En effet -comme le dit Vatican II (Const. Dogm. Lumen Gentium, 62) - “ après son Assomption au ciel, son rôle dans le salut ne s’interrompt pas ; par son intercession répétée elle continue à nous obtenir les dons qui assurent notre salut éternel. Son amour maternel la rend attentive aux frères de son Fils dont le pèlerinage n’est pas achevé, ou qui se trouvent engagés dans les périls et les épreuves, jusqu’à ce qu’ils parviennent à la patrie bienheureuse ”.

A Lourdes Marie accomplit une mission de soulagement de la souffrance et de réconciliation des âmes avec Dieu et avec le prochain.

Les grâces que cette Mère de Miséricorde obtient aux foules immenses d’une humanité endolorie et égarée, ont toutes le but de les conduire au Christ et de leur obtenir le don de son Esprit.

A Lourdes, Marie, par l’intermédiaire de Sainte Bernadette, s’est révélée, de façon éminente, comme “ porte-parole de la volonté du Fils ” (cf. Enc. Redemptoris Mater, n. 21).

Tout ce que la Madone dit à la Voyante, tout ce qu’elle l’exhorta à faire, tout ce qui ensuite est né, est arrivé et arrive, reflète, en un certain sens, la “ volonté ” de la Madone : mais au nom de qui a-t-Elle obtenu tout ceci, à la grâce de qui, si ce n’est de son Fils divin ? Donc, Lourdes, nous pouvons le dire, appartient au Christ encore plus qu’à sa Très Sainte Mère. A Lourdes, nous apprenons à connaître le Christ à travers Marie. Les miracles de Lourdes sont les miracles du Christ, obtenus par l’intercession de Marie.

Pour cela, Lourdes est un lieu privilégié d’expérience chrétienne. A Lourdes, on apprend à souffrir comme le Christ a souffert. On accepte la souffrance comme Il l’a acceptée.

A Lourdes la souffrance s’allège parce qu’on la vit avec le Christ. Pourvu qu’on la vive avec le Christ. Soutenus par Marie.

A Lourdes, on apprend que la foi soulage la souffrance, mais pas tellement dans le sens de la diminuer physiquement. C’est le devoir de la médecine, ou cela peut arriver exceptionnellement de façon miraculeuse.

A Lourdes, on apprend que la foi soulage la souffrance en ce qu’elle la rend acceptable comme moyen d’expiation et comme expression d’amour. A Lourdes, on apprend à s’offrir non seulement à la justice divine, mais aussi - comme le disait Sainte Thérèse de Lisieux – à l’Amour miséricordieux de Celui qui, comme je l’ai dit dans ma lettre apostolique Salvifici Doloris (n. 18), a souffert “ volontairement et innocemment ”.



Litanies

Seigneur, ayez pitié de nous Seigneur, ayez pitié de nous
O Christ, ayez pitié de nous O Christ, ayez pitié de nous
Seigneur, ayez pitié de nous Seigneur, ayez pitié de nous
Père du Ciel qui êtes Dieu, ayez pitié de nous
 
Fils, Rédempteur du monde qui êtes Dieu, ayez pitié de nous
Saint-Esprit qui êtes Dieu, ayez pitié de nous
Sainte Trinité qui êtes un seul Dieu, ayez pitié de nous
   
Sainte Mère de Dieu, priez pour nous
Sainte Marie, Vierge très-sainte, priez pour nous
Sainte Marie, Vierge très-digne, priez pour nous
Sainte Marie, Vierge très-pure, priez pour nous
Sainte Marie, Vierge très-illustre, priez pour nous
Sainte Marie, Vierge très-glorieuse, priez pour nous
Sainte Marie, Vierge très-précieuse, priez pour nous
Sainte Marie, Vierge très-juste, priez pour nous
Sainte Marie, Mère de la miséricorde, priez pour nous
Sainte Marie, Mère de la prudence, priez pour nous
Sainte Marie, Mère de l’obéissance, priez pour nous
Sainte Marie, Mère de la grâce, priez pour nous
Sainte Marie, Mère de la pureté, priez pour nous
Sainte Marie, Mère de la confiance, priez pour nous
Sainte Marie, Mère de la patience, priez pour nous
Sainte Marie, Reine des cieux, priez pour nous
Sainte Marie, Reine des Anges, priez pour nous
Sainte Marie, Reine des Patriarches, priez pour nous
Sainte Marie, Reine des Apôtres, priez pour nous
Sainte Marie, Reine des Martyrs, priez pour nous
Sainte Marie, Reine de tous les saints, priez pour nous
Sainte Marie, source de l’humilité, priez pour nous
Sainte Marie, source de la piété, priez pour nous
Sainte Marie, source de la charité, priez pour nous
Sainte Marie, source de la grandeur, priez pour nous
Sainte Marie, source de la bonté, priez pour nous
Sainte Marie, source de la vérité, priez pour nous
Sainte Marie, source de la consolation, priez pour nous
Sainte Marie, source du salut, priez pour nous
Sainte Marie, source de la réparation, priez pour nous
Sainte Marie, source de la douceur, priez pour nous
Sainte Marie, source de la béatitude, priez pour nous
Sainte Marie, source de la beauté, priez pour nous
Sainte Marie, source de la perfection, priez pour nous
Sainte Marie, plus élevée que les cieux, priez pour nous
Sainte Marie, placée au-dessus des puissances, priez pour nous
Sainte Marie, plus estimable qu’une pierre précieuse, priez pour nous
Sainte Marie, plus belle que la lune, priez pour nous
Sainte Marie, plus précieuse qu’un trésor, priez pour nous
Sainte Marie, plus brillante que les étoiles, priez pour nous
Sainte Marie, qui êtes au-dessus de tout éloge, priez pour nous
Sainte Marie, fleur de la véritable sagesse, priez pour nous
Sainte Marie, fleur de la véritable science, priez pour nous
Sainte Marie, fleur de la véritable indulgence, priez pour nous
Sainte Marie, fleur de la véritable excellence, priez pour nous
Sainte Marie, fleur de la véritable justice, priez pour nous
Sainte Marie, fleur de la véritable milice, priez pour nous
Sainte Marie, fleur de la véritable joie, priez pour nous
Sainte Marie, pierre la plus précieuse du ciel, priez pour nous
Sainte Marie, qui êtes sans tache, priez pour nous
Sainte Marie, porte du paradis, priez pour nous
Sainte Marie, route du bon conseil, priez pour nous
Sainte Marie, avocate des pécheurs, priez pour nous
Sainte Marie, élevée au-dessus de toutes les créatures, priez pour nous
Sainte Marie, pendant toute l’éternité, priez pour nous

Priez pour nous, sainte Mère de Dieu.
Afin que nous soyons dignes des promesses du Christ.

Seigneur, protégez vos serviteurs, en leur accordant les bienfaits de la paix, et faites que, pleins de confiance en la protection de la bienheureuse vierge Marie, ils soient à l’abri des attaques de tous leurs ennemis. Par Jésus-Christ, notre Seigneur. – Amen.

11 février - Notre-Dame de Lourdes dans fête lourdes2

P. Cantalamessa : Heureux vous les pauvres ! Malheureux vous les riches !

10 février, 2007

du Zenith:

2007-02-09

P. Cantalamessa : Heureux vous les pauvres ! Malheureux vous les riches !Commentaire de l’Evangile du dimanche 11 février

ROME, Vendredi 9 février 2007 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le commentaire de l’Evangile de ce dimanche proposé par le père Raniero Cantalamessa OFM Cap, prédicateur de la Maison pontificale. Evangile de Jésus Christ selon saint Luc 6, 17.20-26

Jésus descendit de la montagne avec les douze Apôtres et s’arrêta dans la plaine. Il y avait là un grand nombre de ses disciples, et une foule de gens venus de toute la Judée, de Jérusalem, et du littoral de Tyr et de Sidon. Regardant alors ses disciples, Jésus dit : « Heureux, vous les pauvres : le royaume de Dieu est à vous ! Heureux, vous qui avez faim maintenant : vous serez rassasiés ! Heureux, vous qui pleurez maintenant : vous rirez ! Heureux êtes-vous quand les hommes vous haïssent et vous repoussent, quand ils insultent et rejettent votre nom comme méprisable, à cause du Fils de l’homme.
Ce jour-là, soyez heureux et sautez de joie, car votre récompense est grande dans le ciel : c’est ainsi que leurs pères traitaient les prophètes. Mais malheureux, vous les riches : vous avez votre consolation ! Malheureux, vous qui êtes repus maintenant : vous aurez faim ! Malheureux, vous qui riez maintenant : vous serez dans le deuil et vous pleurerez ! Malheureux êtes-vous quand tous les hommes disent du bien de vous : c’est ainsi que leurs pères traitaient les faux prophètes.
 

Heureux vous les pauvres ! Malheureux vous les riches !

L’Evangile de ce dimanche, les Béatitudes, nous permet de vérifier certaines choses que nous avons dites il y a deux semaines, concernant l’historicité des évangiles. Nous disions alors qu’en rapportant les paroles de Jésus chacun des quatre évangélistes, sans en trahir le sens fondamental, a développé un aspect plutôt qu’un autre, en l’adaptant aux exigences des communautés pour lesquelles il écrivait.
Alors que Matthieu rapporte huit Béatitudes prononcées par Jésus, Luc n’en cite que quatre. En compensation, cependant, Luc renforce les quatre Béatitudes, en opposant à chacune une malédiction correspondante introduite par « malheureux ». Par ailleurs, alors que le discours de Matthieu est indirect : « Heureux les pauvres ! », celui de Luc est direct : « Heureux, vous les pauvres ! ». Matthieu souligne la pauvreté spirituelle (« heureux les pauvres en esprit »), Luc souligne la pauvreté matérielle (« heureux, vous les pauvres »).
Il s’agit toutefois de détails qui ne changent en rien, comme nous le voyons, la substance des choses. Chaque évangéliste, avec sa manière particulière de rapporter l’enseignement de Jésus, met en lumière un aspect nouveau, qui serait autrement resté dans l’ombre. Luc est moins complet dans le nombre de Béatitudes mais il en saisis parfaitement la signification profonde. Lorsque l’on parle des Béatitudes la première d’entre elles vient immédiatement à l’esprit : « Heureux, vous les pauvres : le royaume de Dieu est à vous ! » Mais en réalité l’horizon est beaucoup plus vaste. Jésus décrit dans cette page deux façons de concevoir la vie : ou bien « pour le royaume de Dieu », ou « pour sa propre consolation » ; c’est-à-dire ou bien exclusivement en fonction de cette vie, ou en fonction de la vie éternelle également. C’est ce que met en lumière le schéma de Luc : « Heureux êtes vous – malheureux êtes vous » : « Heureux, vous les pauvres : le royaume de Dieu est à vous… Mais malheureux, vous les riches : vous avez votre consolation ! »

Deux catégories, deux mondes. A la catégorie des bienheureux appartiennent les pauvres, les affamés, ceux qui pleurent maintenant et ceux qui sont persécutés et bannis à cause de l’Evangile. A la catégorie des malheureux appartiennent les riches, les rassasiés, ceux qui maintenant rient et ceux qui sont élevés par tous.

Jésus ne canonise pas simplement tous les pauvres, les affamés, ceux qui pleurent ou sont persécutés, pas plus qu’il ne diabolise simplement tous les riches, les rassasiés, ceux qui rient et que l’on applaudit. La distinction est plus profonde ; il s’agit de savoir sur quoi on base sa propre sécurité, sur quel terrain on construit l’édifice de sa vie : sur ce qui passe ou sur ce qui ne passe pas.

L’Evangile d’aujourd’hui est véritablement une lame à double tranchants : il sépare, trace deux destins diamétralement opposés. Il est comme le méridien de Greenwich qui divise l’est et l’ouest du monde. Mais heureusement, avec une différence essentielle. Le méridien de Greenwich est fixe : les terres qui sont à l’est ne peuvent pas passer à l’ouest, tout comme l’est l’équateur qui sépare le sud pauvre du monde et le nord riche et opulent. Dans notre Evangile, la ligne qui sépare les « bienheureux » et les « malheureux » est différente ; il s’agit d’une barrière mobile, extrêmement franchissable. Non seulement il est possible de passer d’un secteur à l’autre, mais tout cet Evangile a été dicté par Jésus pour nous inviter et nous inciter à passer d’une sphère à l’autre. Son invitation n’est pas une invitation à devenir pauvres, mais à devenir riches ! « Heureux, vous les pauvres : le royaume de Dieu est à vous ». Penser : des pauvres qui possèdent un royaume, et qui le possèdent dès maintenant ! Ceux qui décident d’entrer dans ce royaume sont en effet dès à présent enfants de Dieu, ils sont libres, frères, pleins d’espérance d’immortalité. Qui ne voudrait pas être pauvre de cette manière ?

commentaire de l’evangile du samedi 10.2.07

10 février, 2007

du site EAQ: 

Baudoin de Ford (?-v.1190), abbé cistercien
Le Sacrement de l’autel, II,1 (trad. SC 93, p. 131s rev.)

« Prenant les sept pains et rendant grâce, il les rompit »

Jésus a rompu le pain. S’il n’avait pas rompu le pain, comment les miettes seraient-elles venues jusqu’à nous ? Mais il l’a brisé et il l’a distribué ; « il l’a dispersé et donné aux pauvres » (Ps 111,9 Vlg). Il l’a brisé par grâce, pour briser la colère du Père et la sienne. Dieu l’avait dit : il nous aurait brisés, si son Unique, « son élu, ne s’était pas tenu devant lui, debout sur la brèche, pour détourner sa colère » (Ps 105,23). Il s’est tenu devant Dieu et il l’a apaisé ; par sa force indéfectible, il s’est tenu debout, non brisé.
Mais lui-même, volontairement, il a brisé, a offert sa chair, rompue par la souffrance. C’est là qu’il a « brisé la puissance de l’arc » (Ps 75,4), « brisé les têtes du dragon » (Ps 73,14), tous nos ennemis, dans sa colère. Là, il a brisé en quelque sorte les tables de la première alliance, pour que nous ne soyons plus sous la Loi. Là, il a brisé le joug de notre captivité. Il a brisé tout ce qui nous brisait, pour réparer en nous tout ce qui était brisé, et pour « renvoyer libres ceux qui étaient opprimés » (Is 58,6). En effet, nous étions « captifs de la misère et des chaînes » (Ps 106,10).
Bon Jésus, aujourd’hui encore, bien que tu aies brisé la colère, brisé le pain pour nous, pauvres mendiants, nous avons encore faim… Romps donc chaque jour ce pain pour ceux qui ont faim. Car aujourd’hui et tous les jours nous recueillons quelques miettes, et chaque jour nous avons de nouveau besoin de notre pain quotidien. « Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour. » (Lc 11,3) Si tu ne le donnes, qui le donnera ? Dans notre dénuement et notre besoin, il n’y a personne pour nous rompre le pain, personne pour nous nourrir, personne pour nous refaire, personne que toi, ô notre Dieu. En toute consolation que tu nous envoies, nous recueillons les miettes de ce pain que tu nous romps et nous goûtons « combien est douce ta miséricorde » (Ps 108,21 Vlg).

pour la malheur de l’avortement légalisé…un chapelet…

10 février, 2007

Un prêtre, un professeur universitaire français d’une Université Pontificale de Rome m’a envoyé – ensemble à ses amis – la demande de prier pour le Portugal à cause de l’approbation possible de la de la loi au service de l’avortement dans deux jours, je la mets aussi sur les miens deux Blog:  Italien et Français, nous pouvont prier ensamble avec tout nos coeur: 

Chers amis,

Nous sommes à deux jours d’un referendum au Portugal sur la légalisation de l’avortement. Selon les informations d’aujourd’hui, les sondages donnent vainqueur le oui. C’est pourquoi d’ici dimanche, je vous suggère de supplier Notre-Dame de Fatima afin qu’elle épargne au Portugal ce grand malheur de l’avortement légalisé. Pourquoi pas un chapelet, ou au moins la méditation du
mystère de la Visitation, rencontre de deux futures mères…

Cari amici,

Fra due giorni, si terrà un referendum in Portogallo sulla legalizzazione dell’aborto. Secondo le informazioni di oggi, i sondagi prevedono la vittoria del sì. Ecco perché entro domenica, vi suggerisco di supplicare la Madonna di Fatima, affinché rotegga il Portogallo da questa piaga dell’aborto legalizzato. Forse
la Corona del rosario, o almeno la meditazione del mistero della Visitazione, incontro di due donne incinte…

Merci, grazie,  (firma)  

Appel de 56 euro députés contre les libéralisation de l’avortement à Portugal

10 février, 2007

Du site « Zenith » : 

Appel de 56 euro députés contre les libéralisation de l’avortement à Portugal 

BRUXELLES, jeudi, 8 février 2007 (ZENIT.org). – 56 euro députés ont manifesté sa contrariété pour le référendum sur les libéralisations de l’avortement qui aura lieu dimanche prochaine, 11 février, à Portugal. Les euro députés, de 18 Pays – Italie, Hollande, Allemagne, Malta, Belgique, Portugal, Royaume uni, Pologne, Slovaquie, Espagne, Autriche, Slovénie , Irlande, Grèce, République Tchèque, Hongrie, France et Finlande – « manifestent ses préoccupation et leurs critique vis-à-vis de cette nouvelle tentative de libéralisations de l’avortement à Portugal », loi dans une déclaration datée janvier 2007. « Les plus récents progrès dans le champ de la science et de la médicine rendent encor plus évident l’existence qu’un être humain dans le ventre maternel, en devant ceci mériter la protection adaptée à ses circonstances et à sa fragilité », ils soutiennent. En vertu de ces nouvelles connaissances, « il se discute aujourd’hui dans la plupart des États européens sur la limitation de la pratique de l’avortement et pas sur ses libéralisations », que les signataires définissent « anachronique et obscurantiste ». Aussi n n’ignorant pas « le drame des femmes qui avortent », les politiciens retiennent que « l’avortement sure demande ment de la femme représente un grave pas en arrière en n’ignorant pas au niveau de civilisation et une déraisonnable violation du droit à la vie de l’enfant de dix semaines de vie ». « Et elle est même une violence contre la femme et sa dignité banaliser l’avortement comme s’il était un moyen contraceptif », ajoutent. « En considérant les effets dévastant à niveau individuel, social et démographique qui les libéralisations de l’avortement dans quelques de nos Pays a provoqué, nous nous appelons à peuple portugais pour qu’il ne choisisse pas cette de fausses réponses à des problèmes complexes », ils soutiennent. « Les Portugais méritent de mieux », concluent les euro députés. 

De Regensburg une leçon sur le rôle de la raison dans l’existence humaine de JB. VU

10 février, 2007

Du site « AsiaNews » (traduction) : 

VIETNAM – 

De Regensburg une leçon sur le rôle de la raison dans l’existence humaine de JB. VU 

Le directeur de le centre pastorale de Ai Qui Minh City souligne que le « lectio » de Benoît XVI en affrontant la question de la raison dans la foi donne à soutien dans la comparaison avec la société de bien être. 

J’ai Qui Minh City (Asianews) – la « leçon » de Bénit XVI à Regensburg a été une réflexion sur le rapport entre foi et raison et « est importante réfléchir sur le rôle de la raison dans l’actuelle société, frappée du bien être ». Selon père Peter Nguyen Van Kham, directeur de le centre pastorale de l’ archidiocèse de Ai Qui Minh City, « la lecture de la situation réelle offerte de le Pape est un grand évènement et est une leçon pour tous ». « Sa leçon – il dit en parlant avec AsiaNews – était visée sur  le rapport entre foi et raison et sur le rôle de la raison dans la foi. Plus des parties, par contre, on a parlé seulement d’une phrase, en l’enlevant de le conteste et en perdant de vue l’objectif du discours. Dans la lecture du Saint Père nous écoutons et apprenons de la foi et de la raison. Il a la ressource d’une vaste connaissance et des profonde analyse sur l’histoire des idées humaines qu’ils ont donné des origine aux modalités de vivre « . « Aujourd’hui – il continue – partout, en mode majeure ou minore, le bine être frappe des personnes et des Pays. Pour ceci il est important regarder au rôle de la raison dans l’existence humaine, autrement face aux maux sociaux, nous et les nouvelles générations nous nous trouvons moralement en crise face à l’existence « . Un jeune de 17 ans, hôte de Centre de réhabilitation, explique à AsiaNews : « j’étais vraiment déçu de la vie, mes parents querellaient continuellement, ainsi me suis donné à drogue ». « Ma famille – il dit une fille du lycée – était l’enfer en terre : mes parents ne s’occupaient jamais de moi, ils ne me demandaient rien et ils ne parlaient pas avec moi. J’ai suivi mes amis, et pour deux ans j’ai été une droguée « . « Aujourd’hui – il conclut – autour des jeunes il y a beaucoup de pièges. Nous avons besoin d’écouter le Pape qu’elle dit de ne pas perdre la vérité, la bonté et la beauté de la vie catholique « . 

« L’éducation culturelle des jeunes », fondamentale, estime le card. Poupard

10 février, 2007

du site  Zenith :  2007-02-08 

« L’éducation culturelle des jeunes », fondamentale, estime le card. Poupard  Congrès de l’Action catholique italienne 

ROME, Jeudi 8 février 2007 (ZENIT.org) – « L’éducation culturelle des jeunes » est fondamentale, a expliqué ce matin le cardinal Paul Poupard, lors du congrès de quelque 250 assistants diocésains et paroissiaux de l’Action catholique italienne réunis à Rome sur le thème de la communication de la foi aux nouvelles générations. Le président des conseils pontificaux de
la Culture et pour le Dialogue interreligieux a en effet expliqué, dans la perpective de la nouvelle évangélisation, que « l’éducation culturelle des jeunes est d’une importance fondamentale pour le témoignage d’une foi adulte, dans le cœur de notre culture sécularisée et post-moderne ».

« Dans un contexte culturel où l’abaissement du niveau de garde éthique a conditionné de nombreux croyants », le cardinal Poupard souhaitait que les jeunes puissent reconnaître dans leurs « éducateurs, pasteurs et laïcs ensemble, des personnes attentives et disponibles pour les accompagner dans une solide formation culturelle pour découvrir la beauté de l’amitié et de la rencontre avec
la Vérité ».

Le cardinal Poupard a également insisté sur l’importance de « placer au centre le thème de
la Vérité, ce qui n’est pas un acte spéculatif, mais une question primordiale pour donner à la personne une profonde identité culturelle et spirituelle et susciter la responsabilité des relations sociales ».

« Les laïcs de l’Action catholique auxquels vous, prêtres, vous êtes envoyés, sont des chrétiens experts dans cette splendide aventure de provoquer la rencontre entre l’Evangile et la vie. Les Bienheureux issus du rang de votre association – le cardinal Poupard citait notamment le jeune Piergiorgio Frassati – vous poussent à faire d’elle le lieu de la croissance de disciples du Seigneur, et de la construction de la cité de l’homme, sous le signe de la dignité et de la vocation de la personne humaine ». 

Le Vatican, son histoire et ses trésors -Paul Poupard

10 février, 2007

 du site français « Clio »:

Le Vatican, son histoire et ses trésors 

Paul Poupard 

Président du Conseil pontifical de la culture

 

De la tombe de Pierre sur laquelle se dresse la basilique Saint-Pierre, au successeur de Pierre dont la résidence a été érigée dans sa proximité immédiate, deux millénaires se sont inscrits en une continuité impressionnante. Le Vatican, qui en est le lieu, en est devenu le symbole, parce qu’il est le siège d’une entité originale, le Saint-Siège, expression juridique du gouvernement central de l’Église catholique, qui compte plus d’un milliard de fidèles de toutes langues et cultures, répandus dans le monde entier… S.E. le Cardinal Paul Poupard, président du Conseil pontifical de la culture, auteur de nombreux ouvrages – dont, récemment, Le Christianisme à l’aube du nouveau millénaire et Ce Pape est un don de Dieu, publiés chez Mame/Plon – nous relate cette longue histoire à la lumière des œuvres qui l’ont illustrée.

Une tombe, un palais, un État 

Au cœur de la ville de Rome,
la Cité du Vatican est un État souverain internationalement reconnu au lendemain des accords du Latran, le 11 février 1929. D’une modeste superficie de quarante-quatre hectares qui tiendraient aisément dans le bois de Boulogne, cet État singulier dont le pape est le chef, au rayonnement mondial sans proportion avec son aire géographique des plus exiguës, le nombre fort réduit de ses habitants – 684 au total – et l’absence de toute activité économique, tient son existence de la venue à Rome, voici deux millénaires, de Pierre, disciple du Christ, de son martyre et de sa sépulture. Sa tombe creusée sur la colline du Vatican attira les pèlerins, appela la construction d’une basilique, puis d’une résidence qui deviendrait la demeure des papes, successeurs de Pierre. Aussi le Vatican, comme on l’appelle familièrement, est-il tout à la fois une basilique, un musée, un palais, une capitale et un haut lieu spirituel. 

La colline du Vatican émerge de l’histoire comme un haut lieu de vaticinations, vaticinia, qui lui ont donné son nom. Sous l’Empire romain, les courses de chars se déroulaient dans le cirque du Vatican. Commencé par Caligula, il fut achevé par Néron, de sinistre mémoire. Le cruel empereur, nous le savons par Sénèque, y fit immoler des victimes humaines, à la lueur des flambeaux. Selon une tradition immémoriale, l’apôtre Pierre, venu à Rome implanter l’Église au cœur de l’empire, périt de cette manière et sa mémoire est honorée comme martyr. 

Au début du IIIe siècle apparaît la tradition selon laquelle le pêcheur de Galilée aurait été crucifié la tête en bas, comme il est représenté dans un haut-relief du XVe, dans les grottes vaticanes, sous la basilique. Le premier édifice en l’honneur de l’apôtre fut construit par Constantin, premier empereur chrétien, sans doute vers 322, une dizaine d’années après la paix de l’édit de Milan. Cette basilique demeura substantiellement intacte jusqu’au XVe siècle. En 1506, le pape Jules II donna ordre à Bramante de jeter bas l’édifice pour ériger à nouveaux frais ce qui deviendrait l’actuelle basilique de Michel-Ange et du Bernin. 

Comme beaucoup de ses prédécesseurs, le pape Pie XI exprima le désir d’être enterré au plus près de la tombe de Pierre. Pour accéder à ce vœu, son successeur Pie XII entreprit les travaux nécessaires. Ceux-ci mirent à jour le pavement de l’ancienne basilique constantinienne, puis, sous ce pavement, un grand nombre de sépultures chrétiennes, et enfin une nécropole romaine, qui remonte aux IIe et IIIe siècles. 

Deux campagnes de fouilles, menées de 1939 à 1949, puis de 1953 à 1958, révélèrent une donnée étonnante : pour créer la base nécessaire à l’édification de la basilique de Constantin, ses architectes avaient dû à la fois remplir de terre et entrecouper d’œuvres massives de soutènement une zone encore non utilisée de la nécropole, et en même temps entailler une partie de la colline du Vatican. Pourquoi avoir entrepris de tels travaux dans un lieu sacré, par ailleurs très incommode en raison du sol argileux qui demandait d’importants drainages et un terrassement considérable à flanc de coteau ? Tout aurait dû faire écarter ce site, s’il n’y avait pas eu la tradition constante de la présence du tombeau de Pierre près du lieu du martyre. 

La place Saint-Pierre et la colonnade du Bernin 

La première pierre de la basilique constantinienne avait été posée par le pape Sylvestre le 18 novembre 326. Après plus d’un millénaire, dans le climat de
la Renaissance, l’idée se fit jour de construire une nouvelle basilique. La décision du pape Jules II fut menée à bien par ses successeurs Paul III, Sixte Quint, Paul V, avec le concours de cinq architectes prestigieux, Bramante, Michel-Ange, Giacomo della Porta, Maderno, le Bernin. Urbain VIII consacra la nouvelle basilique le 18 novembre 1626, treize siècles, jour pour jour, après la première. C’est Donato Lazzari, dit le Bramante, qui en avait jeté les premières fondations. Paul V fit allonger la nef pour de plus amples cérémonies et transformer la croix grecque en croix latine. Celle-ci apparaît au débouché de la via (rue) de
la Conciliation
, percée pour commémorer la signature du concordat entre Pie XI et le roi d’Italie, le 11 février 1929, et qui s’ouvre sur la majestueuse place Saint-Pierre. La colonnade du Bernin en est le plus bel ornement. Elle donne à la plus grande basilique du monde – cent quatre-vingt-sept mètres de long et cent cinquante de large entre les extrémités des bras de la croix – un atrium digne d’elle. Construite de 1657 à 1667, avec ses deux cent quatre-vingt-quatre colonnes, ses quatre-vingt-huit piliers et ses cent quarante statues de saints en marbre, la colonnade du Bernin accueille le pèlerin avec une immense majesté et l’invite à gravir les degrés du sanctuaire. La place Saint-Pierre, qu’elle enserre de ses deux bras grands ouverts, mesure trois cent quarante mètres de long, avec une largeur de deux cent quarante mètres. L’ampleur en est telle qu’elle donne l’impression de déboucher sur bien autre chose que le plus petit État du monde, l’État de
la Cité du Vatican, où bat le cœur de la chrétienté et se succèdent les pèlerins. 

En ce majestueux décor planté par un talentueux scénariste, les proportions harmonieuses font oublier les dimensions réelles : trois mètres pour les statues et dix-huit mètres soixante pour les colonnes de travertin. Incrustée dans le dallage entre l’obélisque central et les deux fontaines, une pierre ovale indique le lieu central d’où la double rangée de colonnes se fond en une immense rangée d’arbres. C’est Caligula qui, en l’an 39, fit transporter ce monolithe de marbre de quarante et un mètres vingt-trois de haut et d’un poids de trois cent douze tonnes, d’Héliopolis en Égypte au cirque dit plus tard de Néron, où Pierre périt, crucifié. Sixte Quint le déplaça en 1586 au centre de la place Saint-Pierre et le couronna d’une grande croix en fer forgé contenant une relique de la vraie croix. 

Sur la place, le ruissellement des deux fontaines se déverse en deux vasques superposées, après avoir jailli jusqu’à quatorze mètres de hauteur. Rendez-vous de la catholicité, la place Saint-Pierre, à l’heure de la télévision, est devenue une scène grandiose, admirablement adaptée aux célébrations liturgiques des grandes heures de la vie de l’Église. Le 11 octobre 1962 y vit la solennelle procession d’ouverture du second concile œcuménique du Vatican – l’image étonnante s’est gravée en ma mémoire –, avec deux mille évêques en chape et mitre blanche précédant le vieux pape Jean XXIII tassé sur la sedia gestatoria. Le 8 décembre 1965, Paul VI y clôtura le concile, en adressant ses messages au monde. C’est là que Jean Paul II inaugura son ministère pontifical, le 22 octobre 1978, après les trente-trois jours du pontificat de Jean Paul Ier, et que se sont déroulées les principales célébrations de l’Année sainte du Grand Jubilé de l’an 2000. 

Au fond de la place, un large perron en forme de terrasse, accessible en pente douce par le milieu, et flanqué des deux côtés de vingt-deux marches d’escalier, conduit à la basilique. Les deux statues monumentales de Pierre et Paul l’encadrent. Avec saint Jean-Baptiste, les apôtres entourent le Christ qui, de sa stature, domine l’immense façade, au-dessus de l’inscription en l’honneur de Paul V Borghèse, pontife de Rome, en l’an 1612, le septième de son règne. La façade a cent quinze mètres de long et quarante-cinq de haut. Le diamètre des colonnes est de deux mètres soixante-cinq, les statues du Christ et des apôtres mesurent cinq mètres soixante-dix. Le bourdon placé sous l’horloge de gauche a sept mètres cinquante de circonférence et pèse neuf tonnes trois. L’atrium de Maderno mesure cent quarante mètres. Il est flanqué de deux statues équestres : Constantin, à droite, du côté de
la Scala Regia, est l’œuvre de Bernini (1670), et Charlemagne, à gauche, de Cornacchia (1725). La mosaïque de Giotto (1290) se trouve depuis l’Année sainte de 1975 au-dessus de l’entrée principale de la basilique. 

Les portes de la basilique 

Cinq portes monumentales donnent accès à l’intérieur. Celle du milieu est décorée de bas-reliefs d’Antonio Filarète, Florentin, en 1445, sur les ordres d’Eugène IV. Sur six mètres quarante-deux de hauteur, les reliefs de bronze représentent en haut le Sauveur et
la Vierge ; ceux du milieu, Pierre qui remet les clés à Eugène IV et Paul qui porte le glaive ; au-dessous, leur martyre, des scènes du concile de Florence et du couronnement de l’empereur Sigismond. Une autre porte est celle de l’Année sainte, ouverte seulement pour les jubilés. Le premier fut proclamé par Boniface VIII en 1300. Le dernier vient d’avoir lieu en l’an 2000. 

À gauche, la porte des Morts a été consacrée au mystère des morts humaines et chrétiennes par Giacomo Manzù, compatriote bergamasque de Jean XXIII. Paul VI l’a inaugurée le 28 juin 1964. Elle présente en haut à gauche la dormition de
la Vierge ; à droite la déposition du Christ ; en bas, la mort de saint Joseph, d’Abel, le martyre de saint Étienne, la mort en exil du pape Grégoire VII, une catastrophe aérienne, la mort d’une mère. Enfin, agenouillé sur la terre nue, Jean XXIII pressentant sa mort prochaine prie pour l’Église et le concile, la paix et l’humanité. 

À droite de la porte centrale, Paul VI a inauguré, le 12 septembre 1965, la porte des Sacrements, de Venanzio Crocetti. Le sculpteur y a ciselé à gauche, de haut en bas, le baptême, la confirmation et la pénitence ; et à droite, de bas en haut, l’eucharistie, le mariage, l’ordre et l’onction des malades. Au centre de l’atrium, une mosaïque de porphyre égyptien et de marbre rosé commémore l’ouverture du concile par Jean XXIII, le 11 octobre 1962. 

Donnant sur
la Cité du Vatican, sur la place Sainte-Marthe qui lui a donné son nom, la porte Sainte-Marthe s’ouvre sur la gauche de la basilique, sous le monument d’Alexandre VII. Paul VI l’a inaugurée pour le cinquantième anniversaire de son ordination sacerdotale, le 28 juin 1972. C’est la porte de
la Prière, illustrée par quatre bas-reliefs de Lello Scorzelli, consacrés au Pater Noster, au Benedictus, au Magnificat et au Nunc Dimittis. 

Le Bernin et Michel-Ange 

Art ancien et art moderne se conjuguent pour nous introduire dans le plus grand temple de la chrétienté, construit par plus de deux mille ouvriers dirigés par des architectes de génie, aussi tumultueux que talentueux, à commencer par l’irascible Michel-Ange, architecte en chef avec pleins pouvoirs à compter du 1er janvier 1547, et qui voulut édifier une coupole plus majestueuse que celle de Ghiberti à Sainte-Marie de Florence. Le pape Urbain VIII fit appel au Napolitain Lorenzo Bernini, d’un talent prodigieux et d’une imagination ardente, capable d’insuffler la vie aux matières les plus inertes. Bronze, marbre, pierre et stuc acquièrent avec lui la souplesse et le mouvement de l’étoffe plissée à fantaisie. Son chef-d’œuvre est le baldaquin lancé à plus de vingt mètres au-dessus du maître-autel, frangé d’or, bordé de courtines et couronné par la croix. Quatre statues portent les piliers maîtres : sainte Véronique, saint Longin, sainte Hélène et saint André. Prestigieux décorateur, le Bernin couvre les murs de ce marbre de Cotanella dont le rouge chaud est un merveilleux ornement. 

Sous le pontificat d’Alexandre VII, le talentueux artiste enchâsse la chaire, longtemps considérée comme celle de Pierre, dans une chaire de bronze portée par les quatre docteurs de l’Église latine – Augustin et Ambroise – et grecque – Athanase et Jean Chrysostome. C’est la fameuse Gloire du Bernin qui clôt majestueusement l’abside : un envol d’anges adorateurs autour de l’Esprit saint symbolisé par une colombe blanche sur un vitrail aux rayons d’or du soleil resplendissant de l’au-delà. Quant à la chaire dite de Pierre, en bois de chêne incrusté d’ivoire, c’est un trône royal offert au pape Jean VIII par l’empereur Charles le Chauve à l’occasion de son couronnement en l’an 875. 

Le chef-d’œuvre de la basilique est sans conteste, dans la première chapelle à droite, la célèbre Pietà de Michel-Ange. L’artiste n’avait que vingt-trois ans quand il reçut du cardinal bénédictin français Jean Villiers de
la Groslaye, le 26 août 1498, la commande, destinée à la chapelle Sainte-Pétronille des rois de France. Jacopo Saldi, banquier florentin, fut l’intermédiaire entre l’ambassadeur du roi de France et le jeune sculpteur toscan. L’artiste, qui recevait la somme de quatre cent cinquante ducats d’or, s’engageait à ce que la statue soit la più belle opera di marmo che sia hoge in Roma. Il a tenu parole ! Depuis 1749,
la Pietà est à sa place actuelle, où elle attire tous les pèlerins. Le 21 mai 1972, elle a été sauvagement mutilée à coups de marteau par un déséquilibré hongrois, Lazio Toth ; les travaux de restauration ont fait apparaître sur la main gauche de
la Vierge le monogramme de Michel-Ange resté caché près d’un demi-millénaire : un M. dessiné sur la paume avec les lignes de la main. Restaurée et éclairée de manière très heureuse,
la Pietà est désormais protégée par une paroi de verre résistant aux balles. 

Sur tout le pourtour intérieur de la basilique sont gravées en lettres capitales les paroles du Christ à Pierre dans l’Évangile : Tu es Petrus et super hanc petram oedifîcabo Ecclesiam meam – « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église… J’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas. Sois le pasteur de mes brebis ». Le Temple, II Tempio, comme disaient les hommes de
la Renaissance, témoigne de l’effort obstiné de nombre de papes et d’artistes, d’architectes et d’ouvriers, tailleurs de pierre, maçons descendus du nord de l’Italie, petits artisans romains, menuisiers, ferronniers, cordiers, broyeurs de couleur. 

Le sentiment dominant est celui d’une grandeur harmonieuse, alors que les dimensions sont gigantesques. Les plus grandes cathédrales, comme celle de Reims, tiendraient aisément dans l’édifice. Les éléments de ce décor grandiose sont d’ailleurs très simples. Des pilastres géants en double haie portent des statues dans leurs niches. Le dais de bronze à colonnes torses au-dessus de l’autel de
la Confession est éclairé par la coupole encore invisible au-dessus de l’autel papal. L’abside resplendit de la lumière d’or ruisselant de
la Gloire du Bernin. Les statues de quatre à cinq mètres qui ornent les piliers principaux, l’une en haut, l’autre en bas, pèsent chacune plus de vingt tonnes. Ce sont, et ce n’est pas sans intention, les grands fondateurs d’ordres et de congrégations religieuses : Ignace de Loyola, Thérèse d’Avila, Vincent de Paul, Camille de Lellis, Dominique Gusman, François d’Assise, Marie-Euphrasie Pelletier, Madeleine-Sophie Barat… Au dernier pilier à droite de la nef, placée sur un trône de marbre, la célèbre statue en bronze de l’apôtre Pierre est l’objet privilégié de la vénération des fidèles, qui en ont littéralement usé le pied droit, à force de baisers. Œuvre du XIIe siècle, attribuée communément à Arnolfo di Cambio, son caractère archaïque s’explique par le fait que l’artiste s’est inspiré de l’antique statue de marbre autrefois placée dans le portique de la basilique et actuellement dans les grottes vaticanes. 

La technique des arcs et des voûtes laissant peu de place pour la décoration, les artistes utilisèrent les moindres espaces disponibles. À la retombée des voûtes, au-dessus des retables, ils logèrent les mosaïques, avec d’étonnantes décorations en stuc, ce composé de chaux, de sable, de poussière de marbre, qui se prête à tous les caprices de la flore et de la faune, comme de toutes les arabesques nées de l’imagination des décorateurs talentueux. 

À travers tout l’édifice, une nuée d’anges fait cortège aux apôtres, aux martyrs, aux docteurs de l’Église, aux fondateurs d’ordres religieux et aux papes. Les monuments funéraires des derniers pontifes sont dus, pour Pie XI, à Francesco Nagni (1965), pour Pie XII, à Francesco Messina (1964), et pour Jean XXIII, à Emilio Greco (1967). 

Le palais Apostolique 

Le cœur de ce palais qui domine la place Saint-Pierre est constitué par le carré de la cour Saint-Damase, due à Nicolas V (1447-1455). Son peintre préféré, Fra Angelico, décora son cabinet de travail, connu aujourd’hui sous le nom de chapelle de Nicolas V, accessible par le circuit de visite des musées, comme du reste la chapelle Sixtine. Deux séries de fresques superposées sont consacrées à la vie et à la mort des diacres Étienne et Laurent. C’est Sixte IV, élu en 1471, qui édifia la célèbre Sixtine, popularisée par les conclaves qui s’y tiennent devant le fameux Jugement dernier de Michel-Ange, pour l’élection des papes. 

En même temps, Nicolas V commençait à réunir les premiers éléments de ce qui deviendrait, sous l’impulsion décisive de Sixte IV, la célèbre bibliothèque Vaticane. Innocent VIII (1484-1493) fait édifier au bout des jardins, à trois cents mètres de la résidence pontificale, un villino qui lui procure une vue agréable, et une douce fraîcheur pendant la canicule estivale. Ses successeurs la relient au palais de Nicolas V, formant ainsi la cour du Belvédère, qui achève de donner à ces constructions leur aspect actuel. Alexandre VI (1492-1503) fait décorer les appartements Borgia par le Pinturicchio, et l’appartement situé au-dessus de celui du pape Borgia par Raphaël : ce sont les chambres – stanze – et loges – loggie – qui suscitent l’admiration des pèlerins et visiteurs du monde entier. Avec la visite de la chapelle Sixtine, c’est un des moments essentiels de la découverte du Vatican par l’intérieur. 

Nommé par Paul III en 1535 premier architecte, sculpteur et peintre des sacrés palais, Michel-Ange, en cet âge avancé qui ne ralentit en rien l’élan de son génie, complète sa gloire en ajoutant aux fresques du plafond de
la Sixtine et au dessin de la coupole de la basilique Le Jugement dernier, cependant qu’il achève la cour du Belvédère et la décoration de la chapelle Pauline. Ainsi appelée du nom de Paul III (1534-1549), Alexandre Farnèse, qui la fit édifier, elle n’est pas ouverte aux visiteurs. C’est le lieu de prière des employés du Vatican, à l’intérieur du palais, cependant qu’ils disposent, à l’extérieur du palais, mais à l’intérieur toujours du Vatican, de la petite église paroissiale Sainte-Anne. Deux fresques de Michel-Ange sont le plus bel ornement de la chapelle Pauline : à droite,
La Crucifixion de saint Pierre ; à gauche,
La Vision de saint Paul terrassé sur le chemin de Damas. C’est de cette chapelle que part la procession des cardinaux qui entrent en conclave dans la chapelle Sixtine, en traversant la salle Royale qui les relie. Au fond de
la Pauline, un ascenseur dérobé permet de descendre directement dans la basilique Saint-Pierre. 

Ugo Boncompagni, qui règne sous le nom de Grégoire XIII de 1572 à 1585, marque son pontificat par la construction du second bras de la cour Saint-Damase, celui du fond. 

Le troisième bras de cette cour est l’œuvre de Sixte Quint (1585-1590). À lui seul, c’est déjà un palais, dont la grande façade domine la place Saint-Pierre. Elle est devenue familière à des centaines de millions de téléspectateurs, grâce à la mondiovision qui en montre les moindres détails, lors des fêtes de Noël et de Pâques comme des grands événements de la vie et de la mort des papes. C’est là en effet qu’ils résident, avec le cardinal secrétaire d’État, dans le palais de Sixte Quint, surmonté d’un étage par le Florentin Clément VIII (1592-1605), Ippolito Aldobrandini. C’est le même pape qui édifia la salle appelée pour cette raison Clémentine, ainsi que la salle du Consistoire au plafond en bois doré et sculpté. Ce sont les deux plus grandes salles du palais de Sixte Quint, où le pape reçoit souvent des groupes en audience. Ils y accèdent depuis la porte de Bronze par l’escalier de Pie IX et la cour Saint-Damase. Cet accès fut réalisé par Martino Ferrabosco et Giovanni Vasanzio, sous la direction de l’architecte Maderno et le pontificat de Paul V (Camille Borghèse) en 1619. Les battants de la fameuse porte de Bronze, des fondeurs Orazio Censori et Francesco Beltramelli, furent placés par le Bernin en 1677, en raccordement entre l’extrémité de la colonnade et le palais pontifical, dont ils constituent toujours l’entrée monumentale. 

L’escalier qui monte de la porte de Bronze à la salle royale de Sangallo, l’escalier royal, est l’œuvre du Bernin, qui l’édifia de 1663 à 1665. Raphaël et ses disciples décorèrent les loges du Bramante qui entourent la cour Saint-Damase. 

Mécènes, les papes de
la Renaissance ont recueilli beaucoup d’œuvres d’art et constitué de précieuses collections de manuscrits. Sixte IV, pape bâtisseur, construisit la bibliothèque Vaticane et érigea au centre de la place Saint-Pierre l’obélisque de Caligula, achevant ainsi de donner au Vatican, pour l’essentiel, l’aspect qui nous est familier. Du XVIIIe siècle à nos jours, peu d’éléments notables s’ajoutent à l’ensemble des constructions vaticanes. Ce sont surtout les musées qui accroissent leurs collections d’œuvres d’art. Dernier en date, le musée d’Art moderne a été inauguré le 23 juin 1973 par Paul VI. Les sept cent quarante peintures, vitraux et sculptures sont l’œuvre de deux cent soixante-dix artistes : Braque, Buffet, Chagall, Dali, Denis, Foujita, Gauguin, Goya, Le Corbusier, Léger, Manessier, Manzù, Matisse, Modigliani, Picasso, Utrillo, Vlaminck… 

En 1964, Paul VI décidait la construction d’une vaste salle d’audiences, derrière le palais du Saint-Office, à gauche de la colonnade du Bernin. L’architecte italien Nervi en fut le réalisateur. De forme trapézoïdale, en ciment recouvert de travertin, résolument moderne, le bâtiment, d’une parfaite sobriété, s’insère entre l’hospice Sainte-Marthe, le Teutonique et le Saint-Office, et peut accueillir sept mille personnes assises ou quatorze mille debout. Inaugurée le 30 juin 1971 après sept ans de travaux, la nouvelle salle est à cheval sur
la Cité du Vatican et sur le territoire italien, où elle bénéficie du privilège de l’exterritorialité. 

Enfin, à l’intérieur du palais Apostolique, au voisinage de l’appartement pontifical, le pape Jean Paul II a inauguré, le 14 novembre 1999, la chapelle Redemptoris Mater, don des cardinaux pour son jubilé. Cet écrin de mosaïques ruisselantes de beauté est dû aux talents conjugués du Slovène catholique Marko Ivan Rupnil et du Russe orthodoxe Alexander Kornooukhov. Je n’hésite pas à l’appeler
la Sixtine du nouveau millénaire. Le mystère pascal s’y déploie de la voûte aux parois, où la matière transfigurée par le génie de l’artiste porte de l’émerveillement à la prière. Icône de pierres vivantes d’un Occident fécondé par l’Orient, cette épiphanie de l’art sacré contemporain nous conduit de l’Incarnation du Verbe de Dieu à son Ascension et à
la Pentecôte de l’Esprit vers
la Jérusalem céleste. Au centre
la Mère de Dieu, assise sur son trône de gloire avec Jésus entre ses bras, est entourée de douze triades de saintes et de saints d’Orient et d’Occident. Édith Stein voisine avec Thérèse de Lisieux et le trappiste Christian de Chergé avec le théologien orthodoxe Pavel Florensky, figures de notre humanité transfigurée, réunifiée par l’Amour du Christ Rédempteur. 

 

Paul Poupard 

Mars 2002