Les sources du renouveau de la théologie trinitaire au XXe siècle

un article sur la théologie trinitaire  du site:

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Les sources du renouveau de la théologie trinitaire au XXe siècle

Paris, 7 – 9 mars 2007

Le Cycle des Études doctorales de la Faculté de Théologie de l’Institut Catholique de Paris développe un projet de recherche sur « Le renouveau de la théologie trinitaire au XXe siècle. » Le travail s’étendra sur trois années, centrées successivement sur les sources du renouveau (2007), les réalisations majeures (2008), et les effets produits sur certains champs connexes de la théologie (2009). L’enjeu est d’accomplir un acte de réception du renouvellement en question, puis de dégager les perspectives ouvertes à nos futures recherches.

« Depuis les travaux entrepris par Théodore de Régnon dans ses fameuses Études de théologie positive sur la Sainte Trinité, publiées en quatre tomes volumineux de 1892 à 1898, la théologie des premières décennies du XXe siècle s’est engagée sur la voie d’un renouveau trinitaire. Théodore de Régnon livrait à la connaissance des théologiens une masse documentaire impressionnante, constituée notamment de longs textes traduits, issus de la période patristique et de la théologie médiévale. On a certes beaucoup parlé d’un renouveau patristique et d’un renouveau biblique au XXe siècle, mais on a peu mesuré l’ampleur du renouveau trinitaire, déployé sur une période qui coïncide avec le siècle passé et qui atteint son apogée avec les grandes œuvres de K. Barth, de M. Schmaus, ou de Hans Urs von Balthasar. Quant aux travaux de Théodore de Régnon, ils ont abouti à des thèses herméneutiques qui finiront par s’imposer pour caractériser, voire opposer une théologie trinitaire d’inspiration grecque et une théologie trinitaire d’inspiration latine d’origine augustinienne.

Cette classification aussi simple que sommaire aura paradoxalement un effet bénéfique sur les travaux des théologiens, redécouvrant la richesse et la diversité des corpus, et du même coup faisant éclater les classifications en cours. Certes, qui pourrait nier qu’il existe bien une théologie grecque d’inspiration antiochienne et cappadocienne qui, face au péril que représente le modalisme unitaire, et plus proche de la lettre de l’Écriture, affirme d’abord la réalité ou « l’hypostase » de chacune des Personnes distinctes entre elles, tandis que de son côté la théologie latine tend à affirmer en premier lieu l’unité de la « substance » à l’intérieur de laquelle se développent les processions des Personnes distinctes dans le but de garantir la divinité du Fils et de l’Esprit ? Un théologien aussi averti que Karl Rahner reconduira l’opposition popularisée par Régnon, manifestant ainsi sa préférence pour le modèle grec, censé être plus fidèle à la lettre de l’Écriture [1]

Cette fidélité invoquée n’est que le symptôme d’une théologie qui cherche à fonder dans l’événement Jésus-Christ et le don de l’Esprit, tels qu’accessibles dans le donné néotestamentaire, l’ensemble de la doctrine trinitaire. Le renouveau trinitaire est donc étroitement solidaire du renouveau christologique. Mais qu’on ne s’y trompe pas, le travail entrepris par les théologiens est un travail de reconstruction onéreux et exigeant. Il s’est élaboré en deçà et parfois à l’encontre des analogies traditionnelles qui servirent à justifier théologiquement la divinité du Fils et sa génération éternelle, notamment la théologie de la procession du Verbe comme acte spirituel immanent à la vie divine. La prise en compte de l’historicité radicale de la Révélation a scellé au plus près le destin de la christologie et de la doctrine trinitaire, au point d’en faire naître une conceptualité nouvelle, aux allures alternatives. Cette histoire est encore à écrire et à évaluer . » [2]

L’année 2007 examinera les sources du renouveau trinitaire. Nous voulons ainsi évaluer l’apport de la théologie positive dans le champ patristique, l’impact de la philosophie allemande sur la spéculation trinitaire, et enfin le rapport complexe instauré au XXe siècle entre l’exégèse historico-critique et les dogmatiques trinitaires.

En 2008, parmi les réalisations majeures, nous envisageons de traiter quatre lignes de développement : les théologies trinitaires de la Révélation, les théologies trinitaires de la Croix, les théologies trinitaires « communionnelles » et les essais d’ontologie trinitaire.

Enfin, en 2009, nous nous attacherons à évaluer les implications du renouveau trinitaire en ecclésiologie, en liturgie, en catéchèse, en spiritualité et en morale. Notre souci sera alors de tirer les conséquences du bilan et de prospecter de nouveaux terrains de recherche.

Comité scientifique :: Emmanuel DURAND, Henri-Jérôme GAGEY, Vincent HOLZER, Jean-Louis SOULETIE.

Renseignements et inscriptions

On peut télécharger la plaquette de présentation du colloque sur le site de l’Institut Catholique de Paris]

Inscription auprès de Mme Leticia Santiago tél : 01 44 39 52 57



[1] Cf. K. RAHNER, « Le Dieu Trinité fondement transcendant de l’Histoire du Salut », Mysterium Salutis, VI, Paris, Cerf, 1971, pp. 22-28.

[2] V. HOLZER, préface à E. DURAND, La périchorèse des personnes divines. Immanence mutuelle, réciprocité et communion, Paris, Cerf, « Cogitatio fidei » 243, 2005, p. 9-10. Pour une critique récente des schèmes de Th. de Régnon, voir l’étude magistrale de L. AYRES, Nicaea and its Legacy. An Approach to Fourth-Century Trinitarian Theology, Oxford, Oxford University Press, 2004.

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