La mort de l’abbé Pierre, l’insurgé de Dieu
Il me semble juste et bon commémorer la personne de l’Abbé Pierre, je report l’article qui me plaît de plus et qu’il le reporte avec plus tendresse, sur le journal on line vous pouvez découvrir de autre, ancre se je pense que vous avez déjà écouté en télévision ou dans les journaux quotidiennes la notice et le commentaire (e la memoire), du site: http://www.la-croix.com/article/index.jsp?docId=2292700&rubId=788 La mort de l’abbé Pierre, l’insurgé de Dieu
L’abbé Pierre est décédé, lundi 22 janvier, à l’âge de 94 ans, à l’hôpital parisien du Val-de-Grâce où il était hospitalisé depuis le 14 janvier. Fondateur de la première communauté Emmaüs, l’auteur de l’appel de l’hiver 1954 a consacré sa vie au combat contre les souffrances et les exclusions
L’abbé Pierre en août 2005, alors qu’il fêtait ses 93 ans (photo Laban-Mattei/AFP). Pour entrer dans la minuscule cellule de l’abbé Pierre, mieux valait se faire mince. Depuis qu’il était venu se retirer à l’abbaye bénédictine de Saint-Wandrille le fondateur des chiffonniers d’Emmaüs avait tant entassé de livres, de dossiers et d’objets de récupération que sa porte ne pouvait plus que s’entrebâiller. «Je suis l’inventeur du style Louis-caisse !» avait-il coutume de lancer, malicieux, à ses visiteurs éberlués par ce capharnaüm. Puis il se recueillait quelques minutes avant de parler de sa voix sonore, celle-là même qui, au cours de l’hiver 1954, avait lancé «l’insurrection de la bonté» contre le scandale des sans-logis.À cette époque-là, celui qui de son vrai nom s’appelle Henri Grouès n’est déjà plus tout à fait un inconnu. La guerre, et surtout Il entre chez les capucins Qui aurait dit que cet enfant chétif, né en 1912 à Lyon, deviendrait ce batailleur têtu, toujours prêt à sonner aux portes des puissants pour faire reculer un peu plus la misère ? À 19 ans, il découvre saint François et prend une décision radicale : sa part du patrimoine familial offerte à diverses œuvres de charité, ce fils de bourgeois entre chez les capucins. « Aujourd’hui, Dieu doit rire dans sa barbe du tour qu’il m’a joué : je voulais la tranquillité et le silence des moines et il m’a propulsé dans le monde pour y vivre avec passion les choses les plus extravagantes. »L’abbé Pierre, en effet, aura été servi ! Des ors du Parlement où il sera, de 1945 à 1951, député MRP de Meurthe-et-Moselle, aux manifestations en tout genre où il usera ses brodequins, il mènera avec ferveur son combat, celui de la dignité de l’homme. En 1949, il fonde la première communauté Emmaüs. Deux ans plus tard, il construit des maisons d’urgence sur des terrains qu’il achète en Île-de-France. Sous sa pression, le gouvernement autorise les Caisses d’allocations familiales à consentir aux familles modestes des prêts pour financer leur logement. « Mes amis, au secours ! » Les compagnons, eux, fouillent les poubelles, ratissent les « décharges », à la recherche d’objets monnayables. L’abbé multiplie démarches et réunions pour alerter l’opinion publique. La lutte quotidienne pour le pain et le toit s’organise. Le déclic : ces funérailles de « honte nationale », en 1954, d’un enfant de 3 mois, mort de froid dans une carcasse de voiture, la nuit même où fut éludée la discussion au Sénat autour du projet présenté par l’abbé député. Un milliard, demandait-il, pour des logements d’urgence.L’hiver est rude : – 15°C à Paris. Le 1er février, une femme meurt boulevard de Sébastopol, au cœur de Paris. Dans sa main, elle tenait serrée une lettre d’expulsion de son logement. Alors, l’abbé Pierre lance sur les ondes de RTL son célèbre appel : «Mes amis, au secours ! Chaque nuit, ils sont plus de 200 recroquevillés sous le gel dans la rue, sans toit, sans pain ; beaucoup sont presque nus. Devant cette horreur, les « cités d’urgence », ce n’est plus assez urgent… » L’Histoire retiendra cet appel du 1er février 1954 qui aussitôt déclenche une mobilisation générale, culminant en un gigantesque mouvement national de solidarité. Quelques jours plus tard, le Parlement vote pour le logement populaire des crédits dix fois supérieurs à ceux qu’il refusait un mois plus tôt. Avec ces 10 milliards, 12 000 logements seront bâtis dont la moitié existe toujours. Impossible de dresser la liste des luttes qu’il aura menées Le nom de l’abbé Pierre, jusque-là quasiment inconnu, franchit les frontières. Sollicité de partout, il s’épuise vite et doit être opéré à plusieurs reprises. Après un temps de convalescence, il entreprend une tournée de conférences au cours de laquelle il entre en contact avec les plus grands. Impossible de dresser la liste des luttes qu’il aura menées. Le petit homme à la cape et au béret ne doutait pas de son charisme. Et si les médias ne venaient à lui, c’est lui qui venait à eux…En 1984, il participe, au côté du Secours catholique et de l’Armée du salut, à la création de Il « incarnait le message et les valeurs de Jésus-Christ » Parce qu’un ami, Roger Garaudy, ancien député comme lui, est accusé d’antisémitisme et de révisionnisme à la suite de la publication, en 1995, de son ouvrage «Les Mythes fondateurs de la politique israélienne », l’abbé Pierre, sans avoir lu le livre incriminé, lui écrit son soutien. Les médias titrent aussitôt sur « la faute » de l’abbé Pierre. En juillet 1996, depuis l’abbaye bénédictine italienne où il se repose, l’abbé Pierre retire tout ce qu’il a dit et demande pardon à ceux qu’il a pu blesser. Dans une lettre «aux inconnus qui lui ont écrit pendant le cyclone», il évoque les haines qui se sont abattues sur lui : «Après avoir fait de moi presque une idole, soudain on me lynchait comme un suppôt de Satan.» Malgré cela, la majorité des Français lui maintenaient leur confiance : selon un sondage, en décembre 1996, pour 80 % des Français « l’abbé Pierre incarnait bien le message et les valeurs de Jésus-Christ ». Autre consécration à laquelle il avait longtemps résisté : le 19 avril 2001, il acceptait finalement les insignes de grand officier de Retrouvez l’intégralité de l’article dans l’édition de |
L’abbé Pierre en août 2005, alors qu’il fêtait ses 93 ans (photo Laban-Mattei/AFP). photo da le site
Une grosse pensée pour lui.