Archive pour le 18 janvier, 2007

ma présentation suis fini pour dernière

18 janvier, 2007

j’avais fait une présentation pour le post que j’ai mis aujourd’hui mais suis fini pour dernière, en voulant faut aller au fond de la date d’aujourd’hui et relire d’eux, si vous voulez;

Je craint d’avoir mets trop de chose aujourd’hui, Scelle

La question de l’autre : liturgie et œcuménisme 12 janvier 2007

18 janvier, 2007

la troisème choix, du site:

La question de l’autre : liturgie et œcuménisme 12 janvier 2007 Gordon Lathrop
Lutheran Theological Seminary of
Philadelphia 

En premier lieu, permettez-moi, de vous remercier, et de remercier tout particulièrement le Frère Patrick Prétot, pour son invitation à participer à cette célébration du cinquantième anniversaire de l’Institut Supérieur de Liturgie. Merci d’accueillir un Luthérien américain dans vos débats et d’étendre votre hospitalité à mon épouse. Permettez-moi de vous saluer en cette occasion au nom du conseil de la communauté internationale des chercheurs en liturgie,
la Societas Liturgica. Permettez-moi enfin de vous remercier pour votre patience délicate envers mon faible niveau de français. 
Beaucoup d’entre nous, par le monde, issus de beaucoup de communautés chrétiennes et d’Églises, se joignent à vous pour célébrer les grands dons qui nous ont été faits par cet Institut et les chercheurs qui en sont membres. Les luthériens en Amérique du Nord, eux-aussi, ont lu Bernard Botte, Louis Bouyer, Pierre-Marie Gy, Louis-Marie Chauvet, et Paul de Clerck – pour ne citer que quelques noms-, ce qui leur a permis d’engager des études en matière liturgique de façon plus sérieuse, et de donner plus de sens à leurs pratiques pastorales. 

Mais notre propre travail a été parfois lu par ces mêmes chercheurs – par Louis Bouyer, prêtre de l’Oratoire et professeur au sein de cet Institut, décédé il y a deux ans. En effet, à la fin de son ouvrage consacré à l’Eucharistie (1966), et dans la conclusion de son étude dédiée à la nouvelle pratique eucharistique protestante, le Père Bouyer, avec beaucoup d’attention, a procédé à une analyse détaillée et a loué la prière eucharistique du 20e siècle des Luthériens d’Amérique du Nord. C’est avec cette prière que j’ai moi-même appris l’eucharistia classique de la table sainte. Et il s’agit de la même prière, qui, sous une forme rénovée, occupe encore la première place parmi les onze prières eucharistiques qui figurent dans notre nouveau livre du culte, publié ce mois-ci. (Pour votre information, cet après-midi se déroulera ici-même une session de travail sur ce nouveau livre du culte.) Voici comment le Père Bouyer décrivait cette prière et ces sources : « Il serait difficile d’être plus œcuménique ! Mais tous ces éléments, choisis avec un grand discernement, ont été fondus dans une rédaction aussi sobre qu’aisée. Dans sa brève simplicité, cette prière est d’une plénitude concise qu’on n’est pas habitué à trouver ailleurs que dans l’antiquité chrétienne. » [1

Bien que les études de Bouyer soient, de façon générale, dépassées, et peut-être même parce que Bouyer était connu pour son goût pour la polémique, ainsi que pour sa personnalité difficile, je pense que son commentaire si généreux, tout comme sa volonté de lire et d’apprendre dans un contexte œcuménique ne doivent pas être oubliés. Je suis heureux de me tenir là où Bouyer et les autres professeurs, de qui j’ai tant reçu, ont enseigné. Et je suis heureux d’essayer de continuer à penser la relation entre le souci d’ouverture œcuménique et une recherche avancée dans le domaine liturgique. Nous allons nous interroger sur la place occupée par la liturgie dans les études et la pratique œcuméniques – et sur le rôle joué par les considérations œcuméniques au sein des études liturgiques. 

Commençons par rendre compte de deux liturgies. Peut-être connaissez-vous ce récit tout à fait remarquable, honnête et précis, écrit par le théologien dominicain Yves Congar dans son Journal écrit durant le Concile Vatican II. Ce récit se situe le 11 Octobre 1962, jour d’ouverture du Concile, et le lieu est Saint-Pierre de Rome : « À 8 h 35, on entend au micro le bruit lointain d’une marche à moitié militaire. Puis on chante le Credo. Je suis venu ici POUR PRIER : prier AVEC, prier DANS. J’ai de fait beaucoup prié. Cependant, pour tuer le temps, une chorale entonne successivement tout et n’importe quoi. Les chants les plus connus : Credo, Magnificat, Adoro Te, Salve Regina, Veni Sancte Spiritus, Inviolata, Benedictus… On chante d’abord un peu avec, mais on se lasse…. Mon Dieu, qui m’avez mené là par des voies que je n’ai pas choisies, je m’offre à vous pour être, si vous le voulez, l’instrument de votre Évangile en cet événement de la vie de l’Église, que j’aime, mais voudrais moins “Renaissance” ! moins constantinienne… On entend les applaudissements sur la place Saint-Pierre. Le pape doit approcher. Il entre sans doute. Je ne vois rien, derrière six ou sept rangées de soutanes montées sur des chaises. Par moments, dans la basilique, des applaudissements, mais ni cris ni paroles. …
La Messe commence, chantée exclusivement par
la Sixtine : quelques morceaux de grégorien et de la polyphonie. Le mouvement liturgique n’a pas pénétré jusqu’à
la Curie romaine. Cette immense assemblée ne dit rien, ne chante rien. On dit que le peuple juif est le peuple de l’ouïe, les Grecs celui de l’œil. Il n’y en a ici que pour l’œil et l’oreille musicale : aucune liturgie de
la Parole. Aucune parole spirituelle. Je sais que tout à l’heure on installera sur un trône, pour présider au concile, une Bible. MAIS PARLERA-T-ELLE ? L’écoutera-t-on ? Y aura-t-il un moment pour
la Parole de Dieu ? » [
2

Le jour suivant, le vendredi 12 Octobre, Congar poursuit son récit : « Taxi pour aller à la réception de l’ambassade… Il y a là Cullmann, Hébert Roux, Thurian et Schutz [donc, quatre observateurs protestants francophones et hôtes œcuméniques]. Je les embrasse tous sur les deux joues… Cullmann [professeur luthérien à
la Sorbonne et à l’Université de Bâle
] dit aussi, à propos de la cérémonie de jeudi : “ C’est cela, votre mouvement liturgique ? ” 

Et Congar écrit, en guise de réponse : « Hélas ! Il n’a pas franchi
la Porte de Bronze ! » [
3Mais permettez-moi de vous relater un exemple en provenance d’une autre liturgie, mon second exemple. La liturgie se déroulait à une toute autre échelle. Cela avait lieu il y a plusieurs années au sein d’une conférence consacrée à la liturgie luthérienne en Amérique du Nord – le but de cette conférence était d’encourager le renouveau de la pratique liturgique au sein des paroisses locales des Églises du Canada et des États-Unis. J’étais présent, et malheureusement je ne l’oublierai pas. 

La liturgie devait être une célébration de
la Parole. Les organisateurs espéraient créer un rituel chrétien riche, plein de sens, public et communautaire qui ne devait pas être forcément une Eucharistie complète, mais plutôt être une liturgie centrée sur
la Bible comme source et centre de notre réunion, de nos lectures, de notre sermon, de nos chants et de nos prières. 
Premier problème : pas une Bible, ou un lectionnaire, ou un Évangile à l’horizon. Certes beaucoup de bannières ! Et de nombreux membres du clergé en habits de cérémonie et des trompettes tonitruantes. Mais pas de Bible. La liturgie commença par une procession et beaucoup de déplacements solennels. Des membres du clergé en habit de cérémonie rejoignirent leur place, au milieu d’une forêt de cierges. Les trompettes retentirent, les bannières s’agitèrent. Mais pas de Bible. Nul lectionnaire en vue. Lorsque enfin quelqu’un se dirigea vers l’ambon pour lire l’Écriture, la lecture était contenue dans une demi-feuille de papier que le lecteur tenait devant lui. À ce moment précis, peut-être faut-il y voir une forme de justice dans cette salle bien trop grande, le son tomba en panne, et ne nous ne pouvions même pas entendre la lecture. Et quand quelqu’un d’autre se leva pour le sermon, ce fut comme l’aurait dit le Père Congar en parlant de la présidence liturgique, « mal et sans onction », ou comme l’auraient dit les Luthériens, « sans l’Évangile. » Les trompettes donnèrent-elles encore de la voix ? Je pense, mais Dieu merci, je ne m’en souviens pas. 

Si le Père Congar avait été présent, il nous aurait certainement demandé (et avec raison) : “ C’est cela, votre mouvement liturgique, votre dévotion luthérienne à la parole de Dieu ? ” Je ne raconte pas ces histoires seulement pour nous faire sourire ou pour nous faire désespérer. Je sais que quiconque a à cœur les études pastorales liturgiques se souviendra de trop nombreuses liturgies « ratées. » Mais ce qui compte dans ces deux exemples est la question de Cullman et l’ouverture d’esprit de Congar en réponse, ou comme j’imagine la reprise par Congar de la question de Cullman et la possibilité pour les luthériens d’Amérique du Nord d’être ouverts à un tel questionnement. 

“ C’est cela, votre mouvement liturgique ? ” La question ne doit pas être comprise comme impertinente ou comme le fruit d’une mauvaise intention. Bien au contraire, aussi bien dans la bouche de Cullman ou dans le rapport de Congar, cette question respecte profondément les valeurs-clé de l’autre communauté séparée dans le Corps du Christ, et honore magistralement les charismata les plus profonds du renouveau vivant dans cette communauté – mais encourage, à la fois amicalement et fermement, par une affirmation et une mise en garde, à la mise en œuvre effective de ces valeurs et de ces dons dans la vie quotidienne, publique et communautaire. La question témoigne de la même lucidité, de l’autocritique, et de l’angoisse déjà présente chez Congar, qui tient le Journal du Concile, par exemple. Ses propres questions, si réalistes, trouvent un écho. Allons plus loin : de telles questions vont au cœur des choses, au cœur du patrimoine de tous les chrétiens -
la Parole et le sacrement du don du Christ, une assemblée pleinement participante, rassemblée autour de cette Parole et du sacrement par l’Esprit de Dieu, et les ministres qui humblement et avec amour sont au service de cette assemblée pour qu’elle puisse remplir sa vocation. De telles questions exigent que tout ce qui nous unit soit clairement mis en avant, sans ambiguïté. 

Ainsi, d’une certaine façon, le mouvement liturgique bascule inévitablement vers le mouvement œcuménique. Les recherches sur les nouvelles pratiques et les rituels chrétiens ne peuvent s’empêcher de relever les pratiques de l’ensemble des communautés chrétiennes. Et l’espoir de voir un jour l’unité chrétienne se manifester doit se fonder sur les pratiques par lesquelles les assemblées chrétiennes locales aussi montrent leur attachement à l’unité et au témoignage commun. Si votre propre définition de l’ecclesia inclut une communauté qui reconnaît la présence du Christ par
la Parole et le sacrement, alors le souci de l’unité de cette ecclesia doit également comprendre un attachement à la clarté et à la place centrale qui doit être occupée par cette Parole et par ces sacrements. La redécouverte dans la vie des Églises de la centralité de Jésus-Christ, pour le salut de la vie du monde, et cette redécouverte par les ressources de
la Bible et de la liturgie, peuvent être analysées comme des thèmes communs aux deux mouvements. Si nous adoptons la définition du Père Congar, il est même alors possible d’affirmer qu’un certain « catholicisme ressourcé », vivant dans toutes les Églises, peut être considéré comme le but des deux mouvements : c’est-à-dire un « catholicisme recentré sur le Christ, et qui est également biblique, liturgique, pascal, communautaire, œcuménique et missionnaire,” comme l’écrit Congar. [
4De toute manière, l’enquête sur les origines et le sens des pratiques fondamentales chrétiennes a été, depuis le 19e siècle, une entreprise œcuménique. Les études d’Edward Pusey à Oxford, de Johann August Neander à Berlin, et de Philipp Schaff à New York ont eu de l’influence dans les cercles romains catholiques au 19e siècle, et à l’orée du mouvement liturgique romain catholique, tout autant que les travaux de Lambert Beauduin, Romano Guardini, Pius Parsch et en Amérique ; ceux de Virgil Michel eurent aussi une influence profonde sur les mouvements de rénovation en cours dans de nombreuses Églises protestantes. 

Des études sérieuses sur le mouvement liturgique doivent nous dire comment ces influences mutuelles ont fonctionné, même s’il n’en a pas toujours été ainsi. Ces influences réciproques continuent d’exister : les études liturgiques, dans leur meilleure expression, sont une conversation internationale et œcuménique, une conversation qui se poursuit, par exemple, dans le cadre de
la Societas Liturgica, mais également dans le cadre de l’Académie de Liturgie Nord Américaine ou dans la nouvelle société du Nord, Leitourgia. De fait cette conversation est allée si loin, et les influences réciproques ont été ressenties si fortement dans la préparation de nouveaux textes pour la liturgie, et ce dans de nombreuses églises différentes, que l’on peut parler à présent, et ce à juste titre, d’un « mouvement liturgique œcuménique. » De plus, au cours de ces dernières années, les études historiques, pastorales et théologiques des pratiques liturgiques ont, tout du moins en certaines occasions, fait montre d’un souci œcuménique empreint de respect, sensible et honnête. Et les affirmations fondamentales posées par
la Commission Foi et Ordre de
la Commission du Conseil Mondial des Églises, en particulier Baptême, Eucharistie et Ministère ont inclus des réflexions portant sur le sens liturgique, et même des conseils pour la pratique liturgique, en encourageant chaque Église à s’interroger lucidement sur ses pratiques. 
Les buts mêmes poursuivis par le mouvement liturgique doivent être articulés de façon à pouvoir être reconnus par de nombreuses communautés chrétiennes. On pourrait le dire ainsi : les communautés chrétiennes doivent constamment s’interroger, et questionner leurs voisins, pour vérifier si la parole biblique et l’enseignement de l’évangile qui donne la vie, le repas eucharistique et les prières pour aider les pauvres dans le monde, sont bien au centre de chaque réunion dominicale. Ces communautés doivent se demander, et s’enquérir auprès de leurs voisins, si oui ou non l’assemblée participe pleinement aux signes promulgués et liés tous les deux, ce très simple ordo du culte chrétien participe, donc, par des chants et des gestes rituels, dans une langue qui soit belle, accessible, commune à tous, par des services mutuels rendus l’un à l’autre, par l’action de boire et de manger, par le rassemblement de dons pour les pauvres. Ces communautés devraient s’interroger : si oui ou non chacun peut, de façon simple et ouverte, venir et rejoindre l’assemblée par la catéchèse et le baptême. Il convient de s’interroger également sur le rôle des ministres : ce rôle est-il rempli dans un esprit d’amour et d’humilité ? Une autre question, fondamentale, doit être posée : est-ce que tout cela est accompli d’une façon qui respecte et encourage les dons de chaque culture, localement ? Ou, formulé de façon négative, les communautés chrétiennes doivent se demander, pour elles et pour les autres communautés, si des cérémonies de moindre importance, une volonté de montrer les rangs et les positions respectives, une importance trop grande accordée aux chœurs et à la musique « professionnelle », une volonté d’attirer et de distraire, l’accent sur les différences de sexe, ou bien un esprit d’individualisme religieux, de consumérisme religieux, une volonté d’exclusivité confessionnelle ou bien trop d’accents sur les particularismes locaux – pour ne nommer que quelques obstacles – n’obscurcissent pas ce qui est fondamental dans la liturgie chrétienne. De façon amicale, nous devrions nous demander l’un à l’autre : « C’est cela votre mouvement liturgique ? » 

Je pense que tout cela – les mouvements œcuméniques et liturgiques qui se chevauchent, l’espoir réel d’un certain ressourcement, les développements au sujet du renouveau liturgique et les buts communs poursuivis, la centralité de la parole et du sacrement, de l’assemblée et du ministère, le désir de témoigner de façon ouverte et humble à la face du monde, le désir de chacune de nos assemblées de se renouveler constamment, les encouragements mutuels et les mises en garde mutuelles, prudentes mais vigilantes, tout cela est contenu dans la question de Cullman : « C’est cela, votre mouvement liturgique ? » Je pense que, tous, nous ne devons pas succomber aux stratégies de l’identité/pureté – mais les autres thèmes post-modernes mentionnés ci-dessus ne doivent pas nous faire peur. Bien au contraire, je crois que nous pouvons les accueillir avec joie, comme des alliés et des vieux amis. Les chrétiens doivent s’engager dans une critique du pouvoir, et exiger toujours une plus grande transparence dans tout exercice d’autorité. Et l’aspect local est incroyablement important dans la pratique chrétienne liturgique – l’assemblée est bien sûr toujours une assemblée locale – mais une assemblée est également toujours en communion avec « plus que le local » comme l’a dit Edward Schillebeeckx. [5] De plus, un certain genre d’histoire a été trop utilisé et trop interprété, comme source du renouveau liturgique. L’eucharistie a une histoire plus multiple qu’on ne nous l’a laissé entendre, mais cela ne doit pas nous décourager dans nos efforts de réforme. Bien au contraire, la source de l’eucharistie est Jésus-Christ – même aujourd’hui, lui qui fait irruption dans notre symbolique et notre ritualisation des repas, et qui fait de la célébration le lieu de Son propre sacrifice dans l’Esprit pour la vie du monde. Et, au bout du compte, l’objectif du mouvement œcuménique et de la prière pour l’unité des chrétiens apparaît de plus en plus comme non pas une grande institution centralisée de quelque forme que cela soit, mais comme une communion d’Églises locales, comme une Église des Églises enrichie par sa diversité, avec nos dirigeants et nos évêques au service de cette communion. 

Mais l’émergence des thèmes post-modernes nous a découragés. Il est bien plus facile de faire des recherches sans tenir compte des appels à la réforme qui sont difficiles à gérer, bien plus facile de faire de la théologie sans la pastorale, bien plus facile de répéter les façons anciennes de dire l’histoire, bien plus facile de faire vivre notre propre communauté ecclésiale sans se soucier des autres. Mais une telle façon de faire n’est plus solide, voire intéressante ! 

Chers sœurs et frères : ici, lors de cette célébration du 50e anniversaire, permettez-moi de vous demander de ne pas perdre cœur. Laissez-moi vous demander de tenir ensemble études liturgiques et ouverture œcuménique, études théologiques et l’appel constant à une réforme liturgique en cours, et de faire cela, comme le préconise l’épître pastorale « à temps et à contretemps » (2 Tim 4 : 2). Je vous encourage à vous souvenir dans le cadre de vos études de cette affirmation de votre directeur, le Frère Patrick, qui a reformulé la pensée de Michel de Certeau : « le christianisme est la religion dont la particularité est de se penser sous le signe du ‘pas sans l’autre.  » [6] Permettez-moi de vous demander de méditer ces mots du regretté Frère Roger Schutz, l’un des quatre invités œcuméniques que Congar embrassait sur les deux joues le soir où Cullman posait sa question, mots qu’il adressait à chacun des nouveaux frères de
la Communauté de Taizé, et qui s’adressent aussi à chacun de vous : 
« Ne prends jamais ton parti du scandale de la séparation des chrétiens confessant tous si facilement l’amour du prochain, mais demeurant divisés. Aie la passion de l’unité du Corps du Christ. » [7

Des ressources sont là pour vous aider si vous êtes prêts à relever le défi. Il existe des ressources pour ce « pas sans l’autre » et pour ce « aie la passion. » Que vous soyez universitaire ou pasteur, ou les deux à la fois, que vous soyez catholique romain, protestant ou orthodoxe,
la Constitution sur
la Liturgie Sacrée
de Vatican II vous sera d’un grand secours, et en particulier le remarquable paragraphe 7 consacré aux « présences du Christ » dans l’assemblée liturgique. Par ses répétitions, le texte chante Jésus-Christ présent dans l’assemblée : 
Praesens adest virtute sua in Sacramentis… Praesens adest in verbo suo… Praesens adest denique dum supplicat et psallit Ecclesia…  [8

Cette affirmation fondamentale du mouvement liturgique, à l’œuvre dans beaucoup d’Églises, et qui est tout à fait naturellement, la base du mouvement œcuménique – peut continuer d’animer notre travail local de rénovation et peut être la fondation à partir de laquelle nous pouvons nous tourner vers nos Églises voisines, même séparées, et pratiquer les encouragements et les mises en garde, tout en conservant une attitude pleine de respect. Or, laissez-moi vous le dire, il y a d’autres ressources à trouver chez notre ancien mais si présent professeur – mon professeur, Martin Luther. Dans son essai daté de 1539, Von den Conziliis und Kirchen, [9] Luther pose une question pastorale : Comment un simple individu peut-il affirmer qu’une communauté réunie forme une Église ? Comment une personne dans le besoin peut-elle trouver l’assemblée de Dieu ? Dans sa réponse, il a recours à la théologie. Il nous dit que l’on peut savoir qu’une assemblée est l’Église de Jésus-Christ, lorsqu’au moins sept signes ou Kennzeichen (signes de vie) sont présents de façon manifeste. Cette affirmation, et d’autres similaires de Luther et de son collègue Philipp Melanchthon sont à l’origine de l’idée des notae ecclesiae « signes de l’église », dans le débat théologique. [10] Mais ici la discussion n’est pas sur le plan théologique. C’est bien plutôt une proposition qui se situe entre théologie et pastorale. Selon Luther, dans cet essai, les sept signes sont les suivants : la parole de Dieu prêchée, le sacrement du baptême, le sacrement de l’autel, le recours à l’absolution, l’appel et la consécration des ministres, l’usage public de la prière d’action de grâce et d’autres prières, et, nota bene, les souffrances partagées. Cette liste, et ce dernier signe, sont une liste pastorale et liturgique. C’est un encouragement à la réforme, et en même temps, un appel au réalisme, à l’humilité et à l’abandon de tout triomphalisme. Cette petite liste est un trésor œcuménique, et la question de Cullman s’inclut dans le droit fil de cette liste. 

D’autres ressources sont à votre disposition. Je vous encourage à découvrir et à discuter les conséquences pastorales des affirmations liturgiques du Conseil Mondial des Églises, et en particulier Baptême, Eucharistie et Ministère, et également la déclaration Ditchingham, Vers
la Koinonia du culte
, [
11] ainsi que d’autres déclarations. [12] Je vous encourage à bien connaître les ressources liturgiques – les livres liturgiques les plus récents – au moins d’une autre communion que la vôtre, apprenant là les principes de notre ordo commun mais aussi les dons qui proviennent de la diversité avec laquelle cet ordo est appliqué aujourd’hui. En allant plus loin, je vous encourage à lire et à réfléchir à une théologie liturgique, à une réflexion sur le sens et les questions posées par le culte chrétien, en provenance d’une autre confession que la vôtre. Si vous êtes un pasteur ou si vous appartenez à une équipe paroissiale dans une paroisse locale, voici plusieurs suggestions au sujet de la parole et du sacrement qui ont été faites dans le cadre du mouvement œcuménique liturgique, des suggestions à étudier. Souvenez-vous que le lectionnaire de trois ans, développé en tant qu’Ordo Lectionum dans la pratique de l’Église catholique romaine depuis la réforme de Vatican II a, après certaines adaptations, été très largement utilisé par beaucoup d’autres Églises, sous le titre suivant : Lectionnaire commun révisé ; il est en usage en Amérique du Nord, en Grande-Bretagne, et dans bien d’autres pays. Pourquoi ne pas se réunir de façon œcuménique, chaque semaine, avec d’autres responsables de paroisse, d’autres communautés séparées, pour discuter les sens de vos textes communs et différents, pour explorer les possibilités offertes par ces textes pour prêcher et catéchiser aujourd’hui ? Souvenez-vous également que dans des zones linguistiques, les textes communs de la liturgie, le Gloria et le Credo, le dialogue du Sursum corda, le Sanctus, à titre d’exemples, ont fait l’objet d’un effort commun de traduction, comme un patrimoine commun. Réjouissez-vous de ces textes, et résistez à la tentation de les modifier, sauf si les changements sont faits en commun, avec l’autre, « pas sans l’autre. » De plus, même s’il est impossible de célébrer ensemble l’eucharistie aujourd’hui, songez à inviter et à accueillir des visiteurs œcuméniques à vos liturgies dominicales, et pensez à effectuer de telles visites vous-même. Puis demandez à vos visiteurs de vous dire ce qu’ils perçoivent de votre célébration, ce qu’ils approuvent, et ce avec quoi ils ne sont pas d’accord. Bien plus : si vous avez un catéchumène, songez à accueillir les catéchumènes des autres communautés, pour discuter ensemble du sens de la foi chrétienne aujourd’hui. Ou bien, si cela n’est pas possible, considérez la possibilité que quelques-uns de vos paroissiens soient présents lors de baptêmes pratiqués par d’autres communautés voisines et séparées, et vice-versa. Songez à cette idée : et si tous les chrétiens d’un même endroit : village, quartier se réunissaient pour construire ensemble un baptistère, unique, commun, appelé à être utilisé par tous, sur le modèle des anciens baptistères méditerranéens et des tout premiers baptistères européens ? 

Si vous êtes universitaire, je vous encourage à vous souvenir, dans votre travail personnel et vos échanges publics, de la question de Cullmann et de l’ouverture d’esprit de Congar face à cette question. Souvenez-vous également de la méthode de Bouyer, qui a inclus un compte-rendu sérieux et documenté de la pratique rituelle protestante dans la conclusion de son livre sur la prière eucharistique. Ou mieux, puisque Bouyer pouvait trop se prêter à la polémique, et puisque sa vision de l’unité impliquait fréquemment des visions du « retour à Rome », à la place d’une ecclésiologie de communion, je vous recommande plutôt la méthode de l’ancien évêque de Uppsala en Suède, Yngve Brilioth. Dans ses ouvrages (
La Foi Eucharistique et la pratique dans les Églises évangéliques et catholiques, [13] Brève histoire du sermon ) [
14] , Brilioth fait de la recherche du motif, une méthode volontairement irénique, selon laquelle les diversités historiques de la pratique chrétienne peuvent être considérées comme une source d’enrichissement pour toute l’Église et contribuer au déploiement de l’ensemble du mystère du Christ – en parallèle des communautés particulières peuvent être encouragées à retrouver un meilleur équilibre dans leur vie, à remettre au centre les éléments fondamentaux du culte chrétien . C’est une méthode qui prête à l’émulation. Cette méthode irénique critique témoigne d’un esprit marqué par le signe du « pas sans l’autre. » « C’est cela votre mouvement liturgique ? » J’ai imaginé que cette question de Cullmann, relatée par Congar, est la question d’un ami, lui-même fortement impliqué dans la redécouverte pastorale et liturgique de la vie sacramentaire en Christ dans sa propre Église. Je suis convaincu que nous avons tout à fait le droit de nous poser cette question mutuellement, encore aujourd’hui, nous réjouissant mutuellement quand la parole et le sacrement du Christ sont mis en avant de façon claire, de nos jours, dans une assemblée participante, elle-même signe de la compassion de Dieu pour la vie du monde. 

Permettez-moi d’ajouter autre chose. Nous pouvons parler du « mouvement liturgique » comme d’une réalité importante et motivante, nous pouvons nous servir de ce terme pour fonder notre questionnement, en partie au moins à cause de l’ISL. L’ISL a été l’une des sources principales d’alimentation de ce mouvement. Chers amis : merci d’avoir gardé cette tradition vivante. Et merci pour votre gentillesse et votre attention à mon égard ce matin. Gordon W. Lathrop Philadelphia 



[1] Louis Bouyer, Eucharistie : Théologie et spiritualité de la prière eucharistique (Tournai : Desclée, 1966), p. 425. Cf Louis Bouyer, Eucharist : Theology and Spirituality of the Eucharistic Prayer (Notre Dame and London : University of Notre Dame Press, 1968), p. 441 : “It would be hard to be more ecumenical ! But all of these elements, chosen with great discernment, have been molded into a composition that is as moderate as it is natural. In its brief simplicity this prayer has a concrete fulness that we are not accustomed to seeing except in Christian antiquity.” [2] Yves. M.-J. Congar, Mon journal du Concile (Paris : Cerf, 2002) I, p. 106-107. 

[3] Yves. M.-J. Congar, I, p. 111-112. [4] Yves. M.-J. Congar, Le Concile au jour le jour : Deuxième session (Paris : Cerf, 1964), p. 45. 

[5] Edward Schillebeeckx, The Church With a Human Face (New York : Crossroad, 1985), 55ff. [6] Patrick Prétot, “Écritures et liturgie : Épiphanie d’une présence,” texte non publié, p. 2. 

[7] Roger Schutz, Les sources de Taizé (Taizé : Les Presses de Taizé, 1980), p. 17. [8] Constitution on the Sacred Liturgy (Collegeville : Liturgical Press, 1963), 8. 

[9] D. Martin Luthers Werke 50 (Weimar : 1914), 509-653. [10] Voir Timothy J. Wengert, “A Brief History of the Marks of the Church,” in Gordon W. Lathrop and Timothy J. Wengert, Christian Assembly : Marks of the Church in a Pluralistic Age (Minneapolis : Fortress, 2004), 17-36. 

[11] Voir note 6. [12] E.g., the Faverges Statement, The Ecumenical Implications of Our Common Baptism, et l’accord de Bossey, Celebrations of the Eucharist in Ecumenical Contexts. 

[13] London : SPCK, 1965, and Stockholm : SKDB, 1951.  [14] Philadelphia : Fortress, 1965, and Lund : Gleerup, 1945. 

Une œuvre patiente de formation approfondie: C’est là l’œuvre du Seigneur » (Ps 117, 23)

18 janvier, 2007

le deuxème rélation (liturgie), du site:

http://www.catho-theo.net/article.php3?id_article=139

Une œuvre patiente de formation approfondie 

Robert Le Gall
O.S.B.
Archevêque de Toulouse
Président de
la Commission épiscopale
pour
la Liturgie et
la Pastorale sacramentelle 

1 « C’est là l’œuvre du Seigneur » (Ps 117, 23) 

Tous les dimanches nous chantons, soit à Laudes soit au Milieu du jour, le Psaume 117, qui est le psaume pascal par excellence : il clôt le Hallel (Ps 112 117 dans
la Vulgate), que les Juifs récitent pour les grandes fêtes, particulièrement au repas pascal, et il précède immédiatement dans le psautier le long psaume de méditation qu’est le Psaume 118, à partir de chaque lettre de l’alphabet hébreu. 
Au moment de l’entrée messianique de Jésus à Jérusalem, les foules lui appliquent ce psaume en citant : « Hosanna au fils de David ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Hosanna au plus haut des cieux » (Mt 21, 9). Les pharisiens comprennent si bien cette application qu’ils lui disent : « Maître, réprimande tes disciples » ; ce à quoi Jésus répond : « Je vous le dis, si eux se taisent, les pierres crieront » (Lc 19, 38). Jésus lui-même montre que le psaume le concerne dans la parabole sur les vignerons homicides : « N’avez vous jamais lu dans les Écritures : La pierre qu’avaient rejetée les bâtisseurs, c’est elle qui est devenue pierre de faîte ; c’est là l’œuvre du Seigneur et elle est admirable à nos yeux ? » (Mt 21, 42). Jésus va entrer dans son Mystère pascal : il va opérer l’œuvre de salut annoncée par le psaume et il l’a chanté avec ses Apôtres avant d’aller à sa Passion, comme en témoigne l’Évangile selon saint Matthieu : « Après le chant des psaumes, ils partirent pour le Mont des Oliviers » (26, 30). 

La Liturgie des Heures donne pour titre à ce psaume : « Action de grâce au Temple pour le salut accordé » et on le chante sous l’antienne Alleluia. Il s’agit bien d’une évocation de toutes les phases du Mystère pascal en forme d’eucharistie, puisque le premier mot est : « Rendez grâce au Seigneur » ; viennent ensuite l’angoisse, la pression des ennemis ; mais la confiance en Dieu domine, annonciatrice de la victoire venue de Dieu. Les mots qui expriment cette action divine dans le salut apporté par son messie sont à noter : le Seigneur est avec lui pour le défendre et le mettre au large (5 7) ; il est sa force et son chant (14) ; la clameur de joie et de victoire vante les prouesses de la « droite du Seigneur » (15 16) ; il ne mourra pas, mais il vivra pour « annoncer les actions du Seigneur » (17) ; l’eucharistie – au sens d’action de grâce domine, dont le motif est celui cité par Jésus : « La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle : c’est là l’œuvre du Seigneur, la merveille devant nos yeux » (22 23) ; cette victoire pascale est « le jour du Seigneur, jour de fête et de joie » (24). 
Ces notations scripturaires et liturgiques – on sait à quel point Écriture et liturgie sont étroitement liées, surtout dans la tradition latine – veulent seulement rappeler combien l’œuvre du salut est d’abord l’œuvre de Dieu, son acte, ses actions, pour nous et avec nous, termes qui reviennent de façon privilégiée dans la présentation de la liturgie faite par le Concile Vatican II. 

2 L’Œuvre de Dieu dans
la Constitution sur la sainte Liturgie 

Nous savons, en effet, comment le Concile Vatican II, dans les douze premiers numéros de Sacrosanctum Concilium, a choisi de centrer sa théologie de la liturgie, si l’on peut parler ainsi, sur cette réalité fondamentale de l’ « Œuvre de Dieu », expression venue de la liturgie et répandue, entre autres, par
la Règle de saint Benoît. Dès le deuxième numéro, on lit : « La liturgie, par laquelle, principalement dans le divin sacrifice de l’Eucharistie, “ s’exerce l’œuvre de notre rédemption ” contribue au plus haut point à ce que les fidèles, en la vivant, expriment et manifestent aux autres le mystère et la nature authentique de la véritable Église ». 
Il m’est arrivé à plusieurs reprises de souligner la primauté de l’action divine dans la liturgie, primauté qui loin de nous dispenser d’agir, assure la justesse et la plénitude de notre participation ecclésiale à l’ « Œuvre de Dieu. » Il suffira de rappeler quelques éléments de mon intervention, qui portait sur cela, au Synode des Évêques sur l’Eucharistie voici un an, dont le titre était : Mettre en relief « l’Œuvre de Dieu » dans la liturgie, spécialement dans l’Eucharistie.  
La richesse propre du n. 7 de Sacrosanctum Concilium est de reprendre la définition de la liturgie que proposait le pape Pie XII dans Mediator Dei en la complétant : le culte oriente l’homme vers Dieu grâce à l’Homme-Dieu qui nous conduit au Père ; c’est la ligne ascendante. Mais la ligne descendante (cf Dies Domini, n. 43), par laquelle Dieu vient à nous dans l’Incarnation rédemptrice, est toujours première : le Concile l’appelle la « sanctification », tandis que la ligne ascendante est justement appelée le culte intégral exercé par le Corps mystique tout entier. 
Le mot qui revient constamment au début de Sacrosanctum Concilium est celui d’« Œuvre », issu d’une antique « secrète » (opus redemptionis exercetur : n. 2) et de l’expression Opus Dei venue de saint Cyprien et popularisée par
la Règle de saint Benoît. Il s’agit de « l’œuvre de la rédemption des hommes et de la parfaite glorification de Dieu » (n. 5, où sont mentionnées déjà clairement les deux lignes). « Pour accomplir une si grande œuvre, le Christ est toujours présent à son église, surtout dans les actions liturgiques. » 
Pour la justesse et la qualité de nos célébrations, il importe beaucoup que soit perçue clairement cette articulation dans l’Opus Dei entre l’opus Dei facientis et l’opus Ecclesiæ, entre ce que Dieu fait pour nous, avec nous, et ce que nous faisons pour lui, avec lui. C’est bien le sens de la doxologie de
la Prière Eucharistique, sorte de sommet de la messe. Cette articulation est aussi une clé de toute la vie spirituelle, où la primauté de la grâce suscite le meilleur de notre liberté. Si nous « rendons grâce », c’est parce que nous recevons la grâce. 
Quand nous étions présentés au Saint-Père par groupes linguistiques au cours d’une pause, celui-ci a bien voulu me dire qu’il avait noté mes propos, même s’il n’était pas présent dans la salle du Synode au moment où je les ai prononcés. Il est évidemment sensible à tout ce qui peut nous « tourner vers le Seigneur » comme Acteur principal de toutes nos liturgies, et c’est bien ce que nous voulons faire en nos diocèses français et francophones, dans le sens de ce que le récent Synode a eu l’occasion d’exprimer. 

3 La mise en œuvre de la rénovation liturgique de Vatican II 

En effet, voici un an, nous venions de vivre
la XIe Assemblée générale du Synode des Évêques (2-23 octobre 2005) sur L’Eucharistie comme source et sommet de la vie et de la mission de l’Église convoquée par le pape Jean-Paul II et confirmée par Benoît XVI. Il convient de rappeler la deuxième des Propositions que nous avons laissées au Saint-Père : 
« L’Assemblée synodale a rappelé avec gratitude l’influence bénéfique que la rénovation liturgique mise en œuvre à partir du Concile Vatican II a eue pour la vie de l’Église. Celle-ci a mis en évidence la beauté de l’action eucharistique qui resplendit dans le rite liturgique. Des abus ont été constatés dans le passé, et même s’ils ont sensiblement diminué, il en existe encore aujourd’hui. De tels épisodes ne peuvent toutefois voiler la bonté et la validité de la rénovation, qui contient encore des richesses qui n’ont pas été totalement explorées ; ils invitent plutôt à accorder avec urgence une plus grande attention à l’ars celebrandi dont bénéficie pleinement l’actuosa participatio. » (Prop. 2) 
En consonance avec ce que les Évêques de France prévoient pour une catéchèse liée aux communautés ecclésiales et à la liturgie, le Synode parle de « l’exigence d’un itinéraire mystagogique à vivre dans la communauté et avec son aide et qui se base sur trois éléments essentiels : 

  l’interprétation des rites à la lumière des événements bibliques conformément à la tradition de l’Église ;
  la valorisation des signes sacramentels ;
  la signification des rites en vue de l’engagement chrétien dans la vie » (Prop. 16). Dans la tradition des Pères de l’Église, la mystagogie est bien une initiation à l’action de Dieu dans les sacrements. 
Il se trouve qu’une récente initiative d’un éditeur français a mis en route une enquête intitulée Étude qualitative : Exploratoire sur l’évolution des pratiques liturgiques en France, réalisée au début 2006 pour noter les tendances fortes observées dans le paysage liturgique en France et relever les perspectives d’avenir au plan des divers acteurs liturgiques avec leurs besoins et leurs difficultés. La tendance majoritaire est un désir commun de ritualisation, mais en profondeur. L’aspiration la plus nette est une attente de sacré compris comme accès au « mystère » : attente d’une dimension plus sublimante que solennelle, pour accéder par la liturgie à ce qui « dépasse » l’homme ; aller au-delà de l’expérience profane, tout en vivant le « mystique » dans le sensible concret ; on veut toucher au « mystère » de la liturgie, à la part d’inconnu que le rituel permet de toucher, ce qui privilégie la fonction du symbole. Il s’agit d’accéder au mystère grâce à Dieu qui parle aux hommes ; la célébration nous invite à nous effacer pour laisser Dieu parler et agir. Dans ce sens, on perçoit une exigence accrue d’intériorité, de silence, ce qui ne signifie ni évasion ni désincarnation, car en même temps on a besoin de manifester par le corps, les gestes, les vêtements cette action de Dieu qui conduit et magnifie la nôtre, dans un équilibre à trouver et à garder entre noblesse et simplicité, sobriété et beauté, dans un art de célébrer dans une liturgie plus « habitée » et des signes plus « parlants. » Cette enquête a été réalisée par un cabinet non spécialement qualifié dans le domaine religieux. On est étonné par la justesse de l’analyse et par la façon dont elle rejoint nos efforts en Église pour comprendre et mettre en application la rénovation liturgique voulue par le Concile Vatican II. Ces résultats sont à réfléchir et à compléter, mais à leur manière, ils rendent hommage à tout un travail de réflexion et de formation qui s’est fait en France depuis de nombreuses années. 

4 Au cœur d’une formation liturgique profonde et diversifiée 

Depuis un demi-siècle, cet Institut Supérieur de Liturgie, lié à l’Institut Catholique de Paris et fondé par une haute figure bénédictine, a contribué et contribue à la formation pour la liturgie dans notre pays et bien au-delà, spécialement dans le monde francophone. Il le fait de façon scientifique dans les domaines de l’histoire, de la théologie et de la pastorale liturgique pour tout ce qui recouvre les sacrements, les sacramentaux et
la Liturgie des Heures, en lien étroit avec l’Institut d’Art sacré et ce qui est organisé pour le Certificat de Musique liturgique. Ces 50 années n’ont pas coulé comme un fleuve tranquille : elles ont connu les soubresauts ou les bourrasques de la vie de l’Église avant, pendant et après le Concile Vatican II « la grande grâce dont l’Église a bénéficié au XXe siècle ; il nous offre une boussole fiable pour nous orienter sur le chemin du siècle qui commence », écrivait Jean-Paul II [
1] – avec les personnalités contrastées qui se sont complétées, côtoyées ou succédées au service de l’Institut et à qui nous exprimons notre reconnaissance. Tout en sauvegardant son autonomie universitaire, l’Institut Supérieur de Liturgie est lié à
la Conférence des Évêques de France par l’intermédiaire de
la Commission épiscopale pour
la Liturgie et
la Pastorale sacramentelle et le Service National de Pastorale liturgique et sacramentelle. D’une part, les situations pastorales sont l’occasion d’approfondissements théologiques dont
la Commission et le Service national ont besoin ; d’autre part, ces derniers ne peuvent fonctionner sans l’apport d’experts en liturgie formés par l’Institut. Tout cela se fait sous la vigilance des Évêques, dont le Concile dit : « L’Évêque doit être considéré comme le grand prêtre de son troupeau : de lui découle et dépend en quelque manière la vie des fidèles dans le Christ » (n. 41), car « les actions liturgiques ne sont pas des actions privées, mais des célébrations de l’Église qui est le sacrement de l’unité, c’est-à-dire le peuple saint réuni et ordonné sous l’autorité des Évêques » (n. 26 ; cf n. 22 § 1), ce qui explique nos questions et nos craintes sur la façon dont nous pourrons exercer ce rôle dans le cas d’une libéralisation de l’ancien Ordo missæ de notre Église latine. 
La formation liturgique, guidée par les Évêques, ne peut se faire qu’en lien vital avec le Siège apostolique par l’intermédiaire de
la Congrégation pour le Culte divin et
la Discipline des Sacrements à Rome, et c’est pourquoi nous remercions de tout cœur le Cardinal Francis Arinze d’avoir accepté d’être des nôtres pour ce jubilé de l’Institut Supérieur de Liturgie. Pour l’élaboration des rituels traduits et adaptés par les Conférences des Évêques avec la recognitio de
la Congrégation, nous avons besoin aussi d’experts en liturgie, dûment formés, même s’il est clair – et c’est la volonté du Saint-Siège – que seuls les Évêques sont juges en ce domaine : il nécessite un gros travail et de nombreux aller-retour : nous pensons aux récents rituels publiés du mariage et de l’exorcisme, aux chantiers de la traduction du Missel romain et de
la Traduction Liturgique de
la Bible. L’interface est ici
la Commission épiscopale francophone pour les traductions liturgiques qui vient de voir approuver ses nouveaux statuts. Il est dommage que
la Congrégation paraisse parfois trop attentive à des courriers venus de France qui relèvent de réelles anomalies ou irrégularités dans les pratiques liturgiques, mais sorties de leur contexte. Je dois personnellement remercier le Cardinal Arinze pour l’écoute qu’il m’a toujours accordée et le soutien qu’il m’a apporté dans plusieurs de nos dossiers. 
Peut-être aurions-nous à mieux mettre au courant cette Congrégation de tout le travail accompli en France et dans la francophonie, pour que la liturgie soit ce que le Concile a voulu qu’elle soit. Il suffit de regarder les programmes de l’Institut Supérieur de Liturgie, de noter la liste impressionnante de Guides pastoraux édités par le S.N.P.L.S. sous la responsabilité des Évêques, la qualité des sessions préparées et suivies au cours de l’année au plan national, le travail réalisé dans les diocèses et les provinces par les commissions diocésaines et les CYFFAL (Cycle de formation des formateurs pour l’animation liturgique.) On dit que le bruit ne fait pas de bien et que le bien ne fait pas de bruit. En tout cas, on voit les fruits de tout ce travail aux divers niveaux avec tout ce qui est en germination ; on sait aussi la fragilité de toute vie qui naît et croît. La rénovation liturgique de Vatican II est indiscutablement « reçue » dans l’Église : elle demande à être approfondie et pratiquée plutôt qu’à paraître remise en question. Il ne faudrait pas que le juste souci de retour à l’unité de fidèles blessés dans leur sensibilité liturgique par des excès ou des manques plus limités actuellement – fasse surgir un front bien plus large de souffrance et d’incompréhension grave. Nous prions avec le Saint-Père pour que soient rassemblés dans l’unité les enfants de Dieu dispersés, reprenant la demande de Jésus avant sa Passion, pour que, grâce à son sacrifice qui est aussi le nôtre, nous soyons un de l’unité même du Père et du Fils et du Saint-Esprit

HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT XVI…

18 janvier, 2007

CHAPELLE PAPALE POUR
LA CONCLUSION  DE

LA XI ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ORDINAIRE DU SYNODE DES ÉVÊQUES,
POUR
LA CLÔTURE  DE L’ANNÉE DE L’EUCHARISTIE
ET POUR
LA CANONISATION DES BIENHEUREUX:
 

 JÓZEF BILCZEWSKI;
GAETANO CATANOSO
;
ZYGMUNT GORAZDOWSKI
;
ALBERTO HURTADO CRUCHAGA
;
FELICE DA NICOSIA  

HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT XVI 

Place Saint-Pierre
Journée mondiale des Missions
Dimanche 23 octobre 2005
   

Vénérés frères dans l’épiscopat et dans le sacerdoce!
Chers frères et soeurs!
 

En ce XXX Dimanche du temps ordinaire, notre Célébration eucharistique s’enrichit de divers motifs d’action de grâce et de supplication à Dieu. Au même moment se concluent l’Année de l’Eucharistie et l’Assemblée ordinaire du Synode des Evêques, consacrée précisément au mystère eucharistique dans la vie et dans la mission de l’Eglise, alors que dans quelques instants seront proclamés saints cinq Bienheureux:  Mgr Józef Bilczewski, Evêque, les prêtres Gaetano Catanoso, Zygmunt Gorazdowski et Alberto Hurtado Cruchaga, et le religieux capucin Felice da Nicosia. En outre, on fête aujourd’hui
la Journée mondiale des Missions, un rendez-vous annuel qui réveille dans la communauté ecclésiale l’élan pour la mission. C’est avec joie que j’adresse mes salutations à toutes les personnes présentes, en premier lieu aux Pères synodaux, puis aux pèlerins venus de diverses nations, avec leurs pasteurs, pour fêter les nouveaux saints. La liturgie d’aujourd’hui nous invite à contempler l’Eucharistie comme source de sainteté et nourriture spirituelle pour notre mission dans le monde:  ce précieux « don et mystère » nous manifeste et nous communique la plénitude de l’amour de Dieu. 


La Parole du Seigneur, qui vient de retentir dans l’Evangile, nous a rappelé que dans l’amour se résume toute la loi divine. Le double commandement de l’amour de Dieu et de notre prochain contient les deux aspects d’un unique dynamisme du coeur et de la vie. Jésus conduit ainsi à son achèvement la révélation antique, sans ajouter de nouveau commandement, mais en réalisant en lui-même et dans sa propre action salvifique la synthèse vivante des deux grandes paroles de l’Ancienne Alliance:  « Tu aimeras Yahvé ton Dieu de tout ton coeur… » et « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (cf. Dt 6, 5; Lv 19, 18). Dans l’Eucharistie, nous  contemplons  le Sacrement de cette synthèse vivante de la loi:  le Christ nous remet en lui-même la pleine réalisation de l’amour pour Dieu et de l’amour pour nos frères. Et c’est cet amour qu’il nous communique lorsque nous nous nourrissons de son Corps et de son Sang. C’est alors que peut se réaliser en nous ce que saint Paul écrit aux Thessaloniciens dans la seconde Lecture d’aujourd’hui:  « Vous vous êtes tournés vers Dieu, abandonnant les idoles pour servir le Dieu vivant et véritable » (1 Th 1, 9). Cette conversion est le principe du chemin de sainteté que le chrétien est appelé à réaliser dans sa propre existence. Le saint est celui qui est tellement fasciné par la beauté de Dieu et par sa vérité parfaite qu’il en est progressivement transformé. Pour cette beauté et cette vérité, il est prêt à renoncer à tout, même à lui-même. L’amour de Dieu lui suffit et il en fait l’expérience dans le service humble et désintéressé rendu à son prochain, en particulier aux personnes qui ne sont pas en mesure d’y répondre. Combien est providentiel, dans cette perspective, le fait qu’aujourd’hui, l’Eglise indique à tous ses membres cinq nouveaux saints qui, nourris du Christ, Pain vivant, se sont convertis à l’amour et ont orienté toute leur existence à partir de celui-ci! Dans diverses situations et à travers divers charismes, ils ont aimé le Seigneur de tout leur coeur et ils ont aimé leur prochain comme eux-mêmes et sont  »ainsi devenus un modèle pour tous les croyants » (1 Th 1, 6-7). 

Saint Józef Bilczewski fut un homme de prière.
La Messe,
la Liturgie des Heures, la méditation, le chapelet et les autres exercices de piété rythmaient ses journées. Un temps particulièrement long était consacré à l’adoration eucharistique. 

Saint Zygmunt Gorazdowski est également devenu célèbre en raison de sa dévotion fondée sur la célébration et sur l’adoration de l’Eucharistie. Vivre l’offrande du Christ l’a conduit vers les malades, les pauvres et les indigents. 

La profonde connaissance de la théologie, de la foi et de la dévotion eucharistique de Józef Bilczeski ont fait de lui un exemple pour les prêtres et un témoin pour tous les fidèles. 

Zygmunt Gorazdowski, en fondant l’Association des Prêtres,
la Congrégation des Soeurs de Saint-Joseph, et bien d’autres institutions caritatives, s’est toujours laissé conduire par l’esprit de communion, qui se révèle pleinement dans l’Eucharistie. 

« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur… et ton prochain comme toi-même » (Mt 22, 37.39). Tel était le programme de vie de saint Alberto Hurtado, qui chercha à s’identifier au Seigneur et à aimer les pauvres avec le même amour. La formation reçue au sein de
la Compagnie de Jésus, consolidée par la prière et par l’adoration de l’Eucharistie, le porta à se laisser conquérir par le Christ, devenant un véritable contemplatif dans l’action. Dans l’amour et l’abandon total à la volonté de Dieu, il trouva la force de son apostolat. Il fonda El Hogar de Cristo pour les plus pauvres et pour les sans-abris, leur offrant un milieu familial empli de chaleur humaine. Son ministère sacerdotal se distinguait par sa sensibilité et sa disponibilité envers les autres, étant la véritable image vivante du Maître, « doux et humble de coeur ». A la fin de ses jours, malgré les profondes douleurs de la maladie, il eut la force de continuer à répéter:  « Je suis content, Seigneur, je suis content », exprimant ainsi la joie avec laquelle il avait toujours vécu. 

Saint Gaetano Catanoso fut le promoteur et l’apôtre de
la Sainte Face du Christ.  »
La Sainte Face – affirmait-il – est ma vie. Elle est ma force ». Avec une heureuse intuition, il associa cette dévotion à la piété eucharistique. Il s’exprimait ainsi:  « Si nous voulons adorer le Visage royal de Jésus… nous le trouvons dans la divine Eucharistie, où, avec le Corps et le Sang de Jésus Christ, se cache sous le voile immaculé de l’Hostie, le Visage de Notre Seigneur ».
La Messe quotidienne et l’adoration fréquente du Sacrement de l’autel furent l’âme de son sacerdoce:  avec une charité pastorale ardente et inlassable, il se consacra à la prédication, à la catéchèse, au ministère des Confessions, aux pauvres, aux malades et à la maturation des vocations sacerdotales. Aux Soeurs véroniques de
la Sainte-Face, qu’il fonda, il transmit l’esprit de charité, d’humilité et de sacrifice, qui avait animé toute son existence. 

Saint Felice da Nicosia aimait répéter en toutes circonstances, joyeuses ou tristes:  « Ainsi soit-il pour l’amour de Dieu ». Nous pouvons ainsi comprendre combien était intense et concrète en lui l’expérience de l’amour de Dieu révélé aux hommes dans le Christ. Cet humble Frère capucin, illustre fils de la terre de Sicile, austère et pénitent, fidèle aux plus authentiques expressions de la tradition franciscaine, fut progressivement modelé et transformé par l’amour de Dieu, vécu et réalisé dans l’amour du prochain. Frère Felice nous aide à découvrir la valeur des petites choses qui rendent la vie plus précieuse et nous enseigne à percevoir le sens de la famille et du service à nos frères, en nous montrant que la joie véritable et durable à laquelle aspire le coeur de tout être humain est fruit de l’amour. 

Chers et vénérés Pères synodaux, pendant trois semaines, nous avons vécu ensemble un climat de ferveur eucharistique renouvelée. Je voudrais désormais, avec vous et au nom de tout l’épiscopat, envoyer un salut fraternel aux Evêques de l’Eglise qui est en Chine. C’est avec beaucoup de peine, que nous avons ressenti l’absence de leurs représentants. Je veux toutefois assurer à l’ensemble des Evêques chinois que nous sommes proches d’eux, de leurs prêtres et de leurs fidèles par la prière. Le chemin de souffrance des communautés confiées à leur soin pastoral est présent dans notre coeur:  il ne demeurera pas sans fruit parce qu’il représente une participation au Mystère pascal, à la gloire du Père. Les travaux synodaux nous ont permis d’approfondir les aspects fondamentaux de ce Mystère confié à l’Eglise depuis le début. La contemplation de l’Eucharistie doit pousser tous les membres de l’Eglise, en premier lieu les prêtres, ministres de l’Eucharistie, à raviver leur engagement de fidélité. C’est sur le mystère eucharistique, célébré et adoré, que se fonde le célibat que les prêtres ont reçu comme don précieux et signe de l’amour sans partage envers Dieu et envers le prochain. Pour les laïcs aussi, la spiritualité eucharistique doit constituer le moteur intérieur de toute activité et aucune dichotomie n’est admissible entre la foi et la vie, dans leur mission d’animation chrétienne du monde. Alors que se conclut l’Année de l’Eucharistie, comment ne pas rendre grâce à Dieu pour les nombreux dons offerts à l’Eglise au cours de ce temps? Et comment ne pas reprendre l’invitation du bien-aimé Pape Jean-Paul II à « repartir du Christ »? Comme les disciples d’Emmaüs qui, le coeur réconforté par la parole du Ressuscité et illuminés par sa présence vivante, reconnue dans la fraction du pain, revinrent en hâte à Jérusalem et devinrent des témoins de
la Résurrection du Christ, nous aussi, nous reprenons notre chemin, animés par le vif désir de témoigner du mystère de cet amour qui donne l’espérance au monde. 

Dans cette perspective, s’inscrit parfaitement cette Journée mondiale des Missions que nous célébrons aujourd’hui, à laquelle le vénéré Serviteur de Dieu Jean-Paul II avait donné pour thème de réflexion:  « Mission:  Pain rompu pour la vie du monde ».
La Communauté ecclésiale, quand elle célèbre l’Eucharistie, spécialement le Jour du Seigneur,  prend  toujours  davantage conscience du fait que le sacrifice du Christ est « pour tous » (Mt 26, 28) et que l’Eucharistie pousse le chrétien à être « pain rompu » pour les autres, à s’engager pour un monde plus juste et plus fraternel. Aujourd’hui encore, face aux foules, le Christ continue à exhorter ses disciples:  « Donnez-leur vous-mêmes à manger » (Mt 14, 16) et, en son nom, les missionnaires annoncent et témoignent de l’Evangile, parfois même au prix du sacrifice de leur vie. Chers amis, nous devons tous repartir de l’Eucharistie. Que Marie, Femme eucharistique, nous aide à l’aimer, à « demeurer » dans l’amour du Christ, pour être intimement renouvelés par Lui. Docile à l’action de l’Esprit et attentive aux nécessités des hommes, l’Eglise sera alors toujours davantage un phare de lumière, de vraie joie et d’espérance, réalisant pleinement  sa  mission de « signe et moyen de l’unité de tout le genre humain » (Lumen gentium, n. 1). 

  

 

mes recherches d’aujourd’hui e la choix de trois pièces

18 janvier, 2007

mes recherches d’aujourd’hui:

je désire mettre sur le site quelques apports pour la compréhension de notre vie de foi, je n’ai pas encore un carré complet des sites qu’ils me fournissent des commentaires qualifiés, pour aujourd’hui j’ai trouvé trois « pièces » un de le Pape et deux du site : -chato-theo-net qui report teste théologiques divergé de teneur de l’Université de Paris (si j’ai arrive bien, puis je m’étude mieux touts ),

donc, le premier c’est:

CHAPELLE PAPALE POUR
LA CONCLUSION  DE
LA XI ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ORDINAIRE DU SYNODE DES ÉVÊQUES,
POUR
LA CLÔTURE  DE L’ANNÉE DE L’EUCHARISTIE
ET POUR
LA CANONISATION DES BIENHEUREUX: 
le deuxième est:

Une œuvre patiente de formation approfondie 

Robert Le Gall
O.S.B.
Archevêque de Toulouse
Président de
la Commission épiscopale
pour
la Liturgie et
la Pastorale sacramentelle 

1 « C’est là l’œuvre du Seigneur » (Ps 117, 23)

e le troisième est (su l’oecumenisme):

La question de l’autre : liturgie et œcuménisme 12 janvier 2007

Gordon Lathrop
Lutheran Theological Seminary of
Philadelphia;

j’espère que ma choix soit de votre goût