Archive pour le 14 décembre, 2006

Pape Benoît et Christodoulos

14 décembre, 2006

Je ne rappelle pas ou j’ai pris ce texte, pardonne moi;
en suite Je mis le link à le journal « L’Osservatore Romano » ou est la Declaration Commune, que il est écrit en français:

ROME, 14 déc 2006 (AFP) – Sommet Benoît XVI/Christodoulos: appel commun à combattre l’intolérance
Le chef de l’Eglise orthodoxe grecque, Mgr Christodoulos, et le pape Benoît XVI ont signé jeudi au Vatican un appel commun à combattre l’intolérance et la violence religieuse, à l’issue d’un sommet historique au Vatican.
Les deux chefs religieux ont également souligné leur volonté commune de défendre « les racines chrétiennes du continent européen » et de promouvoir « le caractère sacré de la personne humaine et sa dignité ».
Ils se sont engagés à « persévérer dans le chemin d’un dialogue théologique constructif », pour « renforcer la crédibilité du message chrétien » dans un monde en plein bouleversements.
La « déclaration commune souligne que « les religions ont un rôle à jouer pour assurer le rayonnement de la paix dans le monde et ne doivent nullement être des foyers d’intolérance ni de violence ».
Elle appelle les fidèles des deux confessions chrétiennes à « faire redécouvrir à nos contemporains les racines chrétiennes du continent européen qui ont forgé les différentes nations et contribué au développement de liens toujours plus harmonieux entre elles ».
La signature de cette « déclaration commune » par Benoît XVI et Christodoulos a été le moment fort de la première rencontre officielle au Vatican entre un primat de l’Eglise orthodoxe de Grèce et un chef de l’Eglise catholique.
Elle s’inscrit dans les efforts de réconciliation entre les Eglises catholique et orthodoxe après le schisme de 1054, comme l’a aussi été la récente visite de Benoît XVI en Turquie pour y rencontrer le patriarche de Constantinople Bartholomée Ier.
Le thème de la défense des racines chrétiennes de l’Europe a été au coeur du discours du pape comme de celui de l’archevêque orthodoxe grec.
« Catholiques et orthodoxes ont le devoir de défendre les racines chrétiennes du continent » pour promouvoir « la dignité de la personne humaine » et le « respect des minorités » en évitant « l’uniformisation culturelle qui risquerait d’entraîner la perte d’immenses richesses de la civilisation », a déclaré Benoît XVI.
Christodoulos a appelé pour sa part à la « vigilance » face à « tout ce qui menace les valeurs et les structures de la civilisation européenne profondément imprégnées de la foi chrétienne », en citant notamment « l’exclusion de l’Eglise de la vie publique ».
Après un déjeuner privé avec Benoît XVI, Christodoulos devait se rendre en fin d’après-midi à la basilique romaine Saint-Paul hors-les-murs, où lui seront remis deux anneaux de la chaîne qui, selon la tradition, a entravé avant son martyre l’apôtre Paul, évangélisateur des païens.
L’archevêque orthodoxe est arrivé mercredi soir au Vatican et achèvera sa visite samedi.
Christodoulos avait accueilli le pape Jean Paul II à Athènes en 2001, et s’était rendu à ses obsèques au Vatican le 8 avril 2005. Mais en 2004, le saint-synode (organe de direction collégiale) de l’Eglise orthodoxe grecque, très méfiante envers l’Eglise catholique, avait refusé qu’il réponde à l’invitation de Jean Paul II à se rendre au Vatican.

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pour la « declaration commune » de l’ »Osservatore Romano »> « cliccate » ici:

la « Declaration »

Pape Benoît et Christodoulos dans Pape Benoit

Pope Benedict XVI sits with the head of Greece’s Orthodox Church Archbishop Christodoulos (L) at the Vatican December 14, 2006. REUTERS/Osservatore Romano (VATICAN)

« Habemus papam ». Vingt mois après, un retraite de Bénoît XVI

14 décembre, 2006

je rapporte l’articule du journal l’ « Espresso » » qui a même les site on line, de Sandro Magister, je crois d’avoir mis même un autre ; le journaliste regarde à Pape Bénoît et j’en retraite que – à moi – il plaît beaucoup, je vous le traduis (toujours comme je peux) même si j’étudie de nouveau le français écrit – mais il faut temps – parce qu’il me semble très adhérent à la personne de le Pape:

link à l’article

« Habemus papam ». Vingt mois après, un retraite de Bénoît XVI


ne cherche pas l’applaudissement, ne haranguent pas les foules, pourtant il est très populaire. Son secret il l’a expliqué même : elle est « l’obéissance à la vérité, pas à la dictature des opinions communes » de Sandro Magister

ROME, 12 décembre 2006 – à vingt mois de son élection à pape, Bénoît XVI a maintenant devenu des cas de étudie à niveau mondial. Un indice en tel sens est retraite en mots et images qui en donné au volume « Bénoît XVI, l’aube d’une nouvelle papauté », sorti dans ces jours en même temps en italien et en angles. Il publie le volume les White Star, des éditrice reliée au National Géographique Society. Ils sont des auteurs un grand en photographie italien, Gianni Giansanti, déjà celebret pour avoir photographié Jean Paul II, et le chef rédacteur du siège romain de « Time », Jeff Israely. Il écrit entre autre Israely : « Les gestes de le sien prédécesseur ont impressionné le monde. Benoît XVI fait par contre à nouvelle avec la force de sa prose. Mais ses mots ne représentent pas un pur exercice intellectuel : ils sont une manifestation de sa foi et une humanité. Dans le messager il se rend visible le message « . Il est le même jugement qu’on a lu sur « l’express » dans retraite du pape Joseph Ratzinger publié à la veille de son voyage en Turquie : « Jean Paul II dominait la scène. Benoît XVI offre aux foules son nu mot. Mais soin de déplacer l’attention à quelque chose qui est au-delà si de même « . Beaucoup plus que ceci il va cependant dit et spécifié, pour cueillir le profil original de l’actuelle pape. Voilà ici de suivi je retraite de Bénit XVI sorti sur « le exprimé » n. 47 du 30 novembre 2006 : Bénoît XVI, des pape a armés de « chasteté » de Sandro Magister.

Les nombres parlent. Bénit XVI est la pape plus populaire de l’histoire, si pour je peuple on entend ce qu’il attrait comme un aimant dans place San Pietro, chaque dimanche à l’Angelus et chaque mercredi à l’audience générale, de Rome et de toute la terre. Les présences sont systématiquement plus que doubles par rapport à ces de le sien prédécesseur Jean Paul II, qu’ il à son tour avait pulvérisé chaque record. Mais ce qui plus étonne est tresse entre question et offerte. Produit de passé que Bénoît XVI offre aux foules est fait de son nu mot. À l’Angelus, deux fois sur trois, pape Joseph Ratzinger explique l’Évangile de la messe de cette dimanche à un auditoire qui tout et pas toujours ne va pas à messe. Il l’explique avec des mots simples, mais qu’ils exigent de l’attention et ils l’obtiennent. Pendant qu’il parle, silence en place San Pietro il est impressionnant. Et au terme de très brève homélie il entame instantanément la prière de l’Angelus, même pas un instant d’intervalle. Qu’elle est sa mode, réussie, pour ne pas faire bondir l’applaudissement. Ceci viendra, mais au terme de tout, à l’instant des saluts en diverses langues. De papa, Bénit XVI ne concède rien aux schémas qui l’étiquetaient de cardinal. Il ne foudroie pas de condamnations, pas lance anathèmes. Il raisonne inflexible, mais calmé. Ses critique à la modernité ou aux « pathologies » qui il relèvent même dans l’Église les argue. Même pour ceci il a presque fais devenir muet le progressisme catholique : pas parce qu’il il lui ait devenu ami, mais parce qu’il ne réussit pas à lui rebattre avec des sujets de paire solidité persuasive. Benoît XVI ne montre pas tout à fait de se sentir écrasé de la comparaison avec le sien prédécesseur. Il ne l’imite pas en rien. Jean Paul II ne se promenait pas, il avais un allure majestueuse . Pape Ratzinger avec des pas svelte va droit au but. Jean Paul II dominait la scène. Bénoît XVI soigne de déplacer l’attention à quelque chose qui est au-delà si de même. Mémorable il reste veille nocturne avec le million de jeunes aperçus en Allemagne, dans l’août de 2005, d’abord grande épreuve médiatique affrontée de la nouveau pape. Pour beaucoup d’interminables minutes Benoît XVI est dans silence, en genou, devant l’hostie consacrée poste sur l’autel. Mais mal parti il ne met pas les jeunes. Il met les réalisateurs et les chroniqueurs télévisés, qu’ils ne savent plus qu’est-ce que dire ou faire pour remplir ce « vide » avec lequel la pape a bouleversé la prévu kermesse. Il est la premier pape théologue dans l’histoire de l’Église. Mais il sait enseigner théologie même aux simples. Même aux enfants. Un des formulaires communiqués vous de son invention est le coup et répondu improvisés avec les plus différents auditoire. Il l’a fait même avec des dizaines de milliers d’enfants de la première communion, âge moyen 9 ans, réunis en place San Pietro. Un enfant la question : « Ma catéchiste il m’a dit que Jésus est présent dans l’eucharistie. Mais comme ? Je ne le vois pas! ». Répondue. « Oui, nous ne le voyons pas, mais il y a tant de choses que nous ne voyons pas et qu’ils existent et ils sont essentiels. Par exemple, nous ne voyons pas notre raison. Toutefois nous avons la raison « . Avec la raison Bénit XVI a ouvert une partie audace. Sur le rapport entre la raison et la foi il a établi l’asse du discours devenu plus célèbre et contesté de son premier an et de moyen de pontificaux : le « lectio magistralis » de lui tenue à l’université de Ratisbona les 12 septembre de 2006. Il n’est pas hasardé dire que Ratzinger est une pape illuministe, parce qu’il même a déclaré de vouloir prendre les défenses de l’illuminisme dans une époque où à la raison ils sont restés peu de défenseurs. Qui s’attendait de trouver dans l’ex chef de l’ex Sant’Uffizio un paladin fidéiste du dogme est servi. Pour il n’y a pas seulement Jérusalem, il y a même les Atene des philosophes grecs aux origine de la foi chrétienne. Bénit XVI ne craint pas de mettre sous sévère critique les religions, à commencer de celle chrétienne, vraiment au nom de la raison. Entre raison et religion il veut qu’on établisse un mutuel rapport de contrôle et purification. Les deux tiers de sa leçon de Ratisbona les a dédiés vraiment à critiquer les phases dans lesquelles le christianisme s’est distancier de ses fondations rationnelles. Et à l’islam il a proposé qu’il fait le même : qu’il tresse la foi avec la raison, unique pour le séparer de la violence ; 38 des penseurs musulmans de beaucoup de pays et de différents courants lui ont répondu avec une lettre ouverte qui toute seule vaut plus que mille dialogues cérémonial. En partie en donnant raison à le sien tu raisonnes. La leçon de Ratisbona n’est pas l’unique teste que Benoît XVI a écrit de son poing, sans donner écoute à des experts qui sûrement ils le lui auraient purgé. Même le discours sur le Shoah prononcé à Auschwitz et à Birkenau était tout le sien. Et ponctuellement même il est allé rencontre à des contestation et polémiques, politiques et théologiques, de hébreux, de laïques et de chrétiens. De papa, Ratzinger agit souvent avec une imprudence que personne ne lui suspectait. Et parce que de ce le sien le parler à « opportune et importune » il a ainsi expliqué glissé 6 octobre dans une homélie aux trente spécialistes de la commission théologique internationale : « Il me vient en menthes très beau mot de la première lettre san de Pietro, dans le premier capitule, verset 22. Dans latin il sonne ainsi : ‘Castificantes animas nostras en oboedentia veritatis ‘. L’obéissance à la vérité devrait à ` castificare’notre âme, et ainsi guider au droit mot et à la droite action. En d’autres termes, parler pour trouver des applaudissements, parler en s’orientant à quel les hommes veulent sentir, parler en obéissance à la dictature des opinions communes, est considéré comme une façon de prostitution du mot et de l’âme. La ‘castità ‘à laquelle il fait allusion l’apôtre Pierre est ne pas se soumettre à ces standards, n’est pas chercher les applaudissements, mais chercher l’obéissance à la vérité. Et je pense que celle-ci soit la vertu fondamentale du théologue, cette discipline même dure de l’obéissance à la vérité qui nous fait des collaborateurs de la vérité, bouche de la vérité, parce que nous ne nous parlons pas dans ce fleuve de mots d’aujourd’hui mais, réellement purifiés et rendus chastes avec l’obéissance à la vérité, la vérité parles dans nous. Et nous pouvons ainsi être vraiment des porteurs de la vérité « . Bénit XVI est fait ainsi. On sent tellement revêtu de cette armure de « chasteté » à ne pas craindre de contaminations. À quelqu’un il donna scandale lorsque elle reçut en audience privée à Castel Gandolfo la belliqueuse Oriana Fallaci. Mais un an après a voulu rencontrer même Henri Kissinger, le plus réaliste des amateur du Realpolitik. Le prince des théologie anti-romains, de Hans Küng, a été autre de ses hôtes à surprise. Bénit XVI n’est pas vraiment type qui des contestation, une satire, une fatwa puisse faire trembler. »

DISCOURS DU PAPE BENOÎT XVI VISITE AU CAMP DE CONCENTRATION D’AUSCHWITZ

14 décembre, 2006

je désire ajouter des pas qui Pape Bénoît ont fait pour se rappeler de la Shoah: le discours à Auschwitz, du site Vatican :

VOYAGE APOSTOLIQUE
DU PAPE BENOÎT XVI
EN POLOGNE
DISCOURS DU PAPE BENOÎT XVI
VISITE AU CAMP DE CONCENTRATION D’AUSCHWITZ
Auschwitz-Birkenau 28 mai 2006

Prendre la parole dans ce lieu d’horreur, d’accumulation de crimes contre Dieu et contre l’homme, lieu qui est sans égal au cours de l’histoire, est presque impossible – et particulièrement difficile et opprimant pour un chrétien, pour un Pape qui vient d’Allemagne. Dans un lieu comme celui-ci, les paroles manquent; en réalité, il ne peut y avoir qu’un silence effrayé – un silence qui est un cri intérieur vers Dieu: Pourquoi, Seigneur, es-tu resté silencieux? Pourquoi as-tu pu tolérer tout cela? C’est dans cette attitude de silence que nous nous inclinons au plus profond de notre être, face à l’innombrable foule de tous ceux qui ont souffert et qui ont été mis à mort; toutefois, ce silence devient ensuite une demande de pardon et de réconciliation, formulée à haute voix, un cri au Dieu vivant, afin de ne plus jamais permettre une chose semblable.
Il y a vingt-sept ans, le 7 juin 1979, le Pape Jean-Paul II était ici; il disait alors: « Je viens ici aujourd’hui en pèlerin. On sait que je suis venu ici bien des fois… Tant de fois! Et bien des fois, je suis descendu dans la cellule où Maximilien Kolbe est mort, et je me suis arrêté devant le mur de la mort et je suis passé entre les ruines des fours crématoires de Birkenau. Je ne pouvais pas ne pas venir ici comme Pape ». Le Pape Jean-Paul II était ici comme fils du peuple qui, avec le peuple juif, dut souffrir le plus en ce lieu et, en général, au cours de la guerre: « Six millions de Polonais ont perdu la vie au cours de la Seconde Guerre mondiale: le cinquième de la nation », rappela alors le Pape (cf. ibid.). C’est ici qu’il éleva ensuite l’avertissement solennel au respect des droits de l’homme et des nations qu’avaient élevé avant lui ses prédécesseurs Jean XXIII et Paul VI, et il ajouta: « Celui qui prononce ces paroles [...] est le fils de la nation qui a subi de la part des autres, au cours de son histoire, de multiples vicissitudes. Il ne le dit pas pour accuser, mais pour rappeler. Il parle au nom de toutes les nations dont les droits sont violés et oubliés… » (cf. Ibid.).
Le Pape Jean-Paul II était venu ici comme un fils du peuple polonais. Aujourd’hui, je suis ici comme fils du peuple allemand, et c’est précisément pourquoi je dois et je peux dire comme lui: je ne pouvais pas ne pas venir ici. Je devais venir. C’était et c’est un devoir face à la vérité et au droit de ceux qui ont souffert, un devoir devant Dieu d’être ici, en tant que Successeur de Jean-Paul II et en tant que fils du peuple allemand – fils du peuple dans lequel un groupe de criminels arriva au pouvoir au moyen de promesses mensongères, au nom de perspectives de grandeur, au nom de l’honneur retrouvé de la nation et de son importance, par des perspectives de bien-être, mais également par la force de la terreur et de l’intimidation, de sorte que notre peuple a pu être utilisé et abusé comme instrument de leur soif de destruction et de domination. Non, je ne pouvais pas ne pas venir ici. Le 7 juin 1979, je me trouvais ici comme Archevêque de Munich-Freising parmi les nombreux Evêques qui accompagnaient le Pape, qui l’écoutaient et qui priaient avec lui. En 1980, je suis ensuite revenu une fois de plus dans ce lieu de l’horreur avec une délégation d’Evêques allemands, bouleversé par tant de mal et plein de reconnaissance parce que sur ces ténèbres avait brillé l’étoile de la réconciliation. Telle est encore la raison pour laquelle je suis ici aujourd’hui: pour implorer la grâce de la réconciliation – avant tout de Dieu, qui seul peut ouvrir et purifier nos coeurs; puis des hommes qui ont souffert, et enfin la grâce de la réconciliation pour tous ceux qui, en cette heure de notre histoire, souffrent à nouveau à cause du pouvoir de la haine et de la violence fomentée par la haine.
Combien de questions nous envahissent en ce lieu! La même question revient toujours à nouveau: Où était Dieu en ces jours-là? Pourquoi s’est-il tu? Comment a-t-il pu tolérer cet excès de destruction, ce triomphe du mal? Les paroles du Psaume 44, la lamentation d’Israël qui souffre, nous viennent à l’esprit: « …Tu nous broyas au séjour des chacals, nous couvrant de l’ombre de la mort [...] C’est pour toi qu’on nous massacre tout le jour, qu’on nous traite en moutons d’abattoir. Lève-toi, pourquoi dors-tu, Seigneur? Réveille-toi, ne rejette pas jusqu’à la fin: Pourquoi caches-tu ta face, oublies-tu notre oppression, notre misère? Car notre âme est effondrée en la poussière, notre ventre est collé à la terre. Debout, viens à notre aide, rachète-nous en raison de ton amour! » (Ps 44, 20.23-27). Ce cri d’angoisse que, dans la souffrance, Israël élève à Dieu dans des périodes d’extrême difficulté, est en même temps le cri d’appel à l’aide de tous ceux qui, au cours de l’histoire – hier, aujourd’hui et demain – souffrent pour l’amour de Dieu, pour l’amour de la vérité et du bien; et ils sont nombreux, aujourd’hui encore.
Nous ne sommes pas en mesure de scruter le secret de Dieu – nous ne voyons que des fragments, et ce serait une erreur que de vouloir juger Dieu et l’histoire. Nous ne défendrions pas l’homme dans ce cas, mais nous ne contribuerions qu’à sa destruction. Non – en définitive, nous devons continuer à élever vers Dieu ce cri humble mais persistant: Réveille-toi! N’oublie pas ta créature, l’homme! Et notre cri vers Dieu doit être en même temps un cri qui pénètre notre coeur lui-même, afin que s’éveille en nous la présence cachée de Dieu – afin que la force qu’il a déposée dans nos coeurs ne soit pas recouverte et étouffée en nous par la boue de l’égoïsme, de la peur des hommes, de l’indifférence et de l’opportunisme. Elevons ce cri vers Dieu, adressons-le à notre coeur lui-même, précisément en cette heure sur laquelle pèsent de nouveaux dangers, dans laquelle semblent naître à nouveau du coeur des hommes toutes les forces obscures: d’une part, l’abus du nom de Dieu pour justifier la violence aveugle contre des personnes innocentes; de l’autre, le cynisme qui ne connaît pas Dieu et qui bafoue la foi en Lui. Nous élevons un cri vers Dieu, afin qu’il pousse les hommes à se repentir, en sorte qu’ils reconnaissent que la violence n’engendre pas la paix, mais ne fait que susciter une autre violence – une spirale de destructions, dans laquelle tous, en fin de compte, ne peuvent être que perdants. Le Dieu auquel nous croyons est un Dieu de la raison – d’une raison, cependant, qui n’est certainement pas une mathématique neutre de l’univers, mais qui ne fait qu’un avec l’amour, avec le bien. Nous prions Dieu et nous élevons un cri vers les hommes afin que cette raison, la raison de l’amour et de la reconnaissance de la force de la réconciliation et de la paix, prévale sur les menaces qui nous entourent de l’irrationalité ou d’une fausse raison, détachée de Dieu.
Le lieu où nous nous trouvons est un lieu de la mémoire, c’est le lieu de la Shoah. Le passé n’est jamais uniquement le passé. Il nous concerne et nous indique les chemins à ne pas suivre et ceux à suivre. Comme Jean-Paul II, j’ai parcouru le chemin le long des stèles qui rappellent, en différentes langues, les victimes de ce lieu: ce sont des stèles en biélorusse, en tchèque, en allemand, en français, en grec, en hébreu, en croate, en italien, en yiddish, en hongrois, en hollandais, en norvégien, en polonais, en russe, en rom, en roumain, en slovaque, en serbe, en ukrainien, en hébreu hispanique et en anglais. Toutes ces stèles commémoratives nous parlent de souffrance humaine, nous laissent entrevoir le cynisme de ce pouvoir qui traitait les hommes comme des objets, ne les reconnaissant pas comme des personnes, dans lesquelles se reflète l’image de Dieu. Certaines stèles invitent à une commémoration particulière. Celle en hébreu par exemple. Les potentats du Troisième Reich voulaient écraser le peuple juif tout entier; l’éliminer du nombre des peuples de la terre. Alors, les paroles du Psaume: « On nous massacre tout le jour, on nous traite en moutons d’abattoir » se vérifièrent de façon terrible. Au fond, ces criminels violents, au moyen de l’anéantissement de ce peuple, entendaient tuer ce Dieu qui appela Abraham, et qui, parlant sur le Sinaï, établit les critères d’orientation de l’humanité, qui demeurent éternellement valables. Si ce peuple, par le seul fait d’exister, témoigne de ce Dieu qui a parlé à l’homme et qui l’a pris en charge, alors ce Dieu devait finalement mourir et son pouvoir n’appartenir qu’à l’homme – à ceux qui se considéraient comme les puissants et qui avaient su devenir les maîtres du monde. Avec la destruction d’Israël, avec la Shoah, ils voulaient, en fin de compte, extirper également la racine sur laquelle se fonde la foi chrétienne, en la remplaçant définitivement par la foi fabriquée par soi-même, la foi dans le pouvoir de l’homme, du plus fort. Il y a ensuite la stèle en polonais: on voulait avant tout, dans un premier temps, effacer l’élite culturelle et éliminer ainsi le peuple comme sujet historique autonome, pour le réduire, dans la mesure où il continuait d’exister, à un peuple d’esclaves. Une autre stèle, qui invite particulièrement à réfléchir est celle qui est écrite dans la langue des Sinti et des Roms. Ici aussi, on voulait faire disparaître un peuple entier qui vit en migrant parmi les autres peuples. Il figurait au nombre des éléments inutiles de l’histoire universelle, dans une idéologie où ne devait compter désormais que ce dont on pouvait mesurer l’utilité; tout le reste, selon leur conception, était catalogué comme lebensunwertes Leben – une vie indigne d’être vécue. Il y a ensuite la stèle en russe, qui évoque le nombre immense de vies sacrifiées parmi les soldats russes dans la lutte contre le régime de la terreur national-socialiste; toutefois, dans le même temps, elle nous fait réfléchir sur la tragique double signification de leur mission: ils ont libéré les peuples d’une dictature mais tout en soumettant ces mêmes peuples à une nouvelle dictature, celle de Staline et de l’idéologie communiste. Toutes les autres stèles dans les nombreuses langues européennes nous parlent elles aussi de la souffrance des hommes du continent tout entier; elles toucheraient profondément notre coeur, si nous ne faisions pas mémoire des victimes de façon globale, mais si nous pouvions au contraire voir le visage de chacune des personnes qui ont terminé leur vie ici dans les ténèbres de la terreur. J’ai ressenti comme un profond devoir de m’arrêter de façon particulière également devant la stèle en langue allemande. De là apparaît devant nous le visage d’Edith Stein, Thérèse Bénédicte de la Croix: juive et allemande, disparue, avec sa soeur, dans l’horreur de la nuit du camp de concentration allemand-nazi; comme chrétienne et juive, elle accepta de mourir avec son peuple et pour son peuple. Les Allemands qui furent alors déportés à Auschwitz-Birkenau et qui sont morts ici étaient considérés comme Abschaum der Nation – déchet de la nation. Mais aujourd’hui, nous les reconnaissons en revanche avec gratitude comme les témoins de la vérité et du bien, qui, même au sein de notre peuple, n’avaient pas disparu. Remercions ces personnes, car elles ne se sont pas soumises au pouvoir du mal, et elles apparaissent à présent devant nous comme des lumières dans une nuit de ténèbres. Avec profond respect et gratitude, nous nous inclinons devant tous ceux qui, comme les trois jeunes face à la menace des fournaises de Babylone, surent répondre: « Seul notre Dieu est capable de nous délivrer. Mais s’il ne le fait pas, sache, ô roi, que nous ne servirons pas ton Dieu ni n’adorerons la statue d’or que tu as élevée » (cf. Dn 3, 17 sq.).
Oui, derrière ces stèles se cache le destin d’innombrables êtres humains. Ceux-ci ébranlent notre mémoire, ébranlent notre coeur. Ils ne veulent pas provoquer la haine en nous: ils nous démontrent au contraire combien l’oeuvre de la haine est terrible. Ils veulent conduire la raison à reconnaître le mal comme mal et à le rejeter; ils veulent susciter en nous le courage du bien, de la résistance contre le mal. Ils veulent nous conduire à ces sentiments qui s’expriment dans les paroles que Sophocle fait prononcer à Antigone, face à l’horreur qui l’entoure: « Je ne suis pas ici pour haïr avec toi, mais pour aimer avec toi ».
Grâce à Dieu, avec la purification de la mémoire à laquelle nous pousse ce lieu d’horreur, se développent autour de ce lieu même de multiples initiatives qui veulent mettre un terme au mal et conférer une force au bien. Il y a quelques instants, j’ai pu bénir le Centre pour le Dialogue et la Prière. Tout près d’ici se déroule la vie cachée des soeurs carmélites, qui se savent particulièrement unies au mystère de la croix du Christ et qui nous rappellent la foi des chrétiens, qui affirme que Dieu lui-même est descendu dans l’enfer de la souffrance et souffre avec nous. A Oswiecim se trouve le Centre Saint-Maximilien et le Centre international de Formation sur Auschwitz et l’Holocauste. Il y a également la Maison internationale pour les Rencontres de la Jeunesse. Auprès de l’une des anciennes Maisons de Prière se trouve le Centre juif. Enfin, l’Académie pour les Droits de l’Homme est en cours de réalisation. Nous pouvons ainsi espérer que du lieu de l’horreur naisse et croisse une réflexion constructive et que le souvenir aide à résister au mal et à faire triompher l’amour.
L’humanité a traversé à Auschwitz-Birkenau un « ravin de la mort ». C’est pourquoi je voudrais, précisément en ce lieu, conclure par une prière de confiance – avec un Psaume d’Israël qui est également une prière de tous les chrétiens: « Le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien. Sur des prés d’herbe fraîche il me fait reposer. Il me mène vers les eaux tranquilles et me fait revivre; il me conduit par le juste chemin pour l’honneur de son nom. Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal car tu es avec moi; ton bâton me guide et me rassure [...] J’habiterai la maison du Seigneur pour la durée de mes jours » (Ps 23, 1-4. 6).

DISCOURS DU PAPE BENOÎT XVI VISITE AU CAMP DE CONCENTRATION D'AUSCHWITZ  dans Approfondissement Papa_Auschwitz

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