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Eucharistie de fondation
Toute fondation, pour des Instituts de Vie consacrée, est un événement. Ce n’est jamais sans quelque émotion ni même appréhension qu’on l’envisage. On quitte sa ville, son pays, sa parenté, la communauté où l’on a grandi, et on part vers la terre que Dieu nous a indiquée pour y bâtir, avec sa grâce, ce qu’il attend et nous demande de mettre en œuvre. La vie monastique, à la suite d’Abraham, vit aussi cet état de voyage. Dans nos Fraternités, la stabilité s’exprime dans la fidélité à nos engagements religieux, l’appartenance à notre Famille monastique, l’obéissance à nos Constitutions, l’écoute vécue du Livre de Vie. Ici ou là, aujourd’hui ou demain, c’est toujours à Jérusalem que nous sommes et à l’Église du Christ que nous appartenons. Déjà Montréal, Bruxelles, Strasbourg, Florence, le Mont-Saint-Michel et Vézelay nous avaient rodés à ce genre d’expérience. Mais Rome ne pouvait que nous apparaître comme un cas un peu à part. Ce n’est donc pas sans émoi que nous avons dit «oui» à cette demande de fondation à
la Trinité-des-Monts. Mais ce n’a pas été non plus sans joie et sans confiance, tant nous avons senti dans cet appel, devenu envoi en mission, la marque de
la Providence. Devant une proposition aussi explicite de l’Église, l’emplacement d’un tel sanctuaire au cœur de Rome, l’ensemble des bâtiments mis à notre disposition, si admirablement disposés pour une vie monastique, avec le cloître, les salles de réunion, l’hôtellerie, les jardins attenants, le voisinage de l’école offrant ses postes d’enseignements, et tout ce que représente l’histoire de ce monastère, bâti depuis cinq siècles sur le Pincio, au-dessus des toits de cette cité cœur de la catholicité, nous ne pouvions que répondre : «Nous voici». Douze frères et sœurs ont donc été désignés (chacun s’étant montré plus que volontaire !) pour lancer les débuts de la fondation et prendre le relais de ce que les Frères Minimes, trois siècles durant (1494-1794), puis les Sœurs du Sacré-Coeur, durant près de 200 ans (1829-2006), ont déjà et si admirablement vécu en ces lieux. La fondation coïncidant avec les trente ans de nos deux Instituts (les frères l’ayant fêté le 1er novembre 2005 et les sœurs s’apprêtant à le faire le 8 décembre 2006), l’occasion était rêvée de réaliser, par la même occasion, un pèlerinage à Rome sur les tombeaux des apôtres Pierre et Paul, et de nous retremper ensemble dans le climat spirituel de la mère des Églises. Car Rome et Jérusalem sont doublement sœurs et doublement mères (Ga 4,26 ; Rm 1,7-15). Les huit premières moniales, sœurs Marie-Antoine, Rebekka, Samuelle, Erika, Aude-Marie, Émilie, Jeanne-Marie et Anna, et les quatre premiers frères, Nicolas-Marie, David, Victor-Marie et Thibault, étant partis dès la fin de notre chapitre général à Magdala, le 29 août, accompagnés des prieurs généraux, l’ensemble des moines et moniales des deux Instituts ont rejoint le 1er septembre au matin. Vive les compagnies aériennes à bas coût et
la SNCF généreuse dans ses prix de groupe consentis aux familles monastiques ! Les cellules du monastère et les chambres de l’hôtellerie de
la Trinité-des-Monts permettant d’accueillir au total 170 frères (côté couvent) et sœurs (côté hôtellerie), acceptant de gaieté de cœur et pour trois jours un logement précaire, la porte était ouverte pour les célébrations liturgiques. Au soir du vendredi 1er septembre, c’est autour du Cardinal Philippe Barbarin, Primat des Gaules et titulaire de
La Trinité-des-Monts, que la messe de fondation a été célébrée dans le grand cloître, l’église s’avérant trop petite pour accueillir les 500 participants annoncés. Parents, amis, membres des Fraternités Évangéliques, connaissances romaines ont vite fait unité. Et c’est dans un grand esprit de communion, à la fraîcheur du soir tombant, dans un climat de grand recueillement et de joie fraternelle, que nous avons pu rendre grâce ensemble au Seigneur de nous avoir appelés et rassemblés en ce lieu béni, cependant que les derniers feux du soleil couchant baignaient de lumière, sous nos yeux, les deux clochers jumeaux de la façade, nouvellement restaurés. Le Cardinal Barbarin, en commentant les deux lectures du jour, l’ultime envoi des apôtres dans la finale de saint Matthieu (26,16-20) et la vision de
la Jérusalem céleste (Ap 21,1-6) nous a alors orientés vers la contemplation de «ces deux montagnes» : celle de Galilée où le Christ proclame : «Allez donc, de toutes les nations, faites des disciples», et celle de
la Jérusalem d’en haut «qui descend du ciel, belle comme une jeune mariée parée pour son époux». Les jardins en terrasse de
la Trinité-des-Monts offrant un cadre merveilleux pour un buffet fraternel, c’est là, face aux monuments illuminés de la ville de Rome, dominés par le dôme de la basilique Saint-Pierre que nous avons pu prolonger, dans le partage amical avec tous les participants, la grâce de cette messe de fondation. Il y a des moments de joie profonde, de paix solide, où la reconnaissance monte en nous en murmure d’action de grâce, que l’on ne saurait oublier. Ce soir du 1er septembre 2006, à
la Trinité-des-Monts, restera gravé en nos cœurs comme l’un d’eux.
Toute fondation, pour des Instituts de Vie consacrée, est un événement. Ce n’est jamais sans quelque émotion ni même appréhension qu’on l’envisage. On quitte sa ville, son pays, sa parenté, la communauté où l’on a grandi, et on part vers la terre que Dieu nous a indiquée pour y bâtir, avec sa grâce, ce qu’il attend et nous demande de mettre en œuvre. La vie monastique, à la suite d’Abraham, vit aussi cet état de voyage. Dans nos Fraternités, la stabilité s’exprime dans la fidélité à nos engagements religieux, l’appartenance à notre Famille monastique, l’obéissance à nos Constitutions, l’écoute vécue du Livre de Vie. Ici ou là, aujourd’hui ou demain, c’est toujours à Jérusalem que nous sommes et à l’Église du Christ que nous appartenons. Déjà Montréal, Bruxelles, Strasbourg, Florence, le Mont-Saint-Michel et Vézelay nous avaient rodés à ce genre d’expérience. Mais Rome ne pouvait que nous apparaître comme un cas un peu à part. Ce n’est donc pas sans émoi que nous avons dit «oui» à cette demande de fondation à
la Trinité-des-Monts. Mais ce n’a pas été non plus sans joie et sans confiance, tant nous avons senti dans cet appel, devenu envoi en mission, la marque de
la Providence. Devant une proposition aussi explicite de l’Église, l’emplacement d’un tel sanctuaire au cœur de Rome, l’ensemble des bâtiments mis à notre disposition, si admirablement disposés pour une vie monastique, avec le cloître, les salles de réunion, l’hôtellerie, les jardins attenants, le voisinage de l’école offrant ses postes d’enseignements, et tout ce que représente l’histoire de ce monastère, bâti depuis cinq siècles sur le Pincio, au-dessus des toits de cette cité cœur de la catholicité, nous ne pouvions que répondre : «Nous voici». Douze frères et sœurs ont donc été désignés (chacun s’étant montré plus que volontaire !) pour lancer les débuts de la fondation et prendre le relais de ce que les Frères Minimes, trois siècles durant (1494-1794), puis les Sœurs du Sacré-Coeur, durant près de 200 ans (1829-2006), ont déjà et si admirablement vécu en ces lieux. La fondation coïncidant avec les trente ans de nos deux Instituts (les frères l’ayant fêté le 1er novembre 2005 et les sœurs s’apprêtant à le faire le 8 décembre 2006), l’occasion était rêvée de réaliser, par la même occasion, un pèlerinage à Rome sur les tombeaux des apôtres Pierre et Paul, et de nous retremper ensemble dans le climat spirituel de la mère des Églises. Car Rome et Jérusalem sont doublement sœurs et doublement mères (Ga 4,26 ; Rm 1,7-15). Les huit premières moniales, sœurs Marie-Antoine, Rebekka, Samuelle, Erika, Aude-Marie, Émilie, Jeanne-Marie et Anna, et les quatre premiers frères, Nicolas-Marie, David, Victor-Marie et Thibault, étant partis dès la fin de notre chapitre général à Magdala, le 29 août, accompagnés des prieurs généraux, l’ensemble des moines et moniales des deux Instituts ont rejoint le 1er septembre au matin. Vive les compagnies aériennes à bas coût et
la SNCF généreuse dans ses prix de groupe consentis aux familles monastiques ! Les cellules du monastère et les chambres de l’hôtellerie de
la Trinité-des-Monts permettant d’accueillir au total 170 frères (côté couvent) et sœurs (côté hôtellerie), acceptant de gaieté de cœur et pour trois jours un logement précaire, la porte était ouverte pour les célébrations liturgiques. Au soir du vendredi 1er septembre, c’est autour du Cardinal Philippe Barbarin, Primat des Gaules et titulaire de
La Trinité-des-Monts, que la messe de fondation a été célébrée dans le grand cloître, l’église s’avérant trop petite pour accueillir les 500 participants annoncés. Parents, amis, membres des Fraternités Évangéliques, connaissances romaines ont vite fait unité. Et c’est dans un grand esprit de communion, à la fraîcheur du soir tombant, dans un climat de grand recueillement et de joie fraternelle, que nous avons pu rendre grâce ensemble au Seigneur de nous avoir appelés et rassemblés en ce lieu béni, cependant que les derniers feux du soleil couchant baignaient de lumière, sous nos yeux, les deux clochers jumeaux de la façade, nouvellement restaurés. Le Cardinal Barbarin, en commentant les deux lectures du jour, l’ultime envoi des apôtres dans la finale de saint Matthieu (26,16-20) et la vision de
la Jérusalem céleste (Ap 21,1-6) nous a alors orientés vers la contemplation de «ces deux montagnes» : celle de Galilée où le Christ proclame : «Allez donc, de toutes les nations, faites des disciples», et celle de
la Jérusalem d’en haut «qui descend du ciel, belle comme une jeune mariée parée pour son époux». Les jardins en terrasse de
la Trinité-des-Monts offrant un cadre merveilleux pour un buffet fraternel, c’est là, face aux monuments illuminés de la ville de Rome, dominés par le dôme de la basilique Saint-Pierre que nous avons pu prolonger, dans le partage amical avec tous les participants, la grâce de cette messe de fondation. Il y a des moments de joie profonde, de paix solide, où la reconnaissance monte en nous en murmure d’action de grâce, que l’on ne saurait oublier. Ce soir du 1er septembre 2006, à
la Trinité-des-Monts, restera gravé en nos cœurs comme l’un d’eux.
Trinità dei monti – Église et place
du site:
http://www.aboutromania.com/rome9.html
intérieur, du site:
http://www.fssp-roma.org/images/img_1158.jpg